Le sacerdoce n’est pas une tâche solitaire ni un cheminement personnel, mais une vocation vécue en communion avec l’Église et au service du peuple de Dieu, a déclaré l’évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Beira au Mozambique.
Lors de son homélie à l’ordination sacerdotale du diacre Abel Carlos Carmone, membre de l’Ordre des Clercs Réguliers de Somasque (CRS), Mgr António Manuel Bogaio Constantino a invité le futur prêtre à vivre sa vocation au service des autres.
« Le sacerdoce n’est pas une fonction isolée ni une expérience individuelle. Vous devez être prêtre pour les communautés. Le sacerdoce est avant tout un service radical, une dévotion complète à la vie du peuple de Dieu », a-t-il affirmé lors de la célébration eucharistique du 20 juillet, tenue dans la cour de la paroisse du Cœur Immaculé de Marie de l’archidiocèse de Beira.
Il a ajouté : « Ne vous enfermez pas dans vos propres idées et projets. Comme la rivière ne boit pas son propre eau, le prêtre existe pour les autres — pour être un pont entre le ciel et la terre, pour rester proche du peuple, surtout des plus souffrants. »
« Un prêtre doit être une icône vivante de l’hospitalité, toujours présent et disponible, en particulier envers les pauvres et les marginalisés », a-t-il dit.
Mgr Bogaio a rappelé au futur prêtre que le sacerdoce est « un appel à être un tapis pour les fatigués et une ombre pour ceux brûlés par le soleil de la vie », l’exhortant à mener une vie marquée par la compassion et la miséricorde.
« Beaucoup sont fatigués. Vous devez leur offrir ce tapis. Beaucoup sont brûlés. Vous devez être leur ombre », lui a-t-il dit.
Le membre mozambicain des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus (MCCJ) a souligné le charisme de l’Ordre Somasque, fondé par saint Jérôme Émilien : « Ce charisme demande une vie simple, accueillante et disponible. Comme le dit votre constitution, votre maison religieuse doit être ouverte surtout aux petits et aux pauvres. Votre mission est d’éduquer dans la foi, de servir avec charité, et de promouvoir la personne humaine dans sa globalité. Là où il y a un orphelin, un Somasque doit être présent. Et vous devez y être. »
« Portez en vous les douleurs du peuple, priez pour eux, consolez-les, guidez-les. Ce n’est pas votre volonté qui compte, mais ce que Dieu veut de vous pour le bien des autres », a-t-il insisté.
Mgr Bogaio a également souligné l’importance de la prière dans la vie sacerdotale : « La prière est le souffle du prêtre. Sans elle, le ministère devient sec et lourd. Avant d’agir, le prêtre doit apprendre à écouter, comme Marie aux pieds de Jésus. Servir comme Marthe, oui, mais d’abord écouter comme Marie. Ne sacrifiez jamais l’autel de la prière à l’autel de la précipitation. Si vous priez, priez vraiment. Le reste peut attendre. Si le temps est court, donnez la priorité à Dieu. »
« Aimez votre communauté religieuse. Vivez humblement et sincèrement avec vos frères. Prenez les décisions en communion, jamais seul. N’abandonnez jamais les pauvres. Soyez père pour les orphelins, guide pour la jeunesse, consolateur des affligés. Et n’oubliez jamais vos racines, votre paroisse d’origine qui vous a vu grandir et vous accompagne désormais avec amour », a exhorté l’évêque mozambicain.
Il a insisté sur le fait que le sacerdoce « ne se limite pas à administrer les sacrements », ajoutant : « Vous n’êtes pas ordonné simplement pour célébrer la messe ou entendre les confessions. Cela en fait partie, mais votre mission est plus large. Être une présence vivante du Christ, serviteur des pauvres, éducateur dans la foi, missionnaire d’espérance. »
Enfin, il a rappelé au futur prêtre que son sacerdoce est « né de la croix » et vit d’espérance.
« Comme l’a dit un jour le pape Benoît XVI, le prêtre doit continuellement renaître pour le peuple. Votre sacerdoce doit être le levain de la compassion, le pain rompu pour la jeunesse, l’espérance des exclus. Le peuple a besoin de vous. Et vous avez besoin du peuple. C’est leur foi qui soutient le prêtre », a conclu Mgr Bogaio.