Nsukka, 01 septembre, 2025 / 5:36 PM
L’Ordinaire du lieu du diocèse catholique de Nsukka, au Nigeria, a rendu hommage à son prédécesseur, feu Mgr Francis Emmanuel Ogbonna Okobo, décédé le 29 août à l’âge de 88 ans, le décrivant comme un pasteur humble, marqué par la fidélité à son appel sacerdotal et épiscopal.
Dans son homélie du 30 août, prononcée lors de la messe de requiem en mémoire de Mgr Okobo à la cathédrale Sainte-Thérèse de son siège épiscopal, Mgr Geoffrey Igwebuike Onah a également rappelé l’attention que son prédécesseur portait aux dons que Dieu lui avait confiés, ainsi que sa capacité à résister à la tentation de vivre sous le poids du jugement humain et de l’opinion publique.
« Nous devons être prudents lorsque notre évaluation provient uniquement des hommes ; ils ne connaissent pas les dons que Dieu vous a accordés. Ils ne font que deviner », a déclaré Mgr Onah.
Il a loué feu Mgr Okobo, premier Ordinaire local du diocèse de Nsukka, pour s’être présenté « devant le Seigneur dans toute humilité » plutôt que de s’appuyer sur le jugement humain.
L’évêque de 69 ans, qui est à la tête du diocèse de Nsukka depuis avril 2013, a affirmé se souvenir de son prédécesseur comme ayant été fidèle à « l’héritage de la tradition apostolique de l’Église ».
« Alors que la plupart revinrent avec des plantes florissantes, un gestionnaire revint avec un pot vide, expliquant que malgré ses efforts, rien n’avait poussé », a raconté Mgr Onah, en rappelant que le directeur général l’avait choisi comme successeur, car il avait été le seul honnête à ne pas avoir “changé la semence”, puisque toutes avaient été bouillies.
Selon lui, le défunt premier évêque de Nsukka, à l’instar de ce gestionnaire honnête, n’a pas changé la semence pour présenter de belles plantes qui ne provenaient pas de la semence confiée par le Seigneur.
« Mgr Francis Okobo, que nous l’acceptons ou non en tant qu’êtres humains, peu importe la manière dont nous jugeons les plantes qu’il présente au Seigneur, nous serons d’accord qu’il n’a pas changé la semence », a affirmé Mgr Onah dans son homélie du 30 août, en présence de prêtres, de membres d’instituts de vie consacrée et de sociétés de vie apostolique (IVCSVA), ainsi que de laïcs.
Le défunt évêque fondateur du diocèse de Nsukka avait été ordonné prêtre pour le diocèse catholique d’Enugu en juin 1966, à l’âge de 29 ans, et avait servi comme prêtre pendant 54 ans.
Il avait été ordonné évêque en janvier 1991 par saint Jean-Paul II, et avait dirigé le diocèse de Nsukka pendant 34 ans.
Par ailleurs, dans un hommage publié le 31 août sur la page Facebook du diocèse de Nsukka, l’abbé Cornelius Obe, premier secrétaire de feu l’évêque, l’a salué comme un pasteur intrépide, qui s’est opposé aux injustices tout au long de son ministère épiscopal.
« En tant que premier évêque du diocèse de Nsukka, il a constamment démontré le courage de s’élever et de dénoncer le mal, l’injustice, la corruption et la mauvaise gouvernance », se souvient l’abbé Obe, ajoutant que Mgr Okobo « a élevé sa voix prophétique pour défendre la foi catholique et les enseignements et traditions authentiques de l’Église ».
Le défunt prélat, se rappelle-t-il, « était convaincu que le mal prospère dans la société lorsque les hommes de bien se taisent. Pour lui, même si la vie devait être le prix de la vérité, un tel sacrifice valait la peine d’être offert ».
Il se remémore la « saga du consensus » de 2003, lorsque feu Mgr Okobo avait courageusement convoqué un dialogue pour identifier un candidat consensuel aux élections gouvernatoriales de l’État d’Enugu : « Il fut incompris et, sur le sol sacré du secrétariat diocésain, deux grenades lacrymogènes furent lancées. Pourtant, il resta inébranlable. »
L’abbé Obe loue également le défunt évêque pour avoir jeté « les fondations spirituelles et matérielles » du diocèse suffragant de l’archidiocèse métropolitain d’Onitsha.
« Aujourd’hui, le diocèse de Nsukka est célébré comme l’un des plus unis et homogènes du Nigeria, avec un presbyterium et un laïcat disciplinés. Ces réalisations ne sont pas le fruit du hasard, ni d’un simple geste, mais celui du temps, du sacrifice, de la ténacité, et surtout du courage indéfectible de Mgr Francis Okobo », affirme-t-il.
Décrivant le défunt évêque nigérian comme un réformateur pastoral, un défenseur des pauvres, un saint homme à l’écoute dont le zèle pastoral est resté remarquable durant son service au peuple de Dieu, le prêtre catholique note que Mgr Okobo « avait toujours les portes et les oreilles ouvertes – aux prêtres, religieux et laïcs. Qu’il soit dans son bureau ou à table, il écoutait. Pour lui, le protocole pouvait être suspendu et la diplomatie mise de côté chaque fois que la foi, la vie ou la dignité humaine étaient en jeu. »
« Que le Seigneur qui l’a appelé au sacerdoce, et l’a soutenu dans l’épiscopat, lui accorde le repos éternel. Que le Christ, Bon Pasteur, l’accueille dans les verts pâturages du ciel. Que la Vierge Marie, avec sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, intercède pour lui », implore l’abbé Obe.
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