vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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« Une voix m'a dit de ne pas avoir peur » : l'histoire du 72e miracle reconnu à Lourdes

Antonia Raco, une Italienne de 67 ans atteinte depuis longtemps d’une maladie neurodégénérative incurable, a été officiellement présentée à la presse le 25 juillet à Lourdes, où sa guérison a été reconnue comme le 72ᵉ miracle attribué à l’intercession de la Vierge Marie depuis les apparitions de 1858.

Atteinte en 2006 de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) — une maladie progressive et mortelle — Raco a vécu une guérison sans explication médicale.

Annoncée pour la première fois par le Sanctuaire de Lourdes le 16 avril de cette année, cette reconnaissance marque l’aboutissement de 16 années d’enquête médicale, canonique et pastorale. Raco, mère et fidèle active de la Basilicate, dans le sud de l’Italie, souffrait de la maladie depuis plusieurs années lorsqu’elle a voyagé à Lourdes en 2009.

« J’avais toujours voulu aller à Lourdes depuis que j’étais enfant », se rappelait-elle. Ce vœu s’est réalisé cet été-là, lorsqu’elle et son mari Antonio ont voyagé au sanctuaire avec l’association de pèlerinage italienne Unitalsi.

Toutefois, l’expérience ne s’est pas déroulée comme elle l’avait imaginée : elle est arrivée en chaise roulante, ayant déjà du mal à respirer et à avaler.

Le deuxième jour, des bénévoles du sanctuaire l’ont emmenée aux bains. « Nous avons prié ensemble. C’est à ce moment-là que j’ai entendu une belle voix féminine me dire trois fois : ‘N’aie pas peur !’ », a-t-elle raconté lors de la conférence de presse à Lourdes, en présence des autorités religieuses et médicales.

Vêtue du voile blanc et de l’uniforme des Hospitaliers de Lourdes — ces bénévoles qui soignent les malades et qu’elle rejoint désormais chaque année — elle a vécu une expérience profonde.

« À ce moment-là, j’ai éclaté en sanglots et prié pour les intentions que j’avais apportées », a-t-elle relaté.

Elle a ressenti une vive douleur dans les jambes lors de l’immersion, comme « si elles m’étaient enlevées ». Discrètement, elle n’a rien dit à personne durant son séjour et est rentrée chez elle en fauteuil roulant.

C’est là, dans son salon auprès de son mari Antonio, qu’elle a de nouveau entendu la même voix qui lui disait : « Dis-le ! Appelle-le ! ». Obéissant, elle a appelé son mari : « Quelque chose est arrivé », lui a-t-elle dit.

À ce moment-là, pour la première fois depuis des années, elle se tenait debout sans aide. Submergée par l’émotion, le couple s’est enlacé, pleurant ensemble en réalisant qu’elle était guérie.

Bien qu’émerveillée, Raco ne savait initialement comment parler de cette expérience. Elle a finalement confié son histoire à un prêtre de sa paroisse dans le diocèse de Tursi-Lagonegro en Basilicate, qui l’a encouragée à subir une évaluation médicale.

Peu après, l’archevêque local, Francesco Nolè, qui avait accompagné le pèlerinage cette année-là, lui rendit visite. Après avoir entendu son récit, il lui dit : « Antonietta, le Seigneur est entré dans ta maison et t’a offert un don — mais ce don n’est pas pour toi seule. Il est pour nous tous. »

Le chemin vers la reconnaissance a duré plus d’une décennie, marqué par une évaluation médicale rigoureuse et un examen expert. « Il n’existe aucun traitement pour la SLA », a noté le Professeur Vincenzo Silani, neurologue de renom impliqué dans l’enquête. Il a confirmé le diagnostic et l’inexplicabilité de la guérison : « On s’attend à ce que les patients se détériorent un peu chaque jour. »

Le Dr Alessandro de Franciscis, médecin permanent au Sanctuaire de Lourdes, a rappelé que l’Église ne reconnaît une guérison comme miraculeuse que si elle est soudaine, complète, durable, médicalement inexplicable et non attribuable à un traitement ou à une récupération progressive.

Ces critères, toujours suivis aujourd’hui, ont été établis pour la première fois par le cardinal Prospero Lambertini, futur pape Benoît XIV.

Le Comité médical international de Lourdes (CMIL) a d’abord été dans l’incertitude en 2019. Mais un nouveau consensus international sur le diagnostic de la SLA, publié en 2020, a permis une réévaluation. En 2023, Silani a revalorisé le cas à Milan et a confirmé la guérison définitive.

Enfin, en novembre 2024, un vote secret des 21 membres du CMIL a été organisé : 17 ont voté en faveur d’une guérison inexpliquée, complète et durable — atteignant la majorité des deux tiers exigée par les critères de l’Église.

Suite à ce vote médical favorable, l’archevêque du diocèse d’origine de Raco, Vincenzo Carmine Orofino, a formellement reconnu le miracle le 16 avril de cette année.

L’évêque Jean‑Marc Micas de Tarbes et Lourdes, qui a participé au processus scientifique sans voter, a salué la rigueur et la transparence des discussions médicales. « Ce qui m’a le plus impressionné, c’est la liberté des experts. Ils ne défendent aucune cause, ils cherchent la vérité. »

Il a rappelé que les miracles n’imposent jamais la foi. « Même la Résurrection n’a forcé personne à croire », a-t-il dit. « Un miracle est un signe — un don à recevoir dans la lumière de la foi. »

En clôture du point presse, le recteur du sanctuaire, le Père Michel Daubanes, a exprimé une profonde émotion et sa gratitude en rappelant l’honneur d’annoncer le miracle pendant le rosaire du Jeudi saint, le 17 avril à 18h, juste avant qu’il ne soit proclamé à la cathédrale de Tursi-Lagonegro.

« On dit souvent : ‘Si je voyais un miracle, je croirais.’ Mais la vérité, c’est que si je crois, je peux voir des miracles », a-t-il réfléchi. « Cette guérison n’est pas seulement une histoire du passé. C’est un témoignage vivant qui continue de porter du fruit. »

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