Luanda, 14 juillet, 2025 / 6:03 PM
Mgr Belmiro Cuica Chissengueti du diocèse catholique de Cabinda en Angola a exhorté deux membres de la Congrégation du Saint-Esprit (CSSp./Pères du Saint-Esprit/Spiritains), qu’il a ordonnés prêtres, à fuir le militantisme politique partisan.
Dans son homélie lors de l’ordination sacerdotale du diacre Alberto Duete et du diacre Joaquim Mavungo Lelo, Mgr Chissengueti a appelé ses confrères à être une « lumière » au milieu de la crise en accomplissant leur mission prophétique de proclamation de la vérité.
« Le prêtre n’a aucun engagement politique envers un parti, il n’est membre d’aucune cellule ni comité d’action d’aucun parti politique », a déclaré Mgr Chissengueti lors de la célébration eucharistique du 12 juillet à la cathédrale Notre-Dame Reine du Monde du diocèse de Cabinda.
Il a exhorté les prêtres ordonnés à « ne pas avoir peur de proclamer la vérité, d’aider les autres à bien accomplir leur mission, en particulier à établir des priorités qui servent le bien commun, d’éclairer même les politiciens afin qu’ils accomplissent correctement leur travail, et surtout, de leur faire comprendre qu’ils ne sont pas nos maîtres — ils ne sont que nos serviteurs ».
Mgr Chissengueti a mis en garde contre la tentation du silence face à l’injustice et à la mauvaise gouvernance, affirmant : « Nous devons avoir le courage de corriger les erreurs qui ont causé nos souffrances au fil des ans. Quand nous avons tout pour être parmi les meilleurs au monde, nous choisissons au contraire la voie de la mendicité et de la médiocrité ».
Abordant la mauvaise gestion des ressources publiques et l’échec à achever des projets d’infrastructures essentiels, Mgr Chissengueti a déclaré : « Il n’est pas logique d’avoir des routes en mauvais état dans une ville tout en planifiant la construction d’un aéroport ; d’annoncer des routes à Yema ou Alto Sundi tout en en planifiant d’autres, alors qu’on n’arrive même pas à finir la route devant Mangue Seco, ouverte depuis des années. Il ne sert à rien d’ouvrir plus de routes si celles déjà commencées ne sont pas terminées ».
Il a ajouté : « Même en chirurgie, on ne peut pas ouvrir plusieurs estomacs à la fois sans risquer de ne pas avoir le temps de les refermer. Il faut établir des priorités — ouvrir, fermer, conclure — pour avoir un pays qui fonctionne et qui soit bon pour tous ».
Le responsable de l’Église catholique a également insisté sur la nécessité de la responsabilité dans les travaux publics, affirmant : « Ceux qui voyagent à l’étranger doivent apprendre des autres pays. Les entreprises nationales ou étrangères réalisant des travaux publics doivent être surveillées. Si une couche de revêtement ne fait qu’un millimètre, le premier camion la détruira, et les pluies l’emporteront ».
Face à ces défis, Mgr Chissengueti a appelé les prêtres ordonnés à être une lumière dans les ténèbres.
Il a dit : « Vous devez éclairer le chemin des autres, en particulier des dirigeants, pour qu’ils réalisent qu’ils sont des intendants, pas des propriétaires ».
« Le pays nous appartient à tous, et nous devons avoir le courage de corriger les erreurs, surtout celles qui ont causé nos souffrances durant toutes ces années. Quand nous avons tout pour être parmi les meilleurs au monde, nous choisissons la voie de la mendicité et de la médiocrité », a-t-il répété.
« Nous ne pouvons pas continuer à échouer — il est temps de nous convertir et de franchir l’étape suivante », a conclu Mgr Chissengueti.
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