Abuja, 18 septembre, 2025 / 9:47 PM
Le président de la Conférence des évêques catholiques du Nigéria (CBCN) a exprimé son inquiétude face aux pratiques médicales contraires à l’éthique dans le pays, alertant sur le fait que les femmes et les filles qui sollicitent l’aide des cliniques de fertilité sont de plus en plus exploitées.
Dans une interview accordée à ACI Afrique le mercredi 17 septembre, en marge de la deuxième Assemblée plénière en cours de la CBCN dans le diocèse catholique d’Ikot Ekpkene, Mgr Lucius Iwejuru Ugorji a dénoncé le nombre croissant de praticiens non qualifiés et non autorisés réalisant des interventions médicales.
« Toutes les interventions médicales au Nigéria ne sont pas assurées par des professionnels qualifiés et agréés. Idéalement, chaque intervention devrait être effectuée par des praticiens compétents respectant les normes éthiques et protégeant la dignité humaine. Malheureusement, ce n’est pas le cas », a déclaré Mgr Ugorji à ACI Afrique.
Le prélat nigérian a déploré l’impact des difficultés économiques, soulignant que de nombreuses jeunes femmes, désespérées de survivre, sont recrutées par les cliniques de fertilité et persuadées de donner leurs ovules pour la fécondation in vitro (FIV) en échange de petites sommes d’argent.
« Les femmes sont encouragées à donner leurs ovules en échange d’une faible compensation, mais elles ne sont que rarement pleinement informées des risques encourus », a-t-il précisé, ajoutant : « Ces interventions laissent souvent des problèmes de santé durables. »
« Ce que nous constatons, c’est une marchandisation du corps humain, où la capacité reproductive des femmes est traitée comme un produit à acheter et à vendre. C’est contraire à l’éthique et à la morale », a affirmé Mgr Ugorji.
Le pasteur de l’archidiocèse catholique d’Owerri a souligné les objections morales de l’Église catholique à la FIV.
« Du point de vue de l’enseignement catholique, la FIV soulève de profondes préoccupations. Elle sépare la procréation de l’acte conjugal et implique la création de multiples embryons, dont beaucoup sont détruits, congelés ou utilisés à des fins de recherche », a-t-il expliqué à ACI Afrique.
Il a ajouté : « L’Église enseigne clairement que chaque embryon humain possède une dignité intrinsèque et un droit à la vie. Traiter les embryons comme des objets jetables est inacceptable. »
Tout en reconnaissant la douleur de l’infertilité, le chef de l’Église catholique nigériane a insisté sur le fait que de bonnes intentions ne justifient pas des moyens nocifs.
« L’Église se tient avec compassion auprès des familles, mais elle les encourage à rechercher des alternatives telles que l’adoption ou des approches médicales naturelles », a-t-il déclaré.
« Il est vrai que de nombreux couples désirent des enfants, et l’infertilité apporte une grande souffrance. L’Église reconnaît cette souffrance et se tient aux côtés de ces familles avec compassion. Mais la FIV peut sembler offrir de l’espoir tout en réduisant les enfants à de simples produits technologiques plutôt qu’à des dons de Dieu conçus dans l’amour », a expliqué le président de la CBCN.
Dans une autre interview lors du même événement, Mgr John Ebebe Ayah du diocèse catholique d’Uyo a souligné la nécessité d’intensifier l’évangélisation, de soutenir les familles et d’assurer le bien-être du clergé.
Mgr Ayah a noté que l’Église reste déterminée à atteindre les catholiques influencés par le sécularisme et les mouvements pentecôtistes.
« Nous ne dormons pas dans l’Église, c’est pourquoi nous nous réunissons ici maintenant », a-t-il déclaré.
Le chef religieux catholique a déploré que les difficultés économiques éloignent les fidèles de l’Église, précisant : « Parfois, beaucoup de ces personnes sont catholiques et se laissent influencer. Les gens ont faim. Ils sont frustrés. »
Mgr Ayah a insisté sur le rôle du gouvernement dans la lutte contre les défis économiques.
« Nous voulons nous attaquer à ce qui se passe au sein du gouvernement. Le gouvernement doit se réveiller et travailler pour fournir des emplois, offrir aux citoyens des opportunités pour un bon niveau de vie », a-t-il affirmé.
Expliquant le lien entre bien-être économique et stabilité spirituelle, il a déclaré : « Lorsque les gens mangent bien et que leur vie va bien, ils sont apaisés. Mais lorsqu’ils ont faim, qu’ils n’ont nulle part où dormir et que leur situation est difficile, ils cherchent des alternatives, même dans la religion. »
Mgr Ayah a également souligné l’importance de la formation sacerdotale, des vocations et du bien-être du clergé.
« Nous examinons des aspects comme la formation au séminaire, la manière dont les prêtres que nous ordonnons s’en sortent, comment le peuple de Dieu prend soin d’eux », a-t-il déclaré, ajoutant : « S’il y a un manque quelque part, l’évêque intervient pour y remédier. »
Il a précisé que l’Église veille à ce que les prêtres soient bien soutenus pour accomplir leur mission.
« Nous faisons en sorte qu’ils travaillent pour Dieu », a affirmé le leader catholique nigérian, ajoutant : « Celui qui travaille pour Dieu, prêche l’Évangile et vit selon l’Évangile. Ainsi, ils ne manqueront pas de nourriture ni des éléments essentiels pour accomplir leur mission. Nous les mettons sur leurs deux pieds pour qu’ils proclament l’Évangile. Nous veillons à cela. Nous ne dormons pas du tout », a conclu Mgr Ayah à ACI Afrique le 17 septembre.
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