Maputo, 05 septembre, 2019 / 7:57 PM
Le Pape François a exhorté les dirigeants de l'Eglise au Mozambique jeudi, à éviter les conflits et les divisions, mais à faire tout leur possible pour visiter les autres et encourager le dialogue et les solutions.
"L'Église du Mozambique est invitée à être l'Église de la Visitation", a dit le pape aux évêques, prêtres, séminaristes, religieux et religieuses, consacrés et catéchistes du Mozambique à Maputo le 5 septembre.
L'Église du Mozambique, a-t-il poursuivi, "ne peut pas faire partie du problème de la rivalité, du manque de respect et de la division qui oppose les uns aux autres, mais plutôt une porte vers des solutions, un espace où le respect, les échanges et le dialogue sont possibles".
"Vous, du moins les plus âgés d'entre vous, avez été témoins de la fin des divisions et des conflits en temps de guerre. Il faut toujours être prêt à " visiter " pour réduire les distances", comme Marie l'a fait lors de la visite à sa cousine Élisabeth, dit-il.
La rencontre a eu lieu dans la Cathédrale de l'Immaculée Conception, dans l'après-midi de la première journée complète de la visite du Pape François dans trois pays africains, du 4 au 10 septembre.
Avant la réunion à la cathédrale, il a rencontré en privé un groupe de personnes de la ville portuaire de Xai-Xai, qui est à environ 139 miles au nord de Maputo.
En février 2000, la ville, qui se trouve sur la rivière Limpopo, a été touchée par des inondations et submergée dans près de 3 mètres d'eau et de boue.
François a dit aux près de 2 500 personnes présentes, toutes actives dans le ministère de l'Église, qu'elles "sont appelées à affronter la réalité telle qu'elle est".
“Les temps changent et nous devons nous rendre compte que souvent nous ne savons pas comment trouver notre place dans de nouveaux scénarios ", a-t-il noté, conseillant aux gens de regarder le " oui " de Marie à l'Annonciation comme un exemple de ce qu'il faut faire.
"L'annonce de l'incarnation se fait en Galilée, dans une région isolée et en proie à des conflits, et dans une petite ville - Nazareth,” dit-il.
"Elle a lieu dans une maison, et non dans une synagogue ou un lieu religieux, et elle est faite à un laïc et à une femme. Qu'est-ce qui a changé ? Tout. Et dans ce changement, nous trouvons notre identité la plus profonde."
Le pape a abordé la crise de l'identité sacerdotale, notant que ce qu'il dirait s'applique aussi aux évêques, aux séminaristes, aux hommes et aux femmes consacrés.
Il a dit que parfois, sans nécessairement le vouloir, les prêtres peuvent commencer à s'identifier à leur activité quotidienne de prêtres, à certaines activités, réunions, rituels, et à certains lieux importants et solennels.
Au contraire, dit-il, l'image de Marie, " cette jeune femme simple dans sa maison, par opposition à toutes les activités du Temple et de la ville de Jérusalem, peut être un miroir dans lequel nous voyons les complications et les préoccupations qui diminuent et dissipent la générosité de notre ‘oui "”.
"Renouveler notre appel, c'est choisir de dire oui et de laisser notre lassitude venir de choses qui portent du fruit aux yeux de Dieu, de choses qui rendent présent et incarnent son fils Jésus.”
"Le prêtre est le plus pauvre des hommes à moins que Jésus ne l'enrichisse par sa pauvreté, le plus inutile des serviteurs à moins que Jésus ne l'appelle son ami, le plus ignorant des hommes à moins que Jésus ne l'enseigne patiemment comme il l'a fait Pierre, le plus fragile des chrétiens à moins que le Bon Pasteur ne le renforce au milieu du troupeau,” dit François.
Il établit un contraste entre Marie et Zacharie, qui, lorsqu'on lui dit que sa femme Elisabeth allait avoir un fils, "ne pouvait pas surmonter son désir de tout contrôler". Au lieu de cela, Marie, "s'est abandonnée ; elle avait confiance."
La lassitude d'un prêtre ne devrait pas être de dépenser son énergie à mesurer son travail par rapport à son "dû" de Dieu, a-t-il affirmé, mais devrait être liée à la "capacité à faire preuve de compassion".
"Nous devons nous réjouir avec les couples qui se marient ; nous devons rire avec les enfants amenés aux fonts baptismaux ; nous devons accompagner les jeunes fiancés et les familles ; nous devons souffrir avec ceux qui reçoivent l'onction des malades dans leur lit d'hôpital ; nous devons pleurer avec ceux qui enterrent un être cher,” a-t-il insisté.
"Prends ça, mange ça..." Il a dit. "Ce sont les paroles que le prêtre de Jésus murmure à plusieurs reprises tout en prenant soin de son peuple fidèle : Prenez ceci, mangez ceci, prenez ceci, buvez ceci... Ainsi notre vie sacerdotale se donne au service, à la proximité du Peuple de Dieu... et cela nous laisse toujours las."
Le pape a dit espérer que les jeunes trouveront dans leurs prêtres un exemple de la manière de suivre Jésus "rayonnant de la joie d'un engagement quotidien, non imposé mais encouragé et choisi dans le silence et la prière".
Il a également encouragé les femmes mozambicaines à vivre leur appel baptismal à évangéliser.
Le pape François a cité un catéchiste, qui avait pris la parole plus tôt dans la réunion et a dit : "'Nous sommes une Eglise qui fait partie d'un peuple héroïque' qui a connu la souffrance tout en gardant l'espoir vivant."
“Avec cette sainte fierté que tu prends dans ton peuple, une fierté qui invite à un renouveau de foi et d'espérance, nous voulons tous renouveler notre " oui ", a-t-il dit. "Que la Sainte Mère l'Eglise est heureuse de vous entendre manifester votre amour pour le Seigneur et pour la mission qu'il vous a donnée !"
(L'histoire continue ci-dessous)
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A la fin de la rencontre, le Pape François a dit une prière pour les vocations et a conduit le Notre Père avant de donner sa bénédiction apostolique.
Son prochain arrêt sera une visite privée à la Maison Matthieu 25, une œuvre de charité gérée par l'église catholique locale avec la nonciature apostolique et environ 20 congrégations religieuses. Il fournit des aliments chauds et des services d'hygiène et de santé aux enfants et aux jeunes de la rue.
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