Le Pape Léon XIV reçoit le président exilé de la Conférence des évêques du Nicaragua

Cité du Vatican, 25 août, 2025 / 2:21 AM

Au cours du week-end, le Pape Léon XIV a reçu le président exilé de la Conférence des évêques du Nicaragua, Mgr Carlos Enrique Herrera Gutiérrez, évêque de Jinotega, expulsé du pays d’Amérique centrale par la dictature de Daniel Ortega en novembre 2024.

Le 23 août, le bureau de presse du Vatican a déclaré : « Ce matin, le Saint-Père a reçu en audience Son Éminence Carlos Enrique Herrera Gutiérrez, OFM, évêque de Jinotega (Nicaragua). »

Comme il est d’usage pour ce type d’audience, le Vatican n’a pas fourni d’autres détails sur la rencontre.

Mgr Herrera est président de la Conférence des évêques du Nicaragua depuis 2022. En 2024, sous la pression intense de la dictature d’Ortega et de sa femme et co-présidente, Rosario Murillo, il a été expulsé du pays après avoir critiqué un maire pro-Ortega qui avait perturbé une messe en diffusant de la musique à plein volume devant la cathédrale.

ACI Prensa, partenaire hispanophone de CNA, a confirmé qu’après son expulsion, l’évêque a été accueilli par une communauté franciscaine au Guatemala.

Le Nicaragua compte neuf évêques, dont quatre vivent en exil. Outre Mgr Herrera, ceux contraints de quitter le pays sont : Mgr Silvio Báez, évêque auxiliaire de Managua ; Mgr Rolando Álvarez, évêque de Matagalpa et administrateur apostolique d’Estelí ; et Mgr Isidoro Mora, évêque de Siuna.

Avant d’être expulsé, Mgr Álvarez a passé 17 mois en détention, d’abord en résidence surveillée, puis en prison, et a été privé de sa nationalité nicaraguayenne.

Parmi les nombreuses attaques perpétrées contre l’Église par la dictature Ortega-Murillo, le nonce apostolique de l’époque, Mgr Waldemar Stanislaw Sommertag, a été expulsé du Nicaragua en mars 2022, entraînant la rupture des relations diplomatiques avec le Saint-Siège.

En mars 2023, le Pape François avait vivement critiqué Ortega, affirmant qu’il souffrait selon lui d’un certain « déséquilibre » personnel et comparant son régime aux « dictatures brutales » du début du XXe siècle.

« Je crois que le Pape Léon XIV sera un véritable lion, défenseur et champion de la foi du peuple nicaraguayen, avec la force d’un lion et l’humilité d’un agneau », a déclaré Arturo McFields Yescas, ancien ambassadeur du Nicaragua auprès de l’Organisation des États américains, aujourd’hui en exil pour avoir dénoncé les excès de la dictature, à ACI Prensa en mai.

Bien que le Pape Léon XIV ne se soit pas encore exprimé publiquement sur le Nicaragua, McFields Yescas a commenté qu’il y avait actuellement « beaucoup d’espoir », car malgré les attaques incessantes de la dictature, « la foi reste libre et se renforce au milieu de la persécution ».

Parmi les attaques récentes du régime figure la confiscation de l’emblématique École Saint-Joseph à Jinotepe, qualifiée par Martha Molina, avocate et chercheuse nicaraguayenne en exil, « d’outrage à la liberté religieuse ».

Martha Molina est l’auteure du rapport « Nicaragua : Une Église persécutée », qui dans sa dernière édition recense près de 1 000 attaques perpétrées par la dictature contre l’Église.

Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, partenaire hispanophone de CNA, et a été traduit et adapté par CNA.