Kinshasa, 06 août, 2025 / 6:32 PM
Caritas Internationalis (CI) se joint aux évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) pour dénoncer les violences commises contre les civils dans ce pays d'Afrique centrale.
Cette déclaration fait suite au massacre de plus de 40 jeunes gens dans la nuit du 26 au 27 juillet, lorsque des rebelles présumés liés aux Forces démocratiques alliées (ADF) ont attaqué la paroisse Blessed Anuarite Komanda du diocèse catholique de Bunia, en RDC.
« Caritas condamne fermement les violences brutales infligées à des civils innocents », ont déclaré les responsables de la confédération mondiale des organisations catholiques d'aide humanitaire dans un communiqué publié lundi 4 août.
Ils se font l'écho des membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) en appelant à la « justice » et à « la levée de l'état de siège défaillant » en vigueur depuis mai 2021 dans les régions d'Ituri et du Nord-Kivu en RDC.
L'attaque du 27 juillet, survenue quelques jours seulement après la profanation de la paroisse Saint-Jean-Capistran du diocèse de Bunia, met en évidence l'insécurité croissante et la persécution religieuse grandissante dans la région, notent les responsables de CI, rappelant l'incident du 21 juillet, lorsque des rebelles de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) ont pénétré de force dans le bâtiment, vandalisé le tabernacle et détruit les hosties sacrées.
Dans leur déclaration du 4 août, les responsables de CI citent les témoignages de survivants, soulignant que lors de la récente attaque dans la province d'Ituri, des assaillants armés de machettes et d'armes à feu ont pris pour cible de jeunes fidèles réunis pour célébrer « le jubilé d'argent de la Croisade eucharistique », incendiant des biens et enlevant plusieurs personnes.
Ils déclarent : « Plus de 40 jeunes fidèles ont été brutalement massacrés pendant la nuit. Les survivants décrivent des attaques à la machette, des fusillades, des incendies criminels et des enlèvements. »
Le 28 juillet, les membres de la CENCO ont fermement condamné l'attaque contre la paroisse Blessed Anuarite Komanda et ont exprimé leur solidarité avec les familles touchées, qualifiant cet événement de « massacre odieux » de civils innocents.
« Nous condamnons sans équivoque ce nouveau massacre ignoble d'innocents et adressons nos condoléances aux familles des victimes », ont déclaré les membres de la CENCO.
Ils ont exprimé leur indignation face à la violence persistante dans une province qui est « en état de siège depuis plusieurs années ».
Les évêques catholiques de la RDC ont déploré le paradoxe selon lequel « c'est précisément dans ces provinces » que les massacres et les enlèvements de civils se poursuivent malgré la présence des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), de l'Armée de défense du peuple ougandais (UPDF) et de la Mission de l'Organisation des Nations unies en RDC (MONUSCO), présente depuis des décennies.
Les membres de la CENCO ont réitéré leur appel du 17 mai en faveur de la mise en œuvre urgente du Pacte social pour la paix et la coexistence harmonieuse en RDC et dans la région des Grands Lacs, une initiative de la CENCO en collaboration avec leurs homologues de l'Église du Christ au Congo (ECC).
« Le Pacte social vise à aboutir à une réconciliation nationale fondée sur le consensus, jetant les bases d'une conférence internationale pour la paix dans la région des Grands Lacs, tout en préservant l'ordre constitutionnel du pays et en promouvant un esprit de fraternité et de tolérance », ont déclaré les membres de la CENCO le 17 mai.
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