Rabat, 18 octobre, 2019 / 7:25 PM
Le roi du Maroc a gracié mercredi une journaliste, son fiancé et l'équipe médicale qui ont été reconnus coupables le mois dernier d'avoir provoqué et pratiqué un avortement. Le code pénal du pays interdit l'avortement sauf dans les cas où la vie de la mère est en danger.
Le pardon de Mohammed VI a été accordé le 16 octobre.
Hajar Raissouni, 28 ans, avait été condamnée le 30 septembre à un an de prison pour avortement et fornication. Son fiancé, Rifaat al-Amin, a également été condamné à un an d'emprisonnement et son médecin, Mohammed Jamal Belkeziz, à deux ans de prison et à deux ans d'interdiction de pratiquer la médecine.
Une infirmière et une assistante de la clinique d'obstétrique et de gynécologie de Rabat ont été condamnées avec sursis.
Le pardon a été communiqué par une déclaration du ministère de la Justice qui affirmait que l'acte du roi s'inscrivait " dans le cadre de la compassion et de la clémence royales " et considérait son souci de " préserver l'avenir des deux fiancés qui entendaient fonder une famille conformément aux préceptes religieux et à la loi, malgré l'erreur commise et qui a abouti aux poursuites légales".
Raissouni écrit pour Akhbar Al-Yaoum, qui critique le gouvernement marocain.
Les procureurs ont déclaré que son arrestation n'avait "rien à voir avec sa profession de journaliste", mais certains craignaient qu'elle ne soit motivée par des considérations politiques.
Raissouni a été arrêtée en août alors qu'elle quittait la clinique.
Saad Sahli, avocate de Raissouni et d'al-Amin, a déclaré que Raissouni avait reçu un traitement pour hémorragie interne à la clinique où elle avait été arrêtée.
Après son arrestation, Raissouni a été conduite à l'hôpital où elle a subi un examen gynécologique.
Les procureurs disent qu'il y avait des signes de grossesse et qu'elle avait eu un "avortement volontaire tardif".
Les responsables de Rabat ont également indiqué que la clinique où les cinq ont été arrêtés,faisait l'objet d'une surveillance, après avoir appris que des avortements y sont régulièrement pratiqués.
Raissouni et al-Amin ont été mariés religieusement, mais pas légalement.
L'Islam sunnite est la religion établie au Maroc. Le pays a des règles strictes sur le comportement moral et a criminalisé la débauche et l'adultère.
Selon un groupe qui soutient le droit à l'avortement, la plupart des arrestations liées à l'avortement dans le pays impliquent des fonctionnaires médicaux, et il est rare qu'elles incluent les femmes qui pratiquent l'avortement.
En 2018, les tribunaux marocains ont jugé plus de 14 500 personnes pour débauche, 3 048 pour adultère, 170 pour homosexualité et 73 pour avortement.
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