Namibe, 29 juillet, 2025 / 6:34 PM
Mgr Belmiro Cuica Chissengueti du diocèse catholique de Cabinda en Angola a appelé les jeunes à embrasser le travail comme une valeur à la fois spirituelle et humaine, essentielle à la croissance personnelle, familiale et nationale.
Dans son homélie lors de la messe de clôture du Congrès National de la Jeunesse, qui s’est tenu du 24 au 28 juillet en Angola, Mgr Chissengueti a exhorté les jeunes à voir dans la demande « notre pain de ce jour » du Notre Père non pas une requête magique, mais un appel à embrasser un travail digne.
« Beaucoup pensent que prier pour le pain quotidien consiste simplement à ouvrir la bouche à l’église, mais si tu ne travailles pas, tu mourras quand même. La vraie subsistance doit venir de l’effort personnel, de la dévotion et du travail acharné », a déclaré l’évêque angolais lors de la célébration eucharistique du 28 juillet, qui s’est tenue à la paroisse du Sacré-Cœur de l’archidiocèse catholique de Malanje.
Il a ajouté : « Le pain que Dieu donne n’est pas magique. Dieu bénit, oui, mais celui qui ne travaille pas ne mange pas. Le travail est aussi une valeur chrétienne. »
Ce membre angolais de la Congrégation du Saint-Esprit (CSSp. / Pères du Saint-Esprit / Spiritains) a mis les jeunes au défi de rejeter la culture de l’assistanat et d’adopter l’effort et la productivité.
« Certains jeunes ont peur de se marier, non pas parce qu’ils ne s’aiment pas, mais parce qu’ils veulent organiser des fêtes qui paralysent des villes — même sans maison ni emploi. C’est de la pauvreté mentale déguisée en orgueil », a-t-il déclaré, appelant à plus de réalisme, de simplicité et de maturité dans les décisions de vie.
Il a souligné que le travail est à la fois un droit et un devoir : « Dieu veut que nous soyons ses co-créateurs. Le travail nous rend dignes et nous permet d’être des acteurs actifs dans la transformation de la société. Un jeune qui travaille construit, grandit et réalise son potentiel. »
Mgr Chissengueti a également insisté sur la nécessité du pardon dans la croissance spirituelle et la reconstruction des relations.
« Sans pardon, il n’y a pas d’Église. Sans miséricorde, il n’y a pas d’amour », a-t-il affirmé.
Rappelant l’apparition de Jésus ressuscité à ses disciples avec le salut « La paix soit avec vous », il a encouragé les jeunes à pardonner aux parents, aux amis, voire aux autorités qui auraient pu les décevoir.
« La vengeance n’est jamais la voie chrétienne. La miséricorde est le souffle du monde », a-t-il déclaré, avertissant que beaucoup de jeunes perdent leur famille, leurs amitiés et leurs opportunités parce qu’ils ne savent pas pardonner.
« Le ressentiment est un poison silencieux. C’est comme boire du poison en espérant que quelqu’un d’autre en meure », a-t-il souligné.
Mgr Chissengueti a invité les jeunes à faire preuve de responsabilité dans l’exercice de leur liberté et dans le choix de leurs compagnons.
Il les a mis en garde contre les amitiés corrompues, trompeuses ou moralement compromettantes : « Évitez les mauvaises compagnies, les corrompus, les voleurs, et les amis qui vous poussent à l’autodestruction. »
S’adressant aux parents, éducateurs et responsables pastoraux, Mgr Chissengueti a appelé à un soutien moral et affectif pour les jeunes, notamment les filles confrontées à des grossesses précoces.
« Ne rabaissez pas vos filles, ne les jetez pas dans les bras d’hommes sans valeur. Accueillez-les et aidez-les à continuer à grandir », a-t-il plaidé.
L’évêque catholique de 56 ans a salué les contributions des jeunes chrétiens déjà actifs dans le service public, la politique et la vie communautaire : « Le jeune chrétien ne doit pas se retirer du monde. Que ce soit à l’école, au travail, en politique ou à la plage — où qu’il soit, il doit y être avec dignité. »
Il a exhorté les jeunes à être des agents actifs de changement : « La foi n’est pas un refuge. C’est une mission. Un jeune confirmé doit être le levain dans la pâte, le sel qui donne du goût, la lumière qui guide dans l’obscurité. »
« L’Église a besoin de jeunes conscients et responsables. Confirmés dans la foi, ils doivent ouvrir la voie vers un monde meilleur », a-t-il conclu.
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