Le pape Léon XIV exhorte les théologiens à défendre la création et la dignité humaine à l'ère de l'IA

Cité du Vatican, 13 septembre, 2025 / 7:42 PM

Le pape Léon XIV a exhorté samedi les théologiens catholiques à adopter une « théologie de la sagesse » capable de répondre aux défis mondiaux urgents, allant des crises environnementales aux questions éthiques posées par l’intelligence artificielle (IA).

Dans son discours aux participants d’un séminaire international organisé par l’Académie pontificale de théologie, le pape a déclaré que « la durabilité environnementale et le soin de la création sont des engagements essentiels pour assurer la survie de l’humanité » et ont un impact direct sur la coexistence pacifique des êtres humains.

Léon a souligné que la théologie est au cœur de l’œuvre missionnaire de l’Église, mais qu’elle doit être « incarnée, imprégnée des douleurs, des joies, des attentes et des espérances des femmes et des hommes de notre temps ». Citant les exemples de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin, il a rappelé que les grands maîtres du passé ont proposé une synthèse entre foi et raison qui peut guider la théologie aujourd’hui.

Se tournant vers les enjeux contemporains, le pape Léon a averti que l’Église ne doit pas se limiter à des réflexions morales lorsqu’elle aborde l’IA. « Une approche exclusivement éthique du monde complexe de l’intelligence artificielle ne suffit pas », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’une vision anthropologique enracinée dans la dignité humaine. « Qu’est-ce qu’un être humain ? Quelle est sa dignité intrinsèque, irréconciliable avec un androïde numérique ? »

Léon a rappelé la réforme de l’Académie promulguée en 2023 par son prédécesseur le pape François, en mettant en lumière ses trois « visages » : la rigueur académique, la sagesse contemplative et la solidarité exprimée dans les actes de charité. La théologie, a-t-il affirmé, doit rester enracinée dans la rencontre avec le Christ tout en dialoguant avec la philosophie, les sciences, l’économie, le droit, la littérature et les arts. Le dialogue au sein de l’Église doit également s’ouvrir à d’autres cultures et religions, afin que la théologie puisse servir à la fois l’Église et le monde, a conclu le pape.