Luanda, 06 mai, 2025 / 5:17 PM
Pendant des siècles, les missionnaires catholiques et les chrétiens engagés ont joué un rôle important dans le progrès de l’Angola, en tant que « pilier » dans la promotion de la justice ainsi que dans les secteurs de l’éducation et de la santé du pays, a déclaré Mgr Zacarias Kamwenho.
Dans son discours principal prononcé lors du troisième rassemblement des anciens séminaristes et amis du diocèse catholique de Sumbe, Mgr Kamwenho a reconnu le rôle significatif de l’Église catholique dans l’éveil de la conscience nationale et dans la formation morale et intellectuelle des Angolais.
« Depuis l’arrivée des premiers missionnaires en 1491, l’Église a été un pilier pour bâtir une Angola plus juste, instruite et pleine d’espérance », a déclaré l’archevêque catholique angolais de 90 ans, le 3 mai, dans la salle de conférence du Fonds de protection sociale des forces armées, dans la province angolaise de Cuanza-Sul.
L’archevêque, qui a dirigé l’archidiocèse de Lubango jusqu’à sa retraite en septembre 2009 à l’âge de 75 ans, a ajouté : « Les missionnaires ont été les premiers à créer des écoles, des centres de santé et des internats. Ils nous ont appris à lire et à écrire, ont soigné les malades et ont ouvert l’esprit de la jeunesse angolaise. »
Il a souligné l’impact de l’Église catholique sur le leadership national, notant que l’institution a été « la mère spirituelle et intellectuelle de nombreux dirigeants politiques et religieux du pays. »
« À une époque où les Angolais étaient privés de dignité, l’Église a ouvert ses portes, défendu les plus pauvres et proclamé que tous sont enfants de Dieu. De nombreux prêtres et missionnaires ont payé un lourd tribut pour avoir pris le parti du peuple », a-t-il déclaré.
Il a affirmé que l’Église catholique demeure pertinente dans la société angolaise, comme ailleurs, et a appelé à un renouveau pastoral qui fasse en sorte que le peuple de Dieu se sente partie intégrante de l’Église, enracinée dans la justice, l’écoute et la paix.
« Nous avons besoin d’une Église qui dénonce l’injustice, qui guide avec sagesse et qui promeut le bien commun », a-t-il déclaré dans son discours placé sous le thème : « Cinq décennies d’indépendance : un chemin de résistance et d’espérance ».
Dans son intervention du 3 mai, lors du troisième rassemblement des anciens séminaristes et amis du diocèse de Sumbe, l’archevêque, dont le ministère épiscopal a commencé en novembre 1974 comme évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Luanda, a exhorté les jeunes et anciens séminaristes à raviver leur engagement dans la foi et le service.
« Être chrétien aujourd’hui, c’est poursuivre la mission des premiers missionnaires avec le même courage, la même dévotion et la même espérance », a-t-il souligné.
Réfléchissant à l’indépendance de l’Angola, Mgr Kamwenho a déclaré : « Parler d’indépendance politique, c’est revisiter le chemin de l’Égypte vers la Terre promise. L’indépendance n’est pas seulement un événement politique, c’est une vocation collective à la justice, à la liberté et au partage. »
L’archevêque a ensuite déploré l’écart entre les rêves post-indépendance de l’Angola et la réalité actuelle. Il a dit : « L’Angola dont nous rêvions et l’Angola que nous avons aujourd’hui ne sont pas les mêmes. Nous voulons une Angola différente pour les 50 prochaines années. »
Il a rappelé la lutte de libération entamée en 1961 et culminant avec l’indépendance du 11 novembre 1975 comme une longue marche à travers des régions comme Ndongo, Cassanje, Matamba et le Plateau Central, qu’il a qualifiée de « parcours sacré du peuple angolais vers la dignité ».
« Nous sommes venus des Grands Lacs à la recherche d’un lieu où vivre dans la dignité. Nous sommes un peuple pèlerin. La liberté a marqué la fin de la colonisation et le début d’une nouvelle ère », a conclu Mgr Kamwenho.
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