vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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Une organisation caritative catholique préoccupée après le massacre de plus de 60 personnes dans l’Est de la RDC

La Fondation catholique et pontificale Aide à l’Église en Détresse (AED) International a exprimé sa « profonde inquiétude » face à l’escalade de la violence dans l’Est de la République Démocratique du Congo, après une attaque contre une paroisse qui a fait plus de 60 morts.

Des sources locales ont indiqué à l’AED que le massacre du 10 septembre à Ntoyo, dans la paroisse Saint-Joseph de Manguredjipa, dans la province du Nord-Kivu, a fait au moins 64 morts, dont beaucoup ont été tués alors qu’ils participaient à une veillée.

Dénonçant l’attaque dans une déclaration envoyée à ACI Afrique le mercredi 17 septembre, la fondation caritative, qui documente la persécution dans le monde entier, a affirmé sa proximité avec les personnes touchées par ce massacre.

« L’œuvre caritative catholique internationale Aide à l’Église en Détresse (AED) exprime sa profonde inquiétude et sa solidarité avec les familles des victimes de l’attaque brutale perpétrée le 10 septembre à Ntoyo, dans la paroisse Saint-Joseph de Manguredjipa », déclare la fondation.

Les assaillants, appartenant apparemment aux Forces Démocratiques Alliées (ADF), auraient utilisé des armes à feu et des marteaux pour tuer leurs victimes.

Selon le rapport de l’AED, certaines maisons ont également été incendiées de manière ciblée lors de l’attaque, « ce qui suggère qu’il s’agissait d’un acte de terreur prémédité ».

Les ADF sont un groupe islamiste insurgé originaire de l’Ouganda.

En 2019, les ADF se sont officiellement affiliées à la Province d’Afrique centrale de l’État islamique (IS-CAP). Le groupe est responsable de nombreux massacres dans l’Est du Congo, caractérisés par une extrême violence contre les civils, en particulier les chrétiens.

L’attaque du 10 septembre fait suite à plusieurs atrocités que l’AED avait déjà dénoncées. Le 27 juillet, au moins 40 personnes, dont de nombreux jeunes, ont été assassinées lors d’une veillée de prière dans une église à Komanda, en Ituri.

En février, plus de 70 corps ont été retrouvés dans une église protestante à Lubero, dont beaucoup avaient les mains liées et avaient été décapités.

L’AED a qualifié la situation dans l’Est de la RDC de « dramatique », déclarant : « La violence s’est intensifiée dans toute la région du Nord et du Sud-Kivu, entraînant des déplacements massifs de populations et une grave crise humanitaire. »

« Bien que de nombreuses provinces soient placées sous état de siège depuis des années, avec une forte présence des forces armées congolaises, des troupes ougandaises et d’une mission de l’ONU, les attaques se poursuivent », rapporte la fondation.

La Conférence épiscopale du Congo a dénoncé le fait que dans ces régions, la population continue de souffrir de meurtres et d’enlèvements, qualifiant ces tueries de « massacres odieux » perpétrés contre des fidèles innocents.

Par ailleurs, l’AED a relayé le message de Mgr Melchisédec Sikuli Paluku, évêque de Butembo-Beni, exprimant sa solidarité avec les familles touchées et leur assurant sa proximité spirituelle.

Dans le message publié par la fondation caritative, Mgr Sikuli déclare : « À toutes les familles touchées par ce énième et horrible carnage … et à tous les fidèles de la paroisse, nous exprimons notre proximité spirituelle. »

« Que Dieu, Maître de la vie, nous fortifie par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, consolatrice des affligés, et nous conduise au-delà du désert de la souffrance actuelle vers une paix durable », ajoute l’évêque.

L’AED a également réaffirmé son engagement envers l’Église en RDC, qu’elle considère comme l’un des pays recevant le plus grand volume de son aide.

La fondation appelle en outre à prier pour les victimes de l’atrocité du 10 septembre, pour leurs familles et pour l’ensemble de la communauté chrétienne en RDC.

Elle lance aussi un appel urgent à la communauté internationale pour protéger les civils, garantir la liberté religieuse et œuvrer pour une paix durable dans cette région accablée par plus de 120 milices et groupes armés violents.

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