mercredi, 24 décembre 2025 Faire un don
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« Un peuple en quête de paix » : le cardinal Ameyu évoque l’espérance au Soudan du Sud

Le cardinal Stephen Ameyu Martin Mulla, de l’archidiocèse catholique de Juba au Soudan du Sud, a invité le peuple de Dieu de ce pays d’Afrique de l’Est à réfléchir à la personne de Jésus-Christ comme au « Prince de la Paix », présent dans le pays et parmi les Sud-Soudanais « assoiffés de paix ».

Dans son message de Noël 2025 adressé aux « frères et sœurs dans le Christ, au clergé, aux personnes consacrées et à tous les hommes et femmes de bonne volonté », le cardinal Ameyu proclame une espérance enracinée dans la foi, l’Écriture et la réalité vécue du peuple de Dieu au Soudan du Sud, la nation la plus récente du monde.

Placée sous le sous-titre « Le cri de notre terre : un peuple en quête de paix », le message du cardinal sud-soudanais présente Noël non comme une fête lointaine, mais comme la réponse directe de Dieu à la souffrance, aux conflits et à l’aspiration profonde à la paix au Soudan du Sud et en Afrique.

Dans son message de Noël 2025 de deux pages, partagé avec ACI Afrique le lundi 22 décembre, le cardinal Ameyu invoque « la grâce et la paix… de notre Seigneur Jésus-Christ, le Verbe fait chair », entraîne le peuple de Dieu dans le mystère de l’Incarnation et l’invite à contempler « le mystère profond de l’amour de Dieu révélé dans l’Incarnation », où le Christ vient « non comme un roi lointain, mais comme le Serviteur souffrant né dans une mangeoire ».

Ancrant sa réflexion dans les paroles du prophète Isaïe, l’ordinaire du lieu de l’archidiocèse de Juba rappelle la promesse : « Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pieds de celui qui annonce la bonne nouvelle, qui proclame la paix. » Dans ces paroles, affirme-t-il, « l’Église du monde entier proclame la joie du temps de Noël : le Prince de la Paix est venu ». Pour un pays marqué par des cycles de violence et de déplacements, cette proclamation devient, selon lui, une véritable bouée de sauvetage.

L’archevêque du seul siège métropolitain du Soudan du Sud situe le récit de Noël dans les « ténèbres » auxquelles, dit-il, le peuple de Dieu dans le pays est confronté.

Citant l’Évangile selon saint Jean, il rappelle à ses compatriotes que « la vraie lumière qui éclaire tout homme venait dans le monde » et que cette lumière « dissipe les ténèbres et nous invite à “éclater ensemble en chants de joie” ».

Le cardinal Ameyu insiste sur le fait que Noël n’est pas un optimisme sentimental, mais la proclamation que Dieu entre dans l’histoire précisément là où la souffrance est la plus profonde.

« La Bonne Nouvelle de la paix fait irruption », affirme le cardinal, en se référant à la vision d’Isaïe selon laquelle « toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu ». Ce salut, souligne-t-il, s’accomplit dans l’Enfant de Bethléem, dont la naissance remplace « le fracas des armes par le chant des anges : Gloria in excelsis Deo et in terra pax hominibus bonae voluntatis ».

La personne de Jésus-Christ, rappelle le cardinal Ameyu aux Sud-Soudanais, vient « vers les pauvres, les déplacés, les fatigués par la guerre – précisément ceux qui connaissent la souffrance de la manière la plus aiguë ».

C’est sur ce fondement théologique que l’ordinaire du lieu de l’archidiocèse de Juba depuis mars 2020 décrit la réalité sur le terrain. Sous la section intitulée « Le cri de notre terre : un peuple en quête de paix », il décrit un pays « marqué par des cycles de violence, des difficultés économiques et des crises humanitaires ».

Le cardinal Ameyu, qui est également président de la Conférence des évêques catholiques du Soudan/Soudan du Sud (SSCBC) depuis son installation en janvier 2024, rappelle la lamentation de ses frères évêques face à « la violence dans de nombreuses régions du pays », qu’ils relient aux « luttes de pouvoir actuellement en cours au sein du gouvernement national de “partage du pouvoir” ».

Les conséquences sont dramatiques, dit-il, et il énumère les déplacements de populations, l’inflation, l’insécurité, les hôpitaux endommagés et les enfants dont la scolarité est interrompue, « les écoles étant réduites en ruines ».

La guerre en cours dans le Soudan voisin, décrite comme « une lutte de pouvoir entre généraux rivaux », a encore davantage mis à rude épreuve les ressources déjà fragiles du Soudan du Sud, déplore le cardinal Ameyu.

Pourtant, même au milieu de ces turbulences régionales, le responsable de l’Église catholique sud-soudanaise, dont le transfert du diocèse de Torit à l’archidiocèse de Juba en décembre 2019 avait suscité une opposition de la part d’une partie du clergé et des laïcs, place fermement l’Église du côté de la paix, rappelant l’appel de saint Jean-Paul II à « déposer les armes de la guerre et à emprunter le chemin de la paix ».

Le cardinal fait écho aux membres de la SSCBC et du Conseil des Églises du Soudan du Sud (SSCC), qui continuent de condamner la violence et de rassembler des dirigeants « des salles de Juba jusqu’aux villages de base – pour la guérison ».

Dans ce contexte, le cardinal Ameyu proclame le Christ comme « la Lumière dans nos ténèbres ». L’Incarnation, dit-il, est la réponse de Dieu au désespoir, car le Verbe « ne s’est pas tenu à distance mais a “planté sa tente parmi nous”, partageant notre pauvreté pour la racheter ».

En Jésus, « le pardon plutôt que la vengeance, le dialogue plutôt que la division, le service plutôt que l’intérêt personnel » deviennent le chemin de la paix, affirme le cardinal Ameyu, soulignant que le christianisme au Soudan du Sud s’est révélé être une « force de paix », notamment à travers la coopération œcuménique et le soin apporté aux personnes marginalisées.

Il appelle ensuite les dirigeants nationaux à renouveler leur engagement envers l’Accord revitalisé de septembre 2018 sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS), les exhortant à progresser dans les processus constitutionnels, le désarmement et l’organisation d’élections « dans la transparence ».

Il lance également un appel à la communauté internationale afin qu’elle « maintienne l’aide, exerce des pressions pour le dialogue et défende les aspirations non violentes des civils ».

Aux fidèles, il adresse une invitation personnelle à devenir les messagers d’Isaïe, ceux qui proclament la paix « dans nos foyers, nos paroisses et nos marchés ».

Citant le psalmiste — « Il y a une postérité pour l’homme de paix » — le cardinal Ameyu propose une exhortation concrète de Noël : des familles ouvrant leurs portes aux réfugiés, des jeunes rejetant la violence, l’Église intensifiant la prière et la réconciliation, et « tous les hommes et femmes de bonne volonté » soutenant les efforts humanitaires et la justice.

Il rappelle au gouvernement dirigé par le président Salva Kiir Mayardit que « les racines de la guerre se trouvent dans des cœurs qui refusent de se soumettre… à la volonté divine ».

Le message de Noël 2025 du cardinal Ameyu se conclut dans l’adoration et la bénédiction. Alors que le Soudan du Sud adore « l’Enfant dans la mangeoire », le cardinal prie pour que le « bras saint » de Dieu console les veuves et les orphelins, guérisse les blessés et unisse les tribus « en un seul corps ».

Le message de Noël 2025 du cardinal Ameyu résonne avec une confiance sereine : le Prince de la Paix est venu, et sa lumière « brille dans les ténèbres que rien ne peut vaincre ».

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