vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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Forum interconfessionnel du G20 en Afrique du Sud: les religieuses catholiques plaident pour plus de femmes dirigeantes

Une religieuse kényane travaillant à l’Initiative pour les religieuses en Afrique de la Fondation Conrad N. Hilton, basée aux États-Unis, a appelé à des efforts délibérés pour assurer l’inclusion des femmes dans les postes de direction et dans la prise de décision à tous les niveaux de la société, y compris dans l’Église et même au sein du gouvernement.

Dans un entretien accordé à ACI Afrique le mardi 12 août, en marge du Forum interconfessionnel du Groupe des 20 (G20) à Cape Town, en Afrique du Sud, Sœur Agnes Njeri a indiqué qu’au Kenya, par exemple, la Constitution prévoit la règle des deux tiers afin d’éviter la domination d’un seul sexe, mais que sa mise en œuvre reste encore loin de la réalité.

Elle a affirmé que les femmes « sont celles qui gèrent les services sociaux, les foyers » et que, par conséquent, « elles comptent ».

« Lorsque vous n’incluez pas les femmes dans les décisions… vous élaborez des politiques qui resteront uniquement sur le papier », a déclaré Sœur Njeri.

« Nous sommes donc ici pour insister sur le fait que les femmes doivent aussi être incluses. Donnez-leur accès aux prêts. Donnez-leur accès à la propriété, aux terres. Nous voulons aussi voir les femmes incluses dans l’Église », a ajouté la chargée de programme de l’Initiative pour les religieuses au sein de la Fondation Hilton.

La religieuse catholique a exhorté les gouvernements, l’Église et les organisations non gouvernementales à confier aux religieuses des postes importants, affirmant : « Les sœurs doivent être incluses là où les décisions se prennent. C’est une forme de leadership pour les religieuses que nous voulons voir. »

Lors de son intervention du 11 août au Forum du G20, Sœur Agnes a déclaré que les femmes doivent être soutenues dans la prise de décision et dans le leadership afin que l’égalité des genres soit atteinte d’ici 2030.

Elle a souligné que l’inclusion exige « des changements systémiques, culturels et institutionnels », notant que malgré les postes occupés par les femmes, elles manquent encore d’opportunités dans les espaces où se prennent les décisions.

« Les pays devraient entreprendre une large gamme d’actions dans les domaines politique, économique, social et juridique. Partout dans le monde, les femmes font avancer les choses dans les gouvernements, dans les conseils d’administration, dans les laboratoires scientifiques, sur les chaînes de production et à la maison, pour ne citer que quelques exemples. Et pourtant, à travers le monde, les femmes restent sous-représentées dans les espaces où se prennent les décisions. Ce n’est pas seulement une question de genre. C’est un impératif économique, social et moral », a-t-elle déclaré.

L’officielle basée à Nairobi s’est référée aux statistiques des Nations Unies sur la répartition hommes-femmes, affirmant que malgré un nombre presque égal des deux sexes dans le monde, il existe encore un important fossé dans le leadership et la prise de décision des femmes.

« L’égalité des genres n’est pas seulement un droit humain fondamental, c’est aussi une base nécessaire pour un monde pacifique, prospère et durable », a-t-elle affirmé.

Membre kényane des Sœurs de Saint-Joseph de Mombasa (SSJ), Sœur Njeri a également évoqué le rapport des Nations Unies sur l’Objectif de développement durable (ODD) n°5, qui met en évidence certains progrès réalisés par les femmes, notamment l’augmentation du nombre de filles scolarisées, la diminution des mariages forcés, la présence accrue de femmes dans des postes de responsabilité, ainsi que l’adoption de lois visant à promouvoir l’égalité des genres.

« Malgré ces avancées, de nombreux défis persistent, comme la présence de lois et de normes sociales discriminatoires, et les femmes continuent d’être sous-représentées à tous les niveaux de leadership », a-t-elle relevé.

Concernant le leadership des femmes dans l’Église catholique, Sœur Njeri a salué l’initiative du Pape François d’impliquer davantage de femmes dans la direction du Vatican, contrairement aux années précédentes où, selon elle, de nombreux postes clés étaient réservés aux hommes.

Elle a cité certaines femmes nommées à des postes de responsabilité au Vatican, dont Sœur Simona Brambilla, première femme à diriger le Dicastère pour les Instituts de vie consacrée, Sœur Alessandra Smerilli, Secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral, et Sœur Raffaella Petrini, Présidente de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican.

Elle a toutefois précisé que la représentation des femmes dans des postes clés au Vatican demeure limitée, surtout en comparaison avec d’autres grandes institutions et même avec plusieurs autres confessions chrétiennes.

La religieuse kényane a exprimé son optimisme quant au fait que le Synode sur la synodalité en cours donnera aux femmes l’occasion de diriger et de participer à la prise de décisions dans l’Église catholique.

La responsable de la Fondation Hilton basée au Kenya a souligné l’importance des femmes dans le leadership et la prise de décision, déclarant : « Lorsque nous donnons aux femmes les moyens de diriger, nous faisons plus qu’élever des individus : nous transformons les sociétés, car les femmes apportent des perspectives différentes dans la prise de décision et des approches de résolution des problèmes qui complètent les dynamiques existantes. »

Sœur Njeri a par ailleurs mis en lumière la nécessité de relever les défis liés à l’éducation des filles, à l’entrepreneuriat féminin et à l’implication des religieuses dans la prise de décision.

La religieuse catholique a proposé que les futures dirigeantes soient formées par l’éducation et le mentorat, affirmant : « Le leadership ne se construit pas du jour au lendemain. Il se forge grâce à l’accès à une éducation de qualité, au mentorat et au développement des compétences. »

« Nous devons donner la priorité à l’éducation STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) pour les filles, aux programmes de leadership pour les jeunes femmes, et à l’accès aux outils numériques qui les prépareront aux emplois de demain », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Nous devons nous assurer d’éliminer toutes les pratiques culturelles qui empêchent les filles de progresser dans leurs études, telles que les mariages précoces, les mutilations génitales féminines (MGF) et autres pratiques néfastes. »

Dans le domaine des affaires, la religieuse catholique a souligné la nécessité de soutenir les femmes entrepreneures en « améliorant l’accès au crédit, aux droits de propriété et aux réseaux commerciaux ».

Elle a insisté sur la mise en place de politiques favorables à la famille sur les lieux de travail, telles que le congé de maternité et de paternité, des horaires flexibles et une aide à la garde d’enfants, afin de maintenir les femmes dans la vie active.

Elle a également noté l’importance d’éliminer les obstacles dans les secteurs dominés par les hommes, en encourageant les femmes à entrer et à diriger dans des domaines tels que la technologie, l’ingénierie et la finance.

(L'histoire continue ci-dessous)

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Décrivant les femmes comme un « berceau de toute l’humanité », la religieuse catholique a encouragé leur participation à l’élaboration des politiques concernant la garde d’enfants, la santé et le congé parental, afin que ces politiques soient plus efficaces.

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