L’Ordinaire du lieu de l’archidiocèse catholique de Mbeya en Tanzanie a exhorté le peuple de Dieu à continuer de prier pour l’avancement de la cause de canonisation du président fondateur de la nation, le serviteur Mwalimu Julius Kambarage Nyerere.
Dans son homélie prononcée le mardi 14 octobre lors de la messe commémorative pour Mwalimu Nyerere, Mgr Gervas John Mwasikwabhila Nyaisonga a souligné que l’ancien chef d’État s’efforçait de manifester « la justice de Dieu » dans sa vie et cherchait constamment à éviter « l’hypocrisie ».
« Continuons à prier pour lui », a déclaré Mgr Nyaisonga, invitant le peuple de Dieu à offrir des prières pour l’ancien président tanzanien, dont la cause de canonisation a été lancée en 2005 lorsque feu l’évêque Justin Samba du diocèse de Musoma et la Conférence épiscopale de Tanzanie (TEC) ont sollicité du Saint-Siège qu’il soit déclaré saint.
Il a ajouté : « Nous prions pour ce serviteur de Dieu, croyant que Dieu Lui-même peut lui accorder la sainteté. Nous prions pour que ses péchés soient pardonnés et qu’il reçoive l’honneur des bienheureux, car il a véritablement cherché à plaire à Dieu tout au long de sa vie. »
« En priant pour Mwalimu aujourd’hui, souvenons-nous de chaque don que nous possédons, car le Tout-Puissant nous le demandera lorsque nous nous tiendrons devant Lui », a-t-il poursuivi.
Le responsable catholique tanzanien, qui a commencé son ministère épiscopal dans le diocèse catholique de Dodoma en mars 2011, a souligné que la sainteté n’est pas un appel réservé aux seuls catholiques, mais à tous les hommes, expliquant que lorsque chacun fait le bien envers autrui, il se rapproche de la sainteté.
« L’héritage que Mwalimu nous a laissé est une preuve suffisante qu’il visait la sainteté », a affirmé Mgr Nyaisonga, ajoutant que l’inspiration continue du peuple de Dieu en Tanzanie à prier pour la cause de canonisation du défunt président tanzanien est due à son héritage riche et durable.
Il a rappelé que le président de la Tanzanie entre 1964 et 1984 « nous a laissé un riche héritage politique, depuis son engagement dans la lutte pour l’indépendance nationale jusqu’à sa direction pour renforcer l’unité nationale ».
« Il a œuvré pour assurer des réformes démocratiques et, même lorsque le pays a adopté un système multipartite, il a rempli ses fonctions avec fidélité », a-t-il ajouté, précisant que son héritage allait au-delà de la politique pour englober les affaires sociales et économiques.
L’archevêque de la métropole de Mbeya depuis décembre 2018 a souligné qu’à travers la « Déclaration d’Arusha en 1967 », l’ancien politicien tanzanien avait mis l’accent sur les principes du socialisme et de l’autosuffisance, et sur la tâche de construire une société égalitaire, sans exploitation, fondée sur la solidarité.
Il a également salué la vision culturelle de Mwalimu Nyerere, en particulier sa promotion du kiswahili comme langue nationale. « Il nous a laissé un merveilleux héritage culturel. Pour lui, le kiswahili était un outil d’unité nationale, d’éducation et de politique, et aujourd’hui nous sommes fiers de constater qu’il est devenu une langue internationale », a-t-il déclaré.
En réfléchissant sur les qualités morales et spirituelles du premier président de la Tanzanie, déclaré serviteur de Dieu par le pape Benoît XVI le 13 mai 2005, le responsable catholique de 58 ans l’a décrit comme « humble, intègre et désintéressé ».
Il a rappelé que feu le président Nyerere plaçait toujours les intérêts de la nation au-dessus des siens et a expliqué : « Après sa retraite, il a continué à vivre humblement sans négliger l’avenir de la nation. Lorsqu’il voyait des choses mal se passer, il n’a jamais eu peur de dire la vérité ouvertement. »
« Mwalimu Nyerere reste un miroir nous montrant le chemin — voir nous-mêmes tels que nous sommes, bien utiliser nos talents et tirer profit des opportunités que nous avons pour faire le bien. Ce faisant, nous glorifierons Dieu, et nos noms ne seront pas oubliés sur cette terre », a conclu Mgr Nyaisonga dans son homélie du 14 octobre.