« Les femmes ne sont pas des disciples de seconde classe » : un théologien congolais réclame l’égalité dans l’Église

Nairobi, 09 octobre, 2025 / 2:34 AM

Un théologien catholique de la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré que l'Église en Afrique doit accorder aux femmes, en tant que messagères et témoins de Jésus, la reconnaissance, la dignité et l'égalité de traitement qui leur reviennent de droit.

Dans son exposé présenté lors de la Conférence internationale sur la Bible à l'Université catholique d'Afrique de l'Est (CUEA) le mercredi 8 octobre, le Dr Constantine Katitu Kamba a fait remarquer que les femmes en Afrique continuent d'être victimes de diverses formes de discrimination malgré les nombreuses mesures visant à protéger leurs droits.

« Les femmes ne sont pas des disciples de seconde zone. Elles doivent bénéficier de la reconnaissance, de la dignité et de l'égalité de traitement qui leur reviennent de droit. Elles sont les témoins et les messagères de Jésus », a-t-il déclaré.

Le Dr Kamba s'est dit préoccupé par le fait que, malgré les qualifications importantes des femmes et leur contribution active à l'évangélisation et à la catéchèse, « leur accès aux rôles de direction au sein de l'Église et de la société reste limité ».

« Dans le contexte de l'Église africaine, les femmes jouent un rôle actif dans l'évangélisation et la catéchèse. Au sein des familles, les femmes assument la responsabilité de l'éducation religieuse des enfants », a-t-il déclaré.

Dans sa présentation intitulée « Paradigme de l'herméneutique matthéenne dans le contexte africain », le théologien congolais a mis en garde contre les tentatives visant à justifier la marginalisation des femmes en invoquant la perspective androcentrique historiquement conditionnée que l'on trouve dans l'Évangile de Matthieu.

« L'histoire de Jésus présentée par Matthieu est une histoire inclusive dans laquelle la communauté se voit à la fois reflétée et impliquée. Et les 12 disciples y sont présentés comme des modèles de vie de foi pour tous les temps », a-t-il déclaré.

Le Dr Kamba a ajouté : « La perspective androcentrique de l'Évangile de Matthieu peut être comprise dans le contexte historique et socioculturel de sa composition, en particulier au sein d'une communauté façonnée par les normes sociales juives. »

« Cette perspective conditionnée par l'histoire ne doit pas être utilisée comme justification théologique ou culturelle pour la marginalisation continue des femmes dans l'Église et la société africaines », a-t-il averti.

Le Dr Kamba a ensuite souligné que « l'Évangile de Matthieu, et en particulier les péricopes sur les femmes au tombeau, donnent lieu à une réévaluation critique du rôle des femmes dans la vie de l'Église et de la société ».

« Les femmes continuent de jouer un rôle essentiel dans l'éducation et le façonnement de la vie de l'Église et de la communauté au sens large », a-t-il déclaré lors de la conférence biblique organisée du 6 au 8 octobre par la CUEA en partenariat avec le Centre biblique catholique pour l'Afrique et Madagascar/Nairobi (BICAM) et l'Institut de missiologie Missio à Aix-la-Chapelle, en Allemagne.

Il a déclaré que la contribution des femmes « ne devrait pas se limiter aux rôles traditionnels » et a souligné que les femmes « doivent également être activement intégrées dans les postes de direction et les processus décisionnels au sein de l'Église et de la société ».

« Cela nécessite la mise en œuvre de mesures visant à garantir aux femmes un accès équitable aux postes de direction et à l'éducation, où elles peuvent pleinement exercer leurs talents et leurs dons spirituels pour l'enrichissement de l'Église et de la société », a déclaré le Dr Kamba lors de la conférence internationale de trois jours organisée sur le thème « La Bible, les femmes et les questions sociétales en Afrique ».