Cité du Vatican, 16 juillet, 2025 / 4:58 PM
Une équipe de 18 archéologues, anthropologues et spécialistes médico-légaux a entamé cette semaine l’excavation d’une ancienne fosse septique sur le site de l’ancien foyer pour mères célibataires St. Mary’s à Tuam, dans le comté de Galway, à l’ouest de l’Irlande. L’établissement, autrefois géré par les Sœurs du Bon Secours, se trouve aujourd’hui sur un terrain de lotissement.
Selon The Irish Times, une machine d’excavation opérera sur le site pendant deux ans pour retrouver les restes de 796 enfants supposément enterrés, selon les mots mêmes des religieuses, « d’une manière irrespectueuse et inacceptable » entre 1925 et 1960.
Les Sœurs du Bon Secours ont présenté des excuses publiques pour le traitement infligé aux enfants décédés et à leurs mères à cette époque.
L’objectif de l’excavation est de retrouver, analyser, identifier et offrir une sépulture digne aux restes de ces enfants – pour la plupart des nouveau-nés. Plus de 80 proches ont déjà fourni des échantillons d’ADN. Ils ont été conviés à une cérémonie symbolique le 8 juillet pour marquer le début des travaux.
Les fouilles, menées avec des experts venus de Colombie, d’Espagne, du Royaume-Uni, du Canada et des États-Unis, interviennent onze ans après qu’une historienne locale, Catherine Corless, a révélé que 796 enfants étaient décédés dans l’institution entre 1925 et 1961. Seuls deux d’entre eux avaient été enterrés dans des cimetières locaux.
En 2014, Corless publia son enquête, qui mena trois ans plus tard à la découverte d’une fosse commune. En 2017, une première fouille permit de retrouver des restes humains, confirmant ainsi la présence d’un site d’enterrement collectif dans des conditions inhumaines.
« Ces bébés sont dans un système d’égout. Il faut les en sortir », a déclaré Corless lundi, après que le site a été clôturé par une barrière de 2,5 mètres, selon The Irish Times.
Une mortalité infantile « alarmante » dans ces établissements
En janvier 2021, une commission nationale d’enquête a révélé un taux de mortalité infantile « alarmant » dans ces foyers pour mères célibataires.
Le rapport de 3 000 pages documente les faits survenus entre 1922 et 1998 dans 14 maisons pour mères non mariées et dans quatre centres départementaux accueillant aussi des enfants abandonnés et des adultes malades ou handicapés.
Environ 9 000 enfants y sont morts, soit 15 % des 57 000 enfants ayant transité par les 18 institutions étudiées pendant cette période.
L’un des épisodes les plus choquants s’est produit en 1943 à Bessborough, où trois enfants sur quatre sont morts sous la responsabilité des Sœurs du Sacré-Cœur. Plus de 900 enfants y sont décédés entre 1922 et 1998, sans qu’aucun lieu d’enterrement documenté n’ait été identifié.
Indifférence généralisée envers les enfants
La majorité des décès sont dus à des infections respiratoires ou à des gastro-entérites, causées par des conditions sanitaires déplorables : absence d’eau chaude, surpopulation, manque d’hygiène et personnel non formé aux soins.
Le rapport précise que ces taux de mortalité élevés étaient connus des autorités locales, mais qu’aucune mesure n’a été prise pendant des années à cause de « l’indifférence généralisée » à l’égard de ces enfants.
À la publication du rapport, les Sœurs du Bon Secours ont présenté des excuses officielles et se sont engagées à verser 12,97 millions d’euros à un fonds d’indemnisation gouvernemental.
Sœur Eileen O’Connor, alors supérieure régionale de l’ordre, a reconnu que « les bébés et les enfants décédés avaient été enterrés de manière irrespectueuse et inacceptable » et que la congrégation « faisait partie d’un système dans lequel ils ont souffert de privations, de solitude et de douleurs profondes. »
Mgr Dermot Farrell, ancien archevêque élu de Dublin, a déclaré : « Nous ne pouvons plus fuir les vérités douloureuses sur la manière dont, collectivement et individuellement, nous avons failli à notre devoir de protection envers ces femmes vulnérables et leurs enfants. »
Le gouvernement irlandais a lui aussi présenté des excuses publiques, plusieurs des centres concernés étant publics, même s’ils étaient gérés par des religieuses.
Mgr Eamon Martin, ancien président de la Conférence épiscopale irlandaise, a invité « toute personne en mesure d’aider à le faire » afin d’offrir aux bébés une sépulture décente où leurs familles puissent les honorer.
Cet article a été initialement publiée par ACI Prensa, le partenaire hispanophone de CNA, puis traduite et adaptée par CNA.
Les Meilleures Nouvelles Catholiques - directement dans votre boîte de réception
Inscrivez-vous à notre lettre d'information gratuite ACI Afrique.
Notre mission est la vérité. Rejoignez-nous !
Votre don mensuel aidera notre équipe à continuer à rapporter la vérité, avec équité, intégrité et fidélité à Jésus-Christ et à son Église.
Faire un don