Cabinda, 12 février, 2025 / 8:57 PM
Mgr Belmiro Cuica Chissengueti du diocèse catholique de Cabinda en Angola a exhorté le peuple de Dieu à manifester de l’amour et de la solidarité envers les personnes de leur vivant, plutôt que d’attendre leur décès pour exprimer des extravagances.
Dans son homélie du 10 février à la paroisse Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus de son siège épiscopal, Mgr Chissengueti a déploré la négligence généralisée envers les malades et les personnes âgées, souvent abandonnés par leurs familles mais honorés plus tard avec des funérailles coûteuses.
« La personne malade encore en vie, capable de reconnaître les siens, ne reçoit ni visites ni aide de personne, pas de ses enfants, ni de ses frères et sœurs, ni de ceux qu’elle a jadis aidés », a-t-il déclaré.
Il a ajouté : « Tout le monde attend sa mort pour organiser une veillée et des funérailles, qui deviennent de simples fêtes où l’on se rassemble pour manger et boire. Pourtant, pendant sa maladie, personne ne voulait dépenser pour son traitement. »
« Aimons les gens de leur vivant, surtout nos parents. Montrons notre solidarité quand ils peuvent l’apprécier », a insisté Mgr Chissengueti.
Le membre angolais de la Congrégation du Saint-Esprit a souligné que la véritable solidarité consiste à soutenir les personnes dans le besoin.
« La solidarité, c’est restaurer la santé ; c’est un amour visible pour les malades, car c’est à ce moment qu’ils en ont le plus besoin », a-t-il dit.
Il a exhorté les familles à prendre soin de leurs parents âgés, en veillant à leur dignité.
« Si vous avez des parents âgés au village, visitez-les, construisez-leur une maison décente, achetez-leur un lit confortable de leur vivant. N’attendez pas leur décès pour leur offrir un cercueil luxueux qu’ils ne verront jamais », a-t-il ajouté.
Mgr Chissengueti a mis en garde contre les priorités mal placées de certains chrétiens, affirmant que beaucoup de parents meurent en se sentant abandonnés.
Il a également dénoncé le temps excessif consacré aux veillées funèbres, qu’il a qualifié de « gaspillage nuisible ».
« L’esprit de paresse nous entoure. Nous perdons trop de temps avec les morts, et c’est pourquoi nous n’avançons pas », a-t-il déclaré.
Partageant son expérience personnelle, il a confié : « Dans ma vie, je n’ai veillé que deux funérailles par obligation. Je n’ai pas passé la nuit aux obsèques de mon père ni à celles de ma mère. Certains diront que je ne les aimais pas, mais je les aimais énormément. »
Il a invité les fidèles à repenser leurs priorités, affirmant : « Pourquoi rester dehors, exposé aux moustiques, à la poussière et au froid, alors que le défunt est à la morgue ? Cela n’a aucun sens. »
Mgr Chissengueti a exhorté les chrétiens à exprimer leur amour et leur compassion de manière significative de leur vivant, plutôt que par des funérailles somptueuses inutiles.
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