Après la destruction d’une église par des milices peules armées, les prêtres nigérians appellent le gouvernement à agir

Kastina-Ala, 16 août, 2025 / 9:30 PM

Les membres de l’Association des Prêtres Diocésains Catholiques du Nigeria (NCDPA), exerçant dans le diocèse de Katsina-Ala dans l’État de Benue, ont condamné l’attaque violente du 11 août contre la paroisse Saint-Paul d’Aye-Twar, appelant les autorités gouvernementales à garantir justice, reconstruire la paroisse et prendre des mesures décisives pour protéger les communautés contre de nouvelles attaques.

Dans un communiqué publié le mercredi 13 août, les membres de la NCDPA de cette juridiction épiscopale nigériane soulignent que l’attaque a contraint le prêtre en charge à quitter la paroisse, laissant le peuple de Dieu sans pasteur.

Fournissant des détails sur l’attaque, ils précisent que le diocèse a été “accueilli par la nouvelle profondément choquante de l’attaque violente non provoquée contre la paroisse Saint-Paul… par des milices peules armées.”

Ils racontent que l’attaque, qui a commencé le dimanche 10 août, a entraîné la destruction sévère de plusieurs installations de la paroisse, ajoutant : “Précédant cette agression, il y avait eu d’autres attaques soutenues sur la communauté d’Aye-Twar (Centre Agu), qui ont augmenté en intensité, obligeant ainsi le curé à se relocaliser dans une autre paroisse tout en poursuivant des activités pastorales limitées.”

Les membres de la NCDPA déplorent que l’attaque “barbare” du 11 août ait finalement mis fin à toutes les activités pastorales, puisque les vingt-six (26) implantations de la paroisse ont été occupées par les milices peules armées depuis longtemps.

“Cette attaque malveillante a laissé dans son sillage la profanation et la destruction de l’église paroissiale, la destruction du secrétariat paroissial, la réduction en cendres de la maison du Père, la destruction des biens domestiques, du matériel pastoral et des véhicules, ainsi que de nombreux autres objets de valeur,” déplorent les membres de la NCDPA exerçant dans le diocèse de Katsina-Ala.

Ils précisent que, pour l’instant, toute la communauté du Centre Agu a été désertée par les habitants, par crainte de nouvelles attaques.

Les prêtres catholiques ajoutent que “Aye-Twar n’est qu’une des innombrables communautés actuellement sous une invasion soutenue par des terroristes peuls lourdement armés.”

Ils dénoncent avec véhémence les agressions alarmantes et brutales perpétrées par ces groupes de milices peules armées sans aucune intervention du gouvernement ou des forces de sécurité.

“Cet événement génocidaire ne représente pas seulement une attaque contre l’Église et le diocèse de Katsina-Ala en particulier, mais une agression directe contre le gouvernement à tous les niveaux, les forces de sécurité, les institutions traditionnelles et tous les acteurs concernés,” soulignent encore les membres de la NCDPA.

Ils précisent que la violence a dépassé ce que l’on appelle souvent les “conflits agriculteurs-éleveurs”, la qualifiant de “tentative préméditée et coordonnée visant la domination territoriale.”

Les auteurs de l’attaque, affirment-ils, opèrent depuis l’État voisin de Taraba, se retirant dans des cachettes connues sans intervention des autorités gouvernementales ou des forces de sécurité.

Appel à la justice et à l’action

Les membres de la NCDPA exhortent le gouvernement à tous les niveaux à “prendre des mesures urgentes pour reconstruire et indemniser la paroisse Saint-Paul d’Aye-Twar et assurer la sécurité des personnes et des terres dans l’État de Benue.”

Ils demandent “une enquête conjointe des gouvernements des États de Benue et de Taraba pour traduire les auteurs en justice, que les forces de sécurité agissent sans compromis et que la communauté internationale prenne note de ces actes récurrents de persécution religieuse.”

Les membres de la NCDPA exigent également “le retour sûr des déplacés sur leurs terres ancestrales et la fourniture d’une sécurité adéquate, y compris l’établissement de postes de police ou de l’armée à Aye-Twar et l’amélioration des routes d’accès pour faciliter une réponse rapide aux menaces sécuritaires.”

Engagement pour la paix

Les membres de la NCDPA dans le diocèse de Katsina-Ala réaffirment le rôle de l’Église dans la promotion de la paix, de la justice et de la tolérance religieuse malgré les attaques des groupes armés.

“Le diocèse catholique de Katsina-Ala continue d’être à l’avant-garde pour mettre fin à toutes les violences et conflits internes et externes, et joue également un rôle de premier plan dans le retour progressif de la paix à Sankera,” déclarent-ils.

Ils soulignent que l’Église ne peut être vaincue par le mal et ajoutent : “Les structures physiques peuvent être incendiées, mais les flammes ne feront que purifier l’Église. La foi que nous professons vit dans nos cœurs et ne peut jamais être détruite par le feu ou la violence.”

Les membres de la NCDPA ajoutent : “Ensemble, efforçons-nous de cultiver une société où chaque individu peut s’épanouir sans la menace constante de la violence ou de la persécution.”

Ils expriment leur solidarité avec leur ordinaire local, Mgr Isaac Bundepuun Dugu, saluant ses initiatives de paix dans la région de Sankera affectée par le conflit.

Les prêtres appellent toutes les paroisses et institutions catholiques du diocèse à “dédier au moins neuf (9) jours de prière et de jeûne pour la guérison et le rétablissement de la paix dans notre pays. En effet, notre espérance en Dieu ne nous décevra pas.”

Ils exhortent également “tous les catholiques du monde entier ainsi que tous les hommes et femmes de bonne volonté à se joindre à nous dans la prière et à collaborer avec le diocèse de Katsina-Ala pour la réalisation de ses initiatives de paix.”

(L'histoire continue ci-dessous)

“Que Notre Mère du Perpétuel Secours et la Reine de la Paix continuent d’intercéder pour nous,” implorent les membres de la NCDPA exerçant dans le diocèse de Katsina-Ala.