Le cardinal Turkson appelle l’Église en Afrique à s’appuyer sur les synodes africains passés

Kigali, 01 août, 2025 / 3:27 PM

Le thème, « Christ, source d’espérance, de réconciliation et de paix » de la 20e Assemblée plénière en cours des membres du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) est une invitation pour l’Église en Afrique à réfléchir sur les deux premiers synodes africains, et à réparer les relations brisées qui existent sur le continent, a déclaré Peter Kodwo Appiah Cardinal Turkson.

Dans son homélie lors de la cérémonie d’ouverture de l’assemblée qui se déroule dans la capitale rwandaise Kigali, le cardinal Turkson a expliqué l’imagerie de « la famille de l’Église de Dieu » telle qu’elle a été proposée pour la première fois par le premier synode africain en 1994, ainsi que le message de « l’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix » qui est ressorti du deuxième synode en 2009.

« Le SCEAM veut que nous allions jusqu’aux extrémités de la terre avec le message de ces deux synodes », a déclaré le cardinal Turkson lors de la messe du jeudi 31 juillet, ajoutant : « Nous sommes, avant tout, une famille de Dieu. Dieu est notre Père, l’Église est notre mère, et nous sommes tous frères et sœurs. »

« Le message que le SCEAM met entre nos mains, alors que nous sommes rassemblés ici pour cette cérémonie d’ouverture, est de sortir avec un vrai sens d’être une famille de l’Église de Dieu, mais aussi en reconnaissant la grande mission d’être serviteurs de la réconciliation, pour guérir la relation qui existe toujours entre nous », a-t-il poursuivi.

Le chancelier ghanéen de l’Académie pontificale des sciences et des sciences sociales à Rome a souligné que l’invitation du SCEAM dans leur assemblée, qui devrait se terminer lundi 4 août, est que l’Église en Afrique comprenne le message du premier synode comme une invitation du Seigneur à vivre en famille de Dieu. « Considérez Dieu comme notre Père, l’Église comme notre Mère, et nous tous comme frères et sœurs. »

Aussi révolutionnaire qu’il ait été, le premier synode africain évoque également des souvenirs douloureux, a déclaré le cardinal Turkson, expliquant que le synode avait une fin à la fois heureuse et triste.

« Le premier synode a eu une fin très douloureuse et triste, surtout en considérant le lieu où nous sommes rassemblés ce matin pour cette célébration », a-t-il déclaré, faisant référence au génocide au Rwanda qui a fait près d’un million de morts.

« En 1994, lorsque le premier synode africain s’est terminé, il y avait de la joie pour tous les évêques réunis à Rome parce que l’apartheid en Afrique du Sud s’était effondré. Mais à la fin du même synode, nous avons vécu une expérience très brutale dans cette terre où nous sommes rassemblés maintenant pour la célébration », a-t-il ajouté.

Il a poursuivi : « Nous sommes dans un lieu où nous avons failli au Seigneur une fois. Et nous prions pour qu’avec le soutien et la nourriture que le Seigneur nous donnera, nous ne le décevrons plus. »

Le cardinal Turkson a précisé que le désir du SCEAM n’est pas seulement que le peuple de Dieu sur le continent guérisse et se réconcilie, mais aussi qu’il fonctionne dans la paix et vive dans la justice. « Cela vient du deuxième synode », a dit le cardinal basé au Vatican.

« Le deuxième synode dit que nous devons tous être serviteurs de la réconciliation, de la justice et de la paix », a déclaré le cardinal Turkson, ajoutant : « Par la réconciliation, nous réparons et guérissons la relation que nous brisons tout le temps. Ainsi, réparez et guérissez la famille de Dieu avec la mission de servir la réconciliation, la justice et la paix tous les jours de notre vie. »

Parmi les activités prévues pour l’assemblée en cours du SCEAM à Kigali figure la visite, le samedi 2 août, au Mémorial du génocide du Rwanda.

Le 3 août, les délégués visiteront le Sanctuaire de Notre-Dame de Kibeho, où la messe de clôture sera célébrée en français par le président du SCEAM.