Luanda, 01 septembre, 2025 / 5:55 PM
Mgr Dionísio Hisiilenapo, évêque du diocèse catholique de Namibe en Angola, a appelé le peuple de Dieu de cette nation d’Afrique australe à s’engager dans la réconciliation nationale comme un processus permanent, en faisant preuve d’ouverture au pardon.
S’exprimant lors d’une conférence marquant la clôture du jubilé d’or de la création du diocèse catholique d’Ondjiva, Mgr Hisiilenapo a souligné que la paix véritable et durable va au-delà de la signature d’accords et exige des gestes de bonté, de cohérence et des cœurs transformés par le pardon.
Il a décrit la réconciliation comme « un processus inachevé qui requiert un engagement quotidien, le courage de ne pas réagir par la blessure, et la volonté de marcher ensemble même lorsque les plaies ne sont pas complètement guéries ».
« La réconciliation ne viendra pas seulement des accords signés. Il ne s’agit pas seulement d’avoir des papiers signés, mais d’un don de soi, d’un dialogue continu et de laisser l’Esprit agir dans les cœurs », a déclaré l’évêque catholique angolais dans son intervention du 30 août sur le thème : « Le sens et l’importance de 50 ans de foi et de mission du diocèse d’Ondjiva ».
Il a noté que « la réconciliation est un chemin qui ne s’achève jamais ; ce n’est pas un point d’arrivée mais un parcours de conversion des cœurs et de construction quotidienne de la paix ».
Il a insisté sur le fait que la réconciliation exige « le courage d’admettre que les blessures existent, sans les cacher, et de les transformer avec patience et amour en ponts qui nous rapprochent ».
« Plus que des lois et des documents, il faut pratiquer le pardon, se parler comme des frères et sœurs et éviter la vengeance. Tant que cela n’arrivera pas, la paix restera fragile », a affirmé Mgr Hisiilenapo lors de la conférence qui s’est tenue à l’évêché d’Ondjiva.
L’évêque catholique de 58 ans a mis en garde contre le danger de rester prisonnier du passé, une pratique qu’il a déplorée comme étant répandue en Angola.
« Vivre dans le passé est un risque que nous courons tous. Il suffit d’écouter les débats au Parlement pour percevoir le niveau de haine, de rejet et de langage violent qui rouvre sans cesse de vieilles blessures et empêche le pays d’avancer », a regretté Mgr Hisiilenapo.
Il a déploré que « les plus grands obstacles à la réconciliation se trouvent dans les sphères supérieures de la vie politique. Ce sont les discours des élites politiques qui attisent le plus le passé et rendent la réconciliation difficile ».
Soulignant le rôle des Angolais ordinaires dans la promotion de la réconciliation, le responsable de l’Église catholique en Angola a affirmé : « Le peuple donne de meilleurs signes de réconciliation que de nombreux dirigeants. Dans les communautés, les gens vivent ensemble, s’entraident et se pardonnent. Ceux qui dirigent le pays devraient donner l’exemple, mais dans de nombreux cas, ils alimentent le conflit. »
Il a poursuivi en défendant la nécessité du pardon et du dépassement des rancunes passées pour une véritable réconciliation. Il a déclaré : « Plus nous restons attachés aux blessures, plus nous devenons faibles en tant que peuple. La politique ne peut pas nourrir la douleur ; elle doit être un instrument de guérison, de réconciliation et de service au bien commun. »
Mgr Hisiilenapo a ajouté : « La réconciliation n’est pas la tâche de la police, des forces armées ou seulement des dirigeants – elle naît dans les petits gestes de chaque personne. Ce sont les âmes, les cœurs et les consciences qui favorisent la véritable guérison. »
Il a lancé un appel à la responsabilité personnelle dans la promotion de la paix, affirmant : « Chacun de nous est responsable du chemin de la paix. Nous ne pouvons pas déléguer aux institutions ce qui relève de l’action humble, de la voix qui écoute et du pardon qui réconcilie. »
Ordinaire du diocèse de Namibe depuis sa consécration épiscopale en septembre 2011, il a réitéré que « la paix en Angola ne sera pas consolidée par des armes réduites au silence ou des accords signés, mais par des cœurs convertis, un leadership engagé et des citoyens conscients de leur responsabilité historique ».
« Si nous voulons un pays différent, nous devons commencer à parler, agir et choisir différemment – avec la vérité, le pardon et une réconciliation véritable », a-t-il conclu lors de la conférence du 30 août.
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