Exploitation minière artisanale : un évêque catholique appelle à freiner l’illégalité 

Johannesburg, 13 octobre, 2025 / 6:10 PM

Pour freiner l’exploitation minière illégale et promouvoir des moyens de subsistance durables, Mgr Victor Hlolo Phalana, évêque du diocèse catholique de Klerksdorp en Afrique du Sud, a appelé à la légalisation et à la promotion de l’exploitation minière artisanale, notamment pour autonomiser les jeunes du pays.

Dans une interview accordée à Sheila Pires, responsable de la communication de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC), Mgr Phalana a exhorté le gouvernement sud-africain à mettre en place de nouveaux mécanismes pratiques pour réguler les nombreuses activités minières illégales du pays.

« Nous devons promouvoir l’exploitation minière artisanale en Afrique du Sud et permettre aux jeunes désireux de travailler dans ce secteur de bénéficier d’une formation », a-t-il déclaré dans l’interview publiée sur YouTube le lundi 13 octobre.

L’évêque d’Afrique australe a également proposé un soutien du gouvernement sous forme de permis, de compétences, d’outils et de toute autre ressource pouvant être exploitée, tant que cela permet de réguler l’exploitation illégale et de permettre aux jeunes de participer légalement à cette activité.

« Notre engagement auprès du gouvernement vise à ce que celui-ci joue son rôle dans la promotion de l’exploitation minière artisanale, et pour nous, encourager les jeunes à former des coopératives et, d’une manière ou d’une autre, à acquérir les compétences et la formation nécessaires pour pratiquer ce type d’exploitation minière informelle. Nous soutenons cette démarche », a-t-il précisé.

Évêque de Klerksdorp depuis son ordination épiscopale en janvier 2015, Mgr Phalana est également revenu sur la réponse pastorale de l’Église face aux mineurs informels travaillant dans des conditions dangereuses et illégales.

Selon lui, cette réponse doit commencer par une collaboration entre la Commission Justice et Paix de la SACBC et le Bureau des migrants et réfugiés, afin d’examiner et de renforcer l’approche pastorale de l’Église face à la réalité de l’exploitation minière illégale, souvent désignée sous le nom de « Zama Zamas ».

« Lorsqu’ils arrivent dans un pays comme l’Afrique du Sud, ils sont immédiatement considérés comme illégaux et qualifiés de criminels. Nous savons que la plupart d’entre eux sont ici à la recherche d’une vie meilleure. Certains ont été attirés dans ce travail par la promesse d’un emploi », a-t-il expliqué.

Il a ajouté : « Notre réponse doit toujours être conforme à la loi. Il faut dire : la loi doit suivre son cours, les personnes doivent être en situation légale dans le pays, mais une fois ici, elles doivent aussi bénéficier de la protection de la loi. Elles doivent être enregistrées, reconnues d’une manière ou d’une autre. »

Mgr Phalana a insisté sur la position de longue date de l’Église concernant l’exploitation minière illégale, même après la découverte de 78 corps dans un puits de la province du North West en janvier : l’Église a toujours privilégié la protection de la vie humaine.

« Sauver des vies. C’était notre position. Sauver des vies. Tout le reste peut être traité ensuite. Mais la chose la plus importante, la plus urgente actuellement — s’il vous plaît, aidez-les, assistez-les pour qu’ils sortent de là », a-t-il déclaré.

Il a poursuivi : « Une fois sortis, vous pouvez les remettre aux services de l’immigration, les renvoyer chez eux, les conduire à l’hôpital pour des soins médicaux, mais sauvez-les d’abord. »

« Et c’était notre appel. Nous l’avons fait d’un point de vue moral et spirituel. Bien sûr, certains nous ont critiqués en disant : ‘Non, laissez-les mourir.’ Nous avons dit non, ce n’est pas chrétien, et ce n’est pas humain de laisser des gens mourir. Ils sont déjà là, vulnérables. Nous devons les aider, les réconcilier avec leurs familles et leurs communautés, et aussi leur permettre de retrouver la santé », a conclu Mgr Phalana.