Nairobi, 15 octobre, 2019 / 7:13 PM
Dans un pays où l'interaction réciproque entre le catholicisme et la culture présente encore des difficultés, la société jouant un rôle central dans le façonnement de la vie individuelle par la pression de la famille et des pairs, un religieux du Soudan du Sud a partagé avec ACI Afrique les défis qu'il a dû surmonter sur son chemin vers le sacerdoce alors qu'il célèbre les 50 ans de réception du sacrement de l'Ordre.
"Dans mon cheminement vers le sacerdoce, j'ai relevé de nombreux défis. Le premier défi formidable que j'ai relevé était celui de mon père. Il voulait que je devienne médecin", a déclaré l'ancien administrateur apostolique du diocèse de Torit au Soudan du Sud, Mgr. Thomas Oliha Attiyah à la congrégation du Sanctuaire des Apôtres de Jésus, Langata dans la capitale du Kenya, Nairobi, le dimanche 13 octobre.
"Je lui ai dit (à mon père) que j'ai la vocation de devenir prêtre," Mgr. Oliha se souvient avoir dit à son père. Ce dernier à réagi avec consternation : "Un prêtre ? Et vous n'aurez pas d'enfants ? Non, c'est inacceptable."
Mgr. Oliha, qui s'adressait au clergé, aux religieux et religieuses et aux laïcs à l'occasion de son jubilé d'or d'ordination sacerdotale, se souvient de la punition temporaire de son père : "Il a refusé de payer les frais scolaires au petit séminaire".
Son père changera plus tard d'avis et respectera la décision de son fils. Le prêtre de 71 ans de la congrégation des Apôtres de Jésus Missionnaires se souvient de son père en disant : "Si Dieu t'appelle, vas et deviens prêtre".
Originaire de la région de Torit, au Soudan du Sud, où, comme dans de nombreuses sociétés africaines traditionnelles, les chansons sont composées pour ridiculiser les membres de la communauté perçus comme ayant dévié des attentes communautaires, Mgr. Oliha se souvient des paroles composées contre son désir de devenir prêtre.
"Un autre défi est venu de mes camarades du village qui m'ont insulté et chanté des chansons contre le fait que j'aille au séminaire," Mgr. Oliha se souvient et ajoute sans donner de détails : "J'ai résisté à la tentation."
En tant que membre des Apôtres de Jésus Missionnaires avec des maisons de formation dans les pays d'Afrique de l'Est, au Kenya et en Ouganda, Mgr. Oliha a décrit son expérience dans la ville ougandaise de Moroto, où il a fait son noviciat, comme un défi.
"Nous avons commencé la vie à Moroto et c'était vraiment une vie difficile", a partagé Mgr Oliha, en se rappelant comment il s'est découragé au point d'envisager d'abandonner le chemin vers les Apôtres de Jésus Missionnaires pour rejoindre le séminaire diocésain avant d'être convaincu par un prêtre combonien de continuer à répondre à son appel initial.
En tant que prêtre, Mgr. Oliha se souvient aussi d'avoir été tenté d'entamer une relation amoureuse.
"J'étais à sept ans de sacerdoce... une jeune fille d'une beauté éblouissante de dix-huit ans m'a approché pour un coup de main dans le mariage", a-t-il raconté une expérience d'il y a 43 ans.
Le religieux a affirmé qu'il avait dit à la jeune fille qu'ils "continueraient la conversation un autre jour" et qu'il "n'avait jamais entendu parler d'elle depuis lors".
"Le sacerdoce est un chemin de foi" et l'on rencontre des défis de toutes sortes dans ce cheminement, Mgr. Oliha a révélé : "Ma propre expérience pour surmonter les défis contre la vocation est la prière, la prière, la prière, la prière."
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