Juba, 11 juin, 2025 / 11:18 AM
Mgr Eduardo Hiiboro Kussala, Évêque du Diocèse catholique de Tombura-Yambio (CDTY) au Soudan du Sud, a mis en garde les séminaristes de son diocèse contre la tendance à quémander de l’aide financière et les a plutôt exhortés à adopter le travail acharné et la discipline.
Dans un rapport publié le mardi 10 juin, au lendemain de son audience avec plus de 150 séminaristes du Petit et du Grand Séminaire de son diocèse, Mgr Hiiboro a invité les séminaristes à ancrer leurs études et leur programme de formation dans un « objectif spirituel ».
« Évitez les demandes désordonnées ou dispersées d’argent. Organisez correctement vos besoins avec vos curés, vos familles et vos amis de confiance. Que vos demandes soient marquées par l’humilité, la planification et la transparence », a-t-il déclaré aux séminaristes réunis au Centre de Formation de la Solidarité dans son diocèse.
L’évêque catholique sud-soudanais aurait exhorté les séminaristes à « tenir une Bible dans une main et un outil dans l’autre », ajoutant : « C’est le type de sacerdoce dont nous avons besoin aujourd’hui. »
Il a rappelé comment il avait lui-même participé à des travaux manuels pour soutenir sa formation sacerdotale et a encouragé les séminaristes à travailler et à vivre dans la dignité.
Dans le rapport faisant suite à sa rencontre du 9 juin avec les séminaristes, Mgr Hiiboro décrit la vie au séminaire comme étant complexe et nécessitant une compréhension de la part des différentes parties prenantes.
« Il n’y a rien de gratuit au séminaire », a-t-il déclaré, ajoutant : « Devenir prêtre coûte très cher. Les familles doivent le comprendre, et vous aussi devez contribuer. Même un petit travail, comme vendre des ananas ou ramasser du bois de chauffage, compte. »
Ordinaire local du CDTY depuis sa consécration épiscopale en juin 2008, l’évêque a mis les séminaristes au défi de penser de manière créative et entrepreneuriale. Il a déclaré : « Pourquoi l’un d’entre vous ne lancerait-il pas un petit projet, un centre de santé ou une solution communautaire qui apporte de l’espoir aux autres ? Laissez vos esprits aller au-delà de l’ordinaire. »
Le sacerdoce est un service rendu à l’humanité et à l’Église universelle, a-t-il souligné, avant d’expliquer : « Même si vous ne finissez pas par porter le col romain, menez une vie qui reflète l’amour de Dieu. »
« En tant que prêtre ou laïc, vous êtes appelés à ramener les gens à Dieu par l’exemple, par l’engagement et par l’amour », a affirmé l’évêque, qui est également président de la Commission pour le Développement Humain Intégral de la Conférence des Évêques Catholiques du Soudan et du Soudan du Sud (SSS-CBC).
Il a également rappelé aux séminaristes que le chemin vers le sacerdoce n’est pas simplement académique, ne s’achevant pas à l’ordination, mais constitue un parcours de toute une vie, exigeant des sacrifices personnels, un fort sens de l’identité et de la responsabilité.
« Il ne s’agit pas ici d’un cours de géographie ou d’anglais. C’est une leçon pratique sur la vie elle-même », a-t-il déclaré, ajoutant : « Vous êtes préparés à servir, et cela signifie mettre en pratique tout ce que vous avez appris pour vivre votre vocation dans le monde réel. »
Le rapport du 10 juin mentionne aussi que Mgr Hiiboro a mis en garde les séminaristes contre l’addiction au numérique. Il a dit : « Arrêtez de passer des heures à regarder des vidéos sans intérêt sur YouTube pendant que d’autres dansent et célèbrent leur réussite. Utilisez vos téléphones intelligemment pour accéder au savoir, pour vous élever. »
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