Le président de la Conférence des évêques d’Angola et de São Tomé-et-Príncipe (CEAST) a appelé à la « refondation » de l’Angola, exhortant politiciens et citoyens à embrasser une transformation intérieure comme seul chemin vers la justice, la paix et le renouveau national.
Lors de son allocution à l’ouverture de la deuxième Assemblée plénière annuelle de la CEAST, Mgr José Manuel Imbamba a averti que l’Angola se trouve à un « moment crucial » de son histoire.
Mgr Imbamba a insisté sur le fait que seules les réformes structurelles ne suffisent pas et qu’un « changement radical de vie » passe par une conversion des cœurs et des esprits.
« La refondation de l’Angola doit dépasser la politique. C’est un appel à tous les Angolais à adopter une nouvelle culture fondée sur l’éthique, la solidarité et la justice », a déclaré Mgr Imbamba le mercredi 17 septembre au Sanctuaire de Notre-Dame de Muxima, dans le diocèse catholique de Viana.
Il a ajouté : « La refondation politique exige une transformation intérieure, une véritable conversion du cœur et de l’esprit de tous les Angolais. »
Le prélat a souligné que le pays vit un moment décisif, nécessitant une réflexion sur sa situation réelle et des actions pour promouvoir un changement authentique.
« Nous ne pouvons fermer les yeux sur la réalité de notre pays, marqué à la fois par des progrès significatifs et des reculs inquiétants », a-t-il déclaré, précisant que la pauvreté en Angola est multidimensionnelle : « Notre pauvreté n’est pas seulement matérielle. Elle est surtout sociale, politique, civique, culturelle et spirituelle », ajoutant que « le manque de confiance dans les institutions et le sentiment de désespoir ont imprégné la vie des Angolais, notamment des jeunes ».
Mgr Imbamba a déploré que la société angolaise, majoritairement jeune, soit marquée par l’anxiété, la peur, l’incertitude et la frustration, en raison du chômage, du manque d’égalité des chances et des profondes inégalités.
Le président de la CEAST a également dénoncé le déficit de dialogue entre dirigeants et citoyens, le qualifiant de principal obstacle à la construction d’une Angola plus juste et prospère.
« Le dialogue entre leaders et citoyens doit être plus fréquent, plus équitable et plus fructueux. La transformation de l’Angola dépend d’un engagement réel pour la paix et la justice, ce qui nécessite une conversion du cœur et de l’esprit de tous, sans exception », a-t-il insisté.
Mgr Imbamba a ajouté : « Nous devons nous repentir de nos erreurs en disant : ‘par ma faute, par ma très grande faute, l’Angola est comme elle est.’ »
Il a également rappelé le rôle essentiel de l’Église catholique dans la promotion de la réconciliation, de la paix et de la justice : « Il est de notre devoir d’appeler à une culture de paix, de justice, de réconciliation et de tolérance. »
« L’Église n’est pas seulement une institution de foi, mais aussi un agent de transformation de la société. En tant que peuple de Dieu, nous avons la responsabilité d’être le levain dans la pâte, transformant la société de l’intérieur », a-t-il souligné.
Le président de la CEAST a appelé les citoyens angolais à la réflexion et à l’action : « Un nouveau départ et une nouvelle ère doivent s’ouvrir pour que le bonheur de tous puisse se réaliser. »