Alors que les préparatifs de la Journée nationale de prière annuelle au Sanctuaire marial national de Subukia, dans le diocèse catholique de Nakuru au Kenya, s’intensifient, l’Ordinaire local du siège métropolitain qui anime cette année l’exercice spirituel a mis en garde les responsables politiques contre l’utilisation de l’événement à des fins de déclarations politiques.
Dans une réflexion publiée le lundi 29 septembre, Mgr Anthony Muheria, archevêque de l’archidiocèse catholique de Nyeri, a invité les pèlerins de tous horizons à participer à la Journée de prière du samedi 4 octobre et a souligné la nécessité de préserver le caractère sacré de l’événement.
« Nos dirigeants qui se disent catholiques sont invités. Venez comme chrétiens. Venez comme catholiques, et non comme politiques », a déclaré Mgr Muheria.
Il a ajouté : « Venez vous agenouiller avec nous et demandons-nous si notre leadership est chrétien, s’il est marqué par l’humilité et le service, ou si nous avons été emportés par l’orgueil, l’égoïsme et la cupidité. »
L’archevêque kényan, qui est vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB), a appelé les Kényans à participer en masse au pèlerinage de Subukia, « en tant que patriotes » de leur pays.
« Nous sommes invités à nous unir à Subukia comme une seule communauté, comme un peuple patriote et aimant son pays, pour présenter nos prières au nom de notre nation », a-t-il affirmé.
Mgr Muheria a insisté sur le fait que la prière demeure un acte puissant d’espérance pour le Kenya face à la corruption, à la pauvreté et au désespoir.
« Une chose que nous pouvons tous faire, c’est contribuer par la prière. Il est vrai qu’il y a tellement de problèmes, de difficultés qui nous accablent, de peines, de douleurs, de désespoir en ce moment pour notre pays », a déclaré l’archevêque.
Il a rappelé les rassemblements passés à Subukia, notamment le pèlerinage de 2019 où les Kényans ont prié contre la corruption qui « étranglait la nation », sous le thème « Briser les chaînes de la corruption ». L’archevêque a exhorté les citoyens à renouveler leur engagement envers l’intégrité, la justice et le service, tant dans la vie publique que privée.
« Nous ne pouvions pas respirer en tant que chrétiens », a dit Mgr Muheria en décrivant la situation du pays avant le pèlerinage de 2019 à Subukia.
Il a expliqué : « Nous ne pouvions pas respirer en tant que nation à cause de la corruption qui nous étouffait de l’intérieur. Nous avons demandé pardon à Dieu Tout-Puissant, nous avons retiré nos chaussures, nous avons prié pour que Dieu ait pitié de nous, et chacun de nous a même pris un engagement devant Dieu de lutter contre cette corruption. »
Encourageant le peuple de Dieu à revenir à Subukia pour prier, il a déclaré : « Chaque fois que nous sommes accablés par des problèmes, confrontés à des difficultés, et même lorsqu’il semble n’y avoir aucune solution, nous sommes tous invités à nous agenouiller, à tourner nos cœurs et nos esprits vers Dieu Tout-Puissant. Prions-Le avec une grande humilité, et nous savons vraiment qu’Il nous écoutera. »
Le prélat kényan membre de l’Opus Dei a invité ceux qui ne peuvent pas participer en personne, en raison de maladies ou d’autres difficultés, à « participer à travers les retransmissions télévisées ».
« Nous sommes tous invités. Que tous viennent. Les personnes âgées, les faibles, ceux qui ont été bénis par la richesse, les jeunes, les enfants. Tous sont invités à gravir la montagne sainte. Prions d’une seule voix et d’une seule intention afin que Dieu nous écoute, ait pitié de nous, bénisse notre nation avec l’unité, la paix, la compréhension et l’humilité dans le leadership, car notre pays semble avoir perdu sa direction, dirigé par l’orgueil et la cupidité », a déclaré Mgr Muheria.
Il a en outre exhorté le clergé ainsi que les religieuses et religieux à participer au pèlerinage afin que Dieu les guide dans leur mission.
« Nous, les responsables de l’Église – prêtres, sœurs, frères, et nous, évêques – nous irons là-bas pour demander à Dieu du courage afin de ne pas nous détourner de ce à quoi Il nous a appelés. Et nous devons nous demander si nous remplissons notre responsabilité et notre vocation de conduire le troupeau du Seigneur sur les chemins de la vie et non sur des chemins de confusion, de mensonge et de manque de vérité », a-t-il affirmé.
Mgr Muheria a invité les pèlerins de Subukia à prier pour leur nation, notant que le Kenya semble plongé dans « l’obscurité ».
« Nous venons à Subukia pour consacrer notre pays sous la protection de Marie, Mère de Dieu. Nous demanderons à Marie d’intercéder pour nous auprès de Dieu et de son Fils Jésus, car il semble qu’il y ait des ténèbres, et nous voulons que Dieu nous envoie la lumière par le Christ, qui est la Lumière, la Vérité », a-t-il dit.
Il a exprimé son espoir que le Kenya soit béni avec des dirigeants ayant à cœur le bien du peuple, en disant : « Dans le leadership et la politique, que ce ne soit pas avec des mensonges, que ce ne soit pas avec l’arrogance qui égare le peuple, mais que ce soit ferme dans le christianisme, rempli de l’esprit des humbles. »
Parallèlement, Mgr Peter Kihara Kariuki, évêque du diocèse catholique de Marsabit, a également appelé tous les Kényans à prier pour le pays lors de la prochaine Journée nationale de prière.
Dans une publication du 30 septembre, Mgr Kihara a déclaré : « Nous aimerions que beaucoup de personnes se réunissent afin que nous élevions ensemble notre voix vers le Seigneur, qu’Il nous manifeste Sa miséricorde et Sa bénédiction. »
« Que le bon Dieu guide et protège les visiteurs qui vont participer à cette célébration », a imploré l’Ordinaire de Marsabit.