Lome, 23 octobre, 2019 / 11:29 PM
Alors que les catholiques du monde entier continuent de vivre le Mois missionnaire extraordinaire d'octobre 2019 (EMMOCT2019) en portant l'Évangile à la périphérie, un prêtre missionnaire africain réfléchit sur l'Évangile et propose un passage de la "dénonciation" à "l'annonce", cette dernière prenant la forme d'une proclamation de la vérité de l'Évangile de Jésus Christ.
"Nous vivons dans une société africaine tourmentée par tant de maux que dénoncer est devenu un acte normal. Le fait de ne pas dénoncer est plutôt anormal", a déclaré le Père Donald Zagore de la Société des Missions Africaines (SMA) dans une réflexion partagée avec ACI Afrique.
La culture de la dénonciation perpétuelle, pense le Père Zagore, transforme l'Évangile de Jésus-Christ, qui est essentiellement une Bonne Nouvelle, en une sorte de drame qui semble frôler la destruction plutôt que l'évangélisation constructive.
"L'Évangile de Jésus-Christ n'est pas une satire sociale ", a déclaré le missionnaire ivoirien au Togo. Il a appelé à passer de ce qui semble être une approche missionnaire négative à des stratégies positives de diffusion de la parole de Dieu.
"La conscience de ce drame est fondamentale pour un renouveau de l'activité missionnaire afin de le rendre plus productif. Avant même de commencer à dénoncer les fautes, à dénoncer les erreurs, nous devons d'abord annoncer et proclamer Jésus Christ et son Évangile d'amour ", a précisé le Père Zagore.
Il a fait référence à la tendance à faire de l'Évangile une satire sociale, comme étant l'un des "grands dangers" auxquels est confronté le travail missionnaire en Afrique, car elle déplace le centre de l'évangélisation de "l'annonce, la proclamation, le cri et le chant de Jésus Christ et de la vérité de son Évangile" à "la dénonciation de l'injustice, l'erreur, être (hanté) par le péché".
Le Père Zagore a décrit métaphoriquement la tendance à tendre vers la dénonciation dans ce qui semble être une approche satirique des problèmes de la vie comme "trop d'attention (étant) accordée aux mauvaises herbes, mettant au second plan la bonne semence, la vraie, Jésus Christ" quand l'Évangile du Christ est avant tout "un appel à l'amour".
"C'est d'abord et avant tout un langage d'amour ", a répété le Père Zagore. Il a ajouté : " En effet, pour paraphraser le théologien musulman Ahmed Abbadi, nous pouvons aussi dire que l'Évangile de Jésus Christ est 96 % d'amour et 4 % de règles ".
"Ne soyons pas principalement missionnaires de la dénonciation, mais restons fondamentalement missionnaires de l'annonce ", a conclu le missionnaire ivoirien.
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