Accra, 09 octobre, 2019 / 9:13 PM
Alors que la poussière autour de la xénophobie, principalement en Afrique du Sud, semble s'installer au milieu d'interventions de haut niveau, les membres du Comité permanent du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) ont ajouté leur voix à celles des instances régionales des conférences épiscopales, condamnant la violence xénophobe et les attaques en représailles et appelé les gouvernements et acteurs politiques à faire cesser la haine sur le continent africain.
"Nous, membres du Comité permanent du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), sommes profondément attristés par les récentes attaques xénophobes en Afrique du Sud qui ont entraîné des représailles dans différentes parties du continent, en particulier au Nigéria et en République démocratique du Congo (RDC)", commence la déclaration du SCEAM adressée à ACI Afrique le mardi 8 octobre.
"Nous nous joignons à nos confrères évêques de la Conférence épiscopale catholique d'Afrique australe (SACBC) et de la Réunion interrégionale des évêques d'Afrique australe (IMBISA) et à tous les autres pour condamner la destruction barbare de vies et de biens, la haine et les mauvais traitements dont les étrangers sont victimes dans divers pays africains depuis des années" lit-on en partie dans la déclaration du SECAM.
"Nous sommes très sérieusement préoccupés par les remarques désobligeantes et incendiaires faites par différentes personnes, y compris des personnes très en vue, concernant les migrants, les réfugiés, les demandeurs d'asile et d'autres personnes vulnérables, suite aux attaques xénophobes et aux représailles," ont déclaré les évêques dans leur communiqué du 4 octobre.
"La violence xénophobe et ses représailles sont une honte totale non seulement pour notre personne, mais aussi pour le catholicisme en Afrique, en particulier, et pour le christianisme en général ", ont dénoncé les évêques dans leur déclaration intitulée " J'étais un étranger et vous m'avez accueilli ".
"Nous appelons les dirigeants de toutes les catégories à éviter les propos qui inspirent la violence ", ont-ils dit et lancé un appel aux nations africaines pour qu'elles agissent rapidement:" les gouvernements et les acteurs politiques devraient mettre fin d'urgence à la montée de la haine et de toute forme de violence partout sur le continent africain et dans les îles ".
L'Afrique du Sud a été le théâtre de violences xénophobes ces derniers mois, déclenchant des représailles dans d'autres pays africains. En conséquence, plusieurs pays ont rapatrié leurs citoyens.
L'Afrique du Sud a décidé d'envoyer des émissaires en Afrique de l'Ouest pour s'excuser de cette violence et a donné l'assurance que l'Afrique du Sud prenait des mesures pour protéger tous ses ressortissants dans le pays.
Selon le SCEAM, "la xénophobie signifie (entre autres choses), l'incapacité à réaliser que nous avons une origine commune et un Père commun, Dieu, qui a fait chacun de nous à son image et à sa ressemblance".
"Par conséquent, peu importe où vous êtes nés (Afrique du Sud, Nigéria, Cameroun, Zambie, Zimbabwe, etc.), nous sommes tous de vrais frères et sœurs de l'unique famille de Dieu et devrions être les gardiens les uns des autres (Gn 4,9)", peut-on lire dans la déclaration signée par le Président du SCEAM, le Cardinal Philippe Ouédraogo, Archevêque de Ouagadougou, Burkina Faso.
Dans sa déclaration, le SCEAM rappelle aux fidèles " ce que le Saint-Père, le Pape François, n'a cessé d'exhorter tout le monde à faire, à savoir accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants et tout autre étranger parmi nous et à construire une société qui recherche le bien-être pacifique dans l'égalité et à rejetter toute discrimination ".
Faisant référence à l'Exhortation apostolique post-synodale du Pape émérite Benoît XVI, Africae Munus, évêques du SCEAM, " lance un appel solennel à tous les peuples vivant en Afrique, en particulier aux chrétiens, pour qu'ils évitent toute forme de violence, de préjugés et de haine et qu'ils favorisent la dignité de chaque personne humaine, où qu'elle se trouve, deviennent agents de réconciliation, de paix juste et d'unité ".
"Nous exhortons passionnément les parents, les proches, les tuteurs, les enseignants et les autres mentors à aider les enfants à apprécier sérieusement ce que signifie être frères et sœurs dans la famille de Dieu," disent les évêques.
Ils préconisent également un journalisme responsable et constructif, en appelant les médias à " s'abstenir de diffuser des informations, des idées et des initiatives qui divisent et déshumanisent, et à s'engager à mobiliser les médias pour la promotion de messages positifs ".
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