Ouagadougou, 24 juin, 2025 / 8:56 PM
Mgr Joachim Hermenegilde Ouédraogo du diocèse catholique de Koudougou, au Burkina Faso, a exprimé ses "regrets" pour ses erreurs passées qui, reconnaît-il, ont causé de la peine à "beaucoup".
Dans un communiqué publié lundi 23 juin, Mgr Ouédraogo s'exprime sur la controverse suscitée par les transactions financières qu'il a effectuées avec le Groupe Champy International, une société privée. Initialement prévues dans le cadre d'une convention d'appui au diocèse de Koudougou, ces transactions ont donné lieu à des procédures judiciaires qui ont impliqué Mgr Ouédraogo et le siège épiscopal burkinabé.
Dans ce communiqué, Mgr Ouédraogo déclare : "Notre famille diocésaine traverse une période très douloureuse et je viens vers vous en toute humilité pour reconnaître la gravité de la situation".
Il assume la responsabilité de la situation malheureuse de son siège épiscopal en déclarant : "Par mes actions, j'ai créé une situation sans précédent dans notre famille diocésaine, dans la famille de l'Église de Dieu ici au Burkina Faso".
"Face à cette situation, chers frères prêtres et peuple de Dieu bien-aimé, je viens vers vous du fond du cœur pour vous exprimer mes sincères regrets pour ce qui s'est passé. J'ai induit en erreur, blessé et déçu beaucoup de personnes", déclare Mgr Ouédraogo.
Selon le rapport de Le Faso.net , un prêtre a présenté Mgr Ouédraogo au PDG du Groupe Champy International, Jonace Kiswendsida Yaméogo. La connaissance de 2018 s'est transformée en familiarité, M. Yaméogo devenant un bienfaiteur du diocèse, offrant un soutien financier et matériel tel que des motos, des équipements informatiques et des projets de construction, indique le rapport du 23 juin.
Mgr Ouédraogo se serait associé à M. Yaméogo pour utiliser des biens immobiliers du diocèse comme garantie auprès d'une institution financière locale en échange de plus de 2 milliards de francs CFA (3,5 millions de dollars). L'évêque catholique burkinabé a été poursuivi pour escroquerie en bande organisée et blanchiment d'argent.
Dans sa déclaration du 23 juin, Mgr Ouédraogo indique que le Dicastère pour l'évangélisation du Vatican a nommé l'évêque auxiliaire du même siège épiscopal, Mgr Alexandre Yikyi Bazié, administrateur apostolique "Sede Plena et ad nutum Sanctae Sedis", lui conférant ainsi la pleine autorité sur "les questions administratives, financières et de personnel dans le diocèse jusqu'à nouvel ordre".
"Je reçois cette décision du Dicastère pour l'évangélisation avec foi et profonde obéissance, et je m'engage à coopérer avec le Dicastère, ainsi qu'avec toutes les autorités ecclésiales et judiciaires de notre pays, afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire", a-t-il déclaré.
Dans le cadre de sa réponse à la crise, Mgr Ouédraogo déclare : "Afin de bénéficier d'un temps de ressourcement spirituel, de réflexion et de préparation pour répondre aux exigences de la justice, je prendrai un temps de repos".
Il poursuit : "Je demande pardon à Mgr Bazie, aux prêtres, aux personnes consacrées et à tous les fidèles laïcs du diocèse de Koudougou et à toute la famille de l'Église de Dieu au Burkina Faso".
"Humblement, je m'en remets à la miséricorde de Dieu et aux prières du saint peuple de Dieu de Koudougou", déclare encore Mgr Ouédraogo, qui invite le peuple de Dieu à "intensifier les prières pour moi, pour Mgr Alexandre Yikyi Bazie et pour toute notre famille ecclésiale diocésaine de Koudougou".
"Comptant sur la miséricorde de Dieu et la vôtre, je vous demande encore une fois humblement d'accepter ma sincère demande de pardon et l'assurance de mes humbles prières. Que Dieu vous bénisse et vous protège toujours", implore Mgr Ouédraogo.
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