Nairobi, 22 septembre, 2025 / 4:33 PM
Mgr John Mbinda, évêque du diocèse catholique de Lodwar au Kenya, a lancé un appel à la solidarité pour répondre aux nombreux besoins des fidèles de son diocèse, qui incluent, selon lui, les besoins humains fondamentaux.
S’adressant à ACI Afrique le 19 septembre, après avoir présidé l’ordination diaconale de 15 diacres à la paroisse Saint-Jean l’Évangéliste Holy Ghost Karen de l’archidiocèse catholique de Nairobi, Mgr Mbinda a souligné les difficultés auxquelles les populations ordinaires sont confrontées.
« Le diocèse de Lodwar fait face à de très grands défis, car il reste sous-développé, avec des besoins urgents allant jusqu’aux nécessités les plus basiques », a-t-il déclaré, ajoutant : « Le gouvernement doit entendre cela ; le peuple kenyan doit entendre cela. »
Le membre kényan de la Congrégation du Saint-Esprit (Spiritains/CSSp) a appelé à la solidarité à travers des initiatives menées par ses collègues évêques, soulignant que les diocèses mieux dotés peuvent « soutenir les diocèses périphériques, dans les zones touchées par la sécheresse ».
Selon lui, ces diocèses peuvent « mobiliser des ressources pour soutenir ces zones de mission où les besoins sont les plus importants ».
Depuis sa consécration épiscopale en juin 2022, Mgr Mbinda a mis en lumière des lacunes spécifiques dans son diocèse, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé.
« Beaucoup d’enfants n’ont jamais été à l’école et ont besoin de bourses pour y accéder », a-t-il déclaré, ajoutant : « De nombreux jeunes hommes et femmes ont terminé leurs études mais restent sans emploi, faisant du chômage des jeunes une question urgente à traiter. »
Concernant la santé, il a souligné : « Les services de santé, surtout dans les zones les plus reculées, sont insuffisants, et de nombreuses vies sont perdues faute d’accès aux soins. Dans certaines régions, il faut parcourir de très longues distances juste pour obtenir un simple Panadol. »
Mgr Mbinda a également évoqué l’état des routes : « Les routes sont parfois mauvaises et sinueuses, et parfois on n’est même pas sûr de revenir quand on s’aventure dehors. »
Lors de son entretien du 19 septembre, en marge de l’ordination diaconale de 12 Spiritains et de trois de la Congrégation du Très Saint Rédempteur (CSsR), il s’est également dit préoccupé par les effets du changement climatique dans son diocèse, notamment la sécheresse prolongée et la montée des eaux du lac Turkana.
« Vous savez que nous vivons dans un désert, et les moyens de subsistance ne sont pas faciles. Les Turkana élèvent du bétail, mais leurs troupeaux diminuent à cause de la famine et des sécheresses récurrentes. Il faut donc s’occuper des moyens de subsistance et explorer ce qui peut être fait », a-t-il dit.
Il a ajouté : « Nous sommes aussi affectés par le phénomène touchant tous les lacs de la Vallée du Rift. La montée des eaux du lac Turkana, autrefois appelé lac Rudolf, a englouti des villages. Nous avons donc des déplacés qui cherchent maintenant du soutien : nourriture, vêtements et tout ce qui peut les aider à vivre dignement. »
Mgr Mbinda a également évoqué la situation des réfugiés fuyant les conflits voisins et hébergés au camp de Kakuma, qualifiant leur situation de besoin pastoral urgent nécessitant un soutien.
« Les réfugiés continuent d’arriver à Kakuma, et avec le financement réduit des États-Unis, il semble qu’ils se tournent désormais vers l’Église pour obtenir de l’aide », a-t-il déclaré.
Il a reconnu les efforts du service Justice et Paix de son diocèse, notamment dans le conseil et d’autres services humanitaires, mais a insisté sur la nécessité d’un soutien supplémentaire, « surtout pour fournir nourriture et autres biens de première nécessité ».
« Les besoins sont immenses, mais nous faisons ce qui est possible », a-t-il dit, notant que malgré les défis, le diocèse continue d’avancer.
« Nous savons que la grâce de Dieu est avec nous, et nous sommes encouragés par les nombreuses personnes qui nous soutiennent par la prière, les contributions financières, les bourses, les médicaments et même la construction de maisons pour les prêtres et de couvents », a-t-il ajouté.
« Nous voulons encourager ces personnes à continuer de nous soutenir, car leur aide nous donne de l’espoir. Par-dessus tout, la plus grande source d’espoir que j’ai vue à Lodwar est la joie et l’amour des gens pour nous qui servons là-bas, missionnaires et clergé local confondus », a-t-il conclu.
Le premier évêque Spiritain kényan a également loué la ferveur des fidèles sous sa charge pastorale pour leur désir de recevoir la Bonne Nouvelle et leur participation à la célébration des sacrements, notamment l’Eucharistie, « avec joie ».
« Même lorsque certains ont jeûné pendant deux ou trois jours, ils célèbrent, dansent et restent joyeux. Cette joie me donne de l’espoir et m’inspire, ainsi que beaucoup d’autres, à continuer de servir à Lodwar et à encourager notre peuple à avancer avec espérance », a confié Mgr Mbinda à ACI Afrique le 19 septembre.
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