Cité du Vatican, 15 mai, 2025 / 7:56 PM
Le pape Léon XIV a déploré jeudi que les jeunes d'aujourd'hui soient confrontés au « relativisme », à l'« instabilité émotionnelle » et à la “superficialité”, tout en appelant à transformer ces défis de l'époque contemporaine en « tremplins ».
Le pontife a reçu les Frères des Écoles chrétiennes, fondés par saint Jean-Baptiste de La Salle, le 15 mai au Vatican. Il leur a rappelé l'importance de vivre l'enseignement comme un « ministère et une mission » pour aider les jeunes à donner le meilleur d'eux-mêmes selon le projet de Dieu.
Dans son discours, il a énuméré les obstacles auxquels sont confrontées les jeunes générations : « Pensez à l'isolement provoqué par des modèles relationnels de plus en plus marqués par la superficialité, l'individualisme et l'instabilité émotionnelle ; à la diffusion de modèles de pensée affaiblis par le relativisme ; à la prévalence de rythmes et de styles de vie qui ne laissent pas suffisamment de place à l'écoute, à la réflexion et au dialogue, à l'école, dans la famille et parfois entre les jeunes eux-mêmes, avec la solitude qui en découle ».
Ces « défis exigeants » doivent devenir des “tremplins” pour « développer des outils et adopter de nouveaux langages pour continuer à toucher le cœur des élèves, en les aidant et en les incitant à affronter chaque obstacle avec courage afin de donner le meilleur d'eux-mêmes dans la vie, selon le plan de Dieu ».
La rencontre s'est déroulée dans le cadre de deux anniversaires particuliers : le troisième centenaire de la promulgation de la bulle In Apostolicae Dignitatis Solio, par laquelle Benoît XIII a approuvé l'ordre et sa règle (26 janvier 1725), et le 75e anniversaire de la proclamation par Pie XII de Saint Jean-Baptiste de La Salle comme saint patron des éducateurs (1950).
"Les jeunes de notre époque, comme ceux de toutes les époques, sont un volcan de vie, d'énergie, de sentiments et d'idées. Cela se voit aux choses merveilleuses qu'ils sont capables de faire, dans tant de domaines. Mais ils ont aussi besoin d'aide pour que cette grande richesse se développe harmonieusement et pour surmonter ce qui, même si c'est d'une manière différente du passé, peut encore entraver leur développement sain", a-t-il déclaré.
Le pontife américain a salué leur présence, qui continue d'apporter « la fraîcheur d'une entité éducative riche et vaste », et a mis l'accent dans son discours sur la dimension ministérielle et missionnaire de l'enseignement.
Il a ainsi cité saint Jean-Baptiste de La Salle, qui a répondu à la demande d'un laïc, Adrian Nyel, qui luttait pour maintenir ses écoles pour les pauvres.
"Votre fondateur a reconnu dans cette demande d'aide un signe de Dieu ; il a accepté le défi et s'est mis au travail. Ainsi, au-delà de ses propres intentions et attentes, il a donné vie à un nouveau système d'enseignement : celui des écoles chrétiennes, gratuites et ouvertes à tous", a déclaré le pape.
Le pontife a également souligné dans son discours la capacité de La Salle à répondre de manière créative aux nombreuses difficultés de son époque, en s'aventurant également « sur des chemins nouveaux et souvent inexplorés », et a apprécié le fait que ce saint et éducateur français ait lancé la « révolution pédagogique » de l'enseignement dirigé vers l'ensemble de la classe plutôt que vers des élèves individuels.
Un autre élément novateur introduit par La Salle a été « l'adoption du français comme langue d'enseignement, les cours du dimanche, auxquels même les jeunes contraints de travailler en semaine pouvaient participer, et l'implication des familles dans le programme scolaire ».
Tout cet héritage, a-t-il souligné, devrait servir de modèle aux éducateurs d'aujourd'hui.
Dans cette optique, la formation des enseignants devrait être basée sur ce principe si cher à La Salle : « l'enseignement vécu comme un ministère et une mission, comme [une forme de vie consacrée] dans l'Église ».
Léon XIV a également rappelé le principe « d'évangéliser en éduquant et d'éduquer en évangélisant », soulignant finalement l'importance de la “synergie” entre toutes les « composantes formatives ».
Enfin, il a insisté sur la nécessité d'encourager et de promouvoir chez les jeunes « les chemins fructueux de la sainteté ».
Cet article a d'abord été publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.
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