vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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Pour préserver la création, les agences catholiques de développement en Afrique réclament « des politiques plus fermes »

Des responsables des agences de développement de l’Église catholique en Afrique, dont Laudato Si Movement Africa (LSM), Caritas Africa (CA) et la Commission Justice, Paix et Développement (JPDC) du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), appellent à l’adoption de politiques renforcées axées sur la justice climatique afin de protéger la création.

Dans une déclaration conjointe publiée à l’issue du Deuxième Sommet africain sur le climat (ACS2) tenu les 7 et 8 septembre au Centre international de conférences d’Addis-Abeba (AICC) en Éthiopie, les responsables de ces trois organismes continentaux soulignent la nécessité de reconnaître le rôle de leader de l’Afrique en matière d’innovation climatique.

« Pour assurer la survie de toute la création, nous appelons à des politiques plus robustes et à des investissements ciblés qui donnent la priorité à la justice climatique, encouragent les pratiques agroécologiques et ravivent la biodiversité », affirment-ils dans leur déclaration conjointe de trois pages.

« Il est essentiel de reconnaître le leadership de l’Afrique en matière d’innovation climatique, non pas simplement comme une victime impuissante, mais comme une source florissante de solutions pour notre planète commune », ajoutent-ils dans le texte publié à l’issue de l’événement qu’ils ont conjointement organisé sous le thème : « Éclairer le chemin : énergie renouvelable et dignité de la vie ».

Ils insistent sur l’urgence et la base de leur appel : « Notre appel à la justice climatique, à un avenir durable et à la solidarité internationale en ce moment historique du Sommet africain sur le climat est urgent et profondément enraciné dans notre foi. »

Le fait que « l’Afrique soit marquée par des histoires d’exploitation, d’inégalités et, notamment, de dommages environnementaux » est une réalité, soulignent les responsables des organismes catholiques.

Ils déplorent que « malgré sa beauté naturelle et ses promesses, l’Afrique soit gravement touchée par les effets catastrophiques du changement climatique, y compris les sécheresses sévères, les inondations persistantes, l’insécurité alimentaire croissante et les déplacements massifs ».

Rappelant des appels antérieurs, ils citent le Pape François : « Une véritable dette écologique existe, particulièrement entre le Nord et le Sud, liée aux déséquilibres commerciaux ayant des effets sur l’environnement et à l’utilisation disproportionnée des ressources naturelles par certains pays durant de longues périodes. »

« Cette dette écologique est une réalité pour l’Afrique, qui a le moins contribué à la crise climatique mais en subit les pires conséquences », affirment les signataires : Ashley Kitisya (LSM), Nyarai Mutongwizo (CA) et le Père Uchechukwu Obodoechina (JPDC-SCEAM).

Concernant la crise climatique en Afrique, les responsables soulignent la nécessité de promouvoir la souveraineté alimentaire et l’agriculture régénérative, entre autres mesures.

« Le combat de l’Afrique contre le changement climatique est indissociable de la lutte pour la souveraineté alimentaire : le droit de tous les peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et d’accéder à une nourriture sûre, nutritive, produite par des méthodes résilientes et adaptées localement », disent-ils.

Ils exhortent les gouvernements et leurs partenaires « à investir dans des systèmes alimentaires qui autonomisent les communautés locales, protègent les savoirs autochtones et favorisent la dignité, de la semence à la table ».

« Nous appelons à des modèles agricoles restaurateurs qui privilégient le bien-être des populations et assurent les conditions d’une vie durable sur la planète », ajoutent-ils.

Les responsables de ces agences catholiques en Afrique « plaident également pour une agriculture régénérative qui restaure la santé des sols, améliore la rétention d’eau et séquestre le carbone, tout en soutenant la biodiversité et en améliorant les moyens de subsistance ».

Réaffirmant leur partenariat avec d’autres groupes religieux et organisations de la société civile dans la promotion de l’écologie intégrale, ils affirment : « Nous défendons le lien inséparable entre le soin de l’humanité et la protection de notre planète. »

Ils expliquent que leur vision de l’écologie intégrale s’aligne sur celle exprimée par le Pape François dans son Encyclique Laudato Si’ sur le soin de notre maison commune, qui exige de « s’attaquer aux racines interconnectées des bouleversements écologiques, sociaux et économiques ».

Dans la déclaration, ils appellent également à une transition juste, impliquant l’abandon progressif des combustibles fossiles. « Nous affirmons l’impératif d’une transition juste, une sortie responsable et ambitieuse des énergies fossiles, guidée par la détermination morale de l’Afrique », disent-ils.

« Le passage d’une énergie fortement carbonée doit être à la fois rapide et équitable. Les investissements dans les sources d’énergie propres et renouvelables, telles que le solaire, l’éolien et la géothermie, peuvent libérer la richesse naturelle de l’Afrique au bénéfice de tous », poursuivent-ils.

Cette transition, ajoutent-ils, « doit inclure une planification solide, des formations et un soutien social, honorant l’appel de l’Évangile à défendre la dignité inhérente des travailleurs et des communautés ».

Ils saluent les initiatives visionnaires de l’Afrique, notamment la Stratégie de l’Union africaine sur le changement climatique et le développement résilient et la Mission 300, qui vise à fournir de l’électricité durable à 300 millions d’Africains d’ici 2030.

Ces initiatives visionnaires, selon eux, « sont porteuses d’espérance, incarnant le potentiel du continent à mener le monde dans le domaine des énergies renouvelables et de la résilience climatique ».

En parallèle, ils soulignent la nécessité de combler le déficit de financement climatique, ce qui, selon eux, suppose de transformer le système économique en Afrique.

« La réponse climatique de l’Afrique manque encore de financements suffisants, et seule une petite partie des fonds mondiaux promis parvient aux communautés les plus vulnérables », regrettent-ils.

Pour eux, le financement climatique doit être transparent et accessible aux plus vulnérables et ne doit pas « reposer sur la financiarisation de la nature, ni alourdir la dette de l’Afrique ».

(L'histoire continue ci-dessous)

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« Nous exigeons que les pays développés mettent en place des fonds pour pertes et dommages afin de compenser les préjudices écologiques déjà subis par les populations et les écosystèmes africains », affirment-ils.

À ce sujet, les responsables promettent de mobiliser les communautés africaines pour une conversion écologique, un témoignage prophétique et une action concrète, en tant que pasteurs chargés d’âmes et de la création.

Afin que personne, surtout les plus vulnérables, ne soit laissé pour compte, les trois organismes catholiques continentaux « exhortent les gouvernements, la société civile et le secteur privé à renforcer leur coopération pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris ».

« En ce moment critique de défi environnemental, notre conviction commune est la suivante : sans justice climatique, il n’y a pas de paix ; sans conversion écologique, il n’y a pas d’avenir ; sans écoute des peuples, il n’y a pas de véritables solutions », déclarent LSM, Caritas Africa et le SCEAM.

Ils concluent : « Que ce sommet serve de tournant historique qui propulse l’Afrique vers la justice climatique, le leadership en matière d’énergie renouvelable et un développement durable à long terme. C’est notre devoir solennel de sauvegarder à la fois l’humanité et la planète, afin que les générations futures héritent d’un patrimoine florissant. »

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