Cité du Vatican, 28 juin, 2025 / 7:31 PM
Les trois derniers papes — Benoît XVI, François et Léon XIV — ont recommandé à plusieurs reprises la lecture de « Le Seigneur du monde », un roman de science-fiction dystopique écrit par Robert Hugh Benson en 1907.
Ce roman apocalyptique dépeint les conséquences d'une société qui a tourné le dos à Dieu et présente une critique sociale des coutumes occidentales, qui ont succombé au capitalisme et au socialisme.
Benson, un ecclésiastique anglican qui s'est finalement converti au catholicisme et a été ordonné prêtre en 1904, propose une réalité dans laquelle « les forces du matérialisme séculier, du relativisme et du contrôle étatique triomphent partout ».
Cet ouvrage, salué par les trois derniers papes, décrit également l'arrivée de l'Antéchrist, une personnalité charismatique qui promeut toutefois des idéaux destructeurs pour la société.
Le cardinal Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI, a cité cet ouvrage lors d'une conférence donnée à l'Université catholique de Milan en février 1992, affirmant qu'il « donne matière à réflexion ».
C'était également l'un des livres préférés du pape François. Lors de sa rencontre avec le monde universitaire et culturel dans le cadre de son voyage apostolique à Budapest, en Hongrie, en avril 2023, François a expliqué que cet ouvrage « montre que la complexité mécanique n'est pas synonyme de véritable grandeur et que l'extériorité la plus ostentatoire cache la plus subtile insidiosité ».
Pour le pape argentin, ce livre était « dans un certain sens prophétique ». Bien qu'il ait été écrit il y a plus d'un siècle, « il décrit un avenir dominé par la technologie et dans lequel tout, au nom du progrès, est standardisé ; partout, on prêche un nouvel « humanisme » qui supprime les différences, annule la vie des peuples et abolit les religions », a-t-il déclaré.
Il a notamment souligné que dans la société décrite dans le livre, toutes les différences sont éradiquées, les idéologies opposées fusionnant dans une homogénéisation qui aboutit à une « colonisation idéologique — alors que l'humanité, dans un monde dirigé par les machines, s'amenuise progressivement et que la vie en société devient triste et raréfiée ».
François a noté que dans le roman, « tout le monde semble apathique et passif, il semble évident que les malades doivent être éliminés et l'euthanasie pratiquée, ainsi que les langues et cultures nationales abolies afin de parvenir à une paix universelle ».
Cette idée de paix, cependant, « se transforme en une oppression fondée sur l'imposition d'un consensus, au point de faire dire à l'un des protagonistes que le monde semble à la merci d'une vitalité perverse, qui corrompt et confond tout », a déclaré François dans son discours prononcé dans la capitale hongroise.
De plus, tout en critiquant la colonisation idéologique, le pape François, lors d'une conférence de presse qu'il a donnée aux médias lors de son vol de retour vers le Vatican après son voyage apostolique à Manille, aux Philippines, en 2015, a recommandé la lecture de ce livre.
Le cardinal Robert Prevost, avant d'être élu pape Léon XIV, a également recommandé ce livre dans une interview accordée aux Augustins de Rome. « Il parle de ce qui pourrait arriver dans le monde si nous perdions la foi », a expliqué Mgr Prevost.
Il a souligné que l'œuvre de Benson contient des passages qui donnent matière à réflexion « sur le monde dans lequel nous vivons », en présentant des défis sur l'importance de « continuer à vivre avec la foi, mais aussi de continuer à vivre avec une profonde appréciation de ce que nous sommes en tant qu'êtres humains, frères et sœurs, tout en comprenant notre relation avec Dieu et l'amour de Dieu dans nos vies ».
En outre, le cardinal, qui est devenu Léon XIV le 8 mai, a noté que ses deux prédécesseurs avaient également cité ce livre à plusieurs reprises.
Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.
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