Mgr Barthélemy Yaouda Hourgo du diocèse catholique de Yagoua au Cameroun a dirigé une prière quotidienne de l’Angélus et d’autres formes de prière pour la paix à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre dans ce pays d’Afrique centrale.
Dans un communiqué partagé avec ACI Afrique le jeudi 21 août, Mgr Hourgo invite toutes les institutions de son siège épiscopal, y compris les paroisses et les communautés de religieux et religieuses, à s’unir dans la prière, marquée par le son des cloches prévues pour « sonner chaque jour à 12 h 30 précises ».
« En tant que pasteur de ce diocèse, soucieux de la paix, de la justice et de l’unité de notre nation, considérant la gravité du moment que traverse notre pays à l’occasion de l’élection présidentielle… je décide et ordonne qu’au signal de la cloche, tous les fidèles soient tenus de réciter la prière de l’Angélus, en unité avec toute l’Église diocésaine », affirme-t-il.
Mgr Hourgo rappelle que la mission du chrétien est d’être un artisan de paix et un témoin d’espérance dans le monde et ordonne que la prière de l’Angélus soit récitée à la fin de chaque célébration eucharistique.
La particularité de cette prière, précise-t-il, est « de supplier Dieu pour le précieux don de la vraie paix pour notre pays et de confier à la Vierge Marie, par sa grâce, l’espérance d’une alternance politique pacifique et juste ».
Mgr Hourgo explique que la prière de l’Angélus vise à demander « la bénédiction du Seigneur afin que notre Nation reste stable avant, pendant et après l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 ».
« Je recommande aux prêtres, religieux, religieuses et responsables de communautés chrétiennes de veiller à la stricte application de cette décision et de sensibiliser tous les fidèles », ajoute-t-il.
Il lance un appel : « Que chacun de nous s’implique dans cet effort spirituel, convaincu que la paix est un don de Dieu mais aussi le fruit de notre engagement quotidien ».
Les évêques catholiques du Cameroun se sont montrés très préoccupés par la paix à l’approche de l’élection présidentielle.
Dans sa lettre pastorale partagée avec ACI Afrique le 12 août, Mgr Samuel Kleda de l’archidiocèse catholique de Douala a dénoncé ce qu’il appelle des « actes anti-évangéliques », notamment la corruption et la mauvaise gouvernance, qui, selon lui, provoquent le mécontentement des Camerounais à l’approche du scrutin d’octobre.
Mgr Kleda a déploré que le pays soit « secoué par de multiples maux qui frappent toutes les couches sociales » et soit dans un grand besoin de paix, de justice et de réconciliation, en particulier durant cette période électorale.
Malgré tous ces travers, l’archevêque catholique camerounais a affirmé que « maintenant comme à tout moment, notre pays a soif de justice sociale, exprimée par le respect des droits humains et le développement de tout ce qui permet aux individus de s’épanouir et de réaliser leur vocation ».
« Chaque Camerounais doit s’engager à faire sa part dans la lutte contre les nombreux maux qui détruisent le pays », a insisté l’archevêque Kleda.
Dans son homélie du 14 août lors du pèlerinage annuel pour la paix du diocèse, Mgr Paul Lontsié-Keuné du diocèse catholique de Bafoussam a appelé les Camerounais à rester vigilants, à défendre la vérité et à voter avec intégrité, mettant en garde contre la corruption, le tribalisme et la vente de conscience.
Mgr Lontsié-Keuné a souligné que les attitudes préélectorales peuvent influencer le contexte postélectoral, exhortant les citoyens à examiner leurs paroles, à rejeter les discours incendiaires et à faire en sorte que les prières pour la paix inspirent des actions concrètes.
« Si nous sommes sincères et vraiment chrétiens, et non des traîtres, alors notre prière pour la paix doit inspirer notre action, et notre action, à son tour, doit également être prière. Nous avons les deux faces d’une même pièce », a-t-il conclu.