Nakuru, 12 juillet, 2025 / 6:25 PM
Mgr Cléophas Oseso Tuka, évêque du diocèse catholique de Nakuru au Kenya, lance un appel à des partenariats en vue de favoriser l’accès à l’éducation formelle pour le peuple de Dieu dans les zones en proie aux conflits au sein de son diocèse.
Dans son homélie prononcée lors de la Journée de l’éducation catholique, célébrée dans le comté de Baringo — territoire de son diocèse marqué par des violences récurrentes — Mgr Oseso a expliqué que l’éducation est « un service » et que l’éducation intégrale offerte dans les écoles catholiques ne vise pas uniquement la réussite académique, mais aussi la formation d’individus disciplinés, craignant Dieu et engagés au service du bien commun.
« L’éducation catholique, c’est le service. Nous recevons une éducation pour servir notre société, nos communautés, nos familles, pour servir tous ceux qui ont besoin d’aide », a-t-il déclaré lors de l’événement du vendredi 11 juillet.
L’évêque kenyan a souligné le pouvoir transformateur de l’éducation dans la promotion de la paix et de la réconciliation, en particulier au sein des communautés en conflit, comme celles de certaines zones du comté de West Pokot, relevant de son diocèse.
« On dit souvent que les habitants de West Pokot sont violents, mais qu’avons-nous fait pour les aider à changer ? Si nous nous contentons de nous plaindre, rien ne changera », a affirmé Mgr Oseso.
Pour remédier à ces conflits, l’évêque a exhorté le peuple de Dieu à « faire des sacrifices pour les éduquer », notant que l’éducation « transformera leurs mentalités et leurs attitudes, et ce sera le début d’une transformation de leur société ».
« Que l’éducation vous aide à voir les besoins des autres et à y répondre. Soyons bienveillants, généreux et prêts à aider. Aidons ceux qui n’ont pas eu accès à l’éducation », a-t-il lancé.
La Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) a déjà exprimé son inquiétude face aux conflits interethniques prolongés entre les membres des communautés Pokot et Turkana vivant à la frontière entre les comtés de Turkana et de West Pokot.
En mars 2024, les évêques de la KCCB ont insisté sur la nécessité de mettre fin à ces violences, dans une déclaration lue par Mgr Henry Juma Odonya, évêque du diocèse catholique de Kitale, lors de la messe transfrontalière pour la paix célébrée à Kainuk.
Dans cette déclaration, les évêques kenyans ont exhorté le gouvernement à garantir l’accès à l’éducation pour les enfants vivant dans ces régions, en évoquant particulièrement les élèves des zones affectées de Turkana et de West Pokot.
« La politique du gouvernement en matière d’éducation stipule qu’elle est obligatoire pour tous. Nous sommes choqués de constater que de nombreux enfants dans ces deux comtés ne vont pas à l’école. Le gouvernement doit veiller à ce que tous les enfants aient accès à l’éducation et aux infrastructures scolaires, car c’est un droit », ont-ils déclaré.
Dans son homélie du 11 juillet, Mgr Oseso a mis en garde contre le profilage ethnique et d’autres formes de discrimination, affirmant que de telles pratiques constituent une grave menace pour la stabilité du Kenya.
« Dans la vie, nous pouvons nous diviser en groupes, selon les tribus ou les régions ; mais si nous nous définissons uniquement par notre tribu, nous sommes perdus. Votre tribu ne vous mènera nulle part. La discrimination et le favoritisme détruisent même une nation », a-t-il averti.
L’évêque, à la tête du diocèse de Nakuru depuis sa consécration épiscopale en mai 2023, a poursuivi : « Nous allons à l’école pour nous débarrasser de telles pensées négatives et nous reconnaître comme enfants de Dieu. Nous ne devrions pas nous définir par nos tribus ou nos régions. Nous sommes tous des Kenyans. C’est cela, le but de l’éducation. »
Un bon citoyen, a-t-il ajouté, « n’est pas quelqu’un qui répand la haine, les mensonges ou incite à la violence ».
Mgr Oseso a souligné que même les gouvernements investissent dans l’éducation pour aider les citoyens à « dépasser ces pensées de division » et à contribuer positivement à la société.
Il a encouragé les parents et tuteurs à s’impliquer activement dans l’éducation de leurs enfants, affirmant : « Nous devons impliquer les parents, car nous parlons d’une éducation intégrale. »
Pour l’évêque catholique de 57 ans, « l’éducation intégrale signifie que chacun joue un rôle dans la vie de l’enfant. En tant qu’enseignant, vous pouvez faire de votre mieux, mais si les parents échouent dans leur rôle, cela devient inutile ».
« Dans les écoles où les élèves réussissent, il existe toujours une forte collaboration entre l’enseignant, l’élève et le parent ; ces trois éléments sont essentiels », a-t-il poursuivi, ajoutant : « C’est pourquoi nous devons parler aux parents, les éduquer et les faire participer à la croissance de l’enfant. »
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