Lettre apostolique : le pape appelle à un renouveau de la formation, de la fraternité et de la mission sacerdotales

Cité du Vatican, 23 décembre, 2025 / 8:47 PM

Le pape Léon XIV appelle à un renouveau de la formation sacerdotale, à un renforcement de la fraternité entre prêtres et à un accent plus missionnaire dans la pastorale, dans une lettre apostolique publiée par le Vatican lundi.

Le document, intitulé « Une fidélité qui engendre l’avenir », revient sur deux décrets du concile Vatican II : Optatam Totius — sur la formation sacerdotale — et Presbyterorum Ordinis — sur le ministère et la vie des prêtres — tous deux promulgués en 1965. Léon exhorte les catholiques à continuer de lire ces deux textes conciliaires dans les communautés chrétiennes et à les étudier « tout particulièrement dans les séminaires et dans tous les lieux de préparation et de formation au ministère ordonné ».

Une lettre apostolique est un document pontifical officiel, généralement adressé à l’Église, destiné à enseigner, encourager ou orienter les priorités pastorales autour d’un thème précis.

Dans sa nouvelle lettre, Léon précise que l’Église ne se contente pas de commémorer un anniversaire. Il écrit que le « renouveau souhaité » par le concile demeure étroitement lié au ministère sacerdotal, citant l’évaluation conciliaire selon laquelle « le renouveau désiré de toute l’Église dépend dans une large mesure d’un ministère sacerdotal animé par l’esprit du Christ ».

Le pape présente la fidélité à la fois comme une grâce et comme « un chemin constant de conversion ». Il remercie les prêtres du monde entier pour leur ministère — de la célébration de l’Eucharistie et de l’annonce de la Parole jusqu’à l’accompagnement de ceux qui souffrent.

Formation et crise des abus

Léon écrit que toute vocation commence par une rencontre avec le Christ et rappelle l’appel du Seigneur : « Suis-moi » (Mc 1,17). Il affirme que la fidélité « dans les temps d’épreuve et de tentation » se fortifie en se souvenant « du son de la voix du Seigneur qui nous aime, nous choisit et nous appelle », ainsi qu’en recherchant l’accompagnement de personnes expérimentées dans la vie spirituelle.

Abordant ce qu’il qualifie de « crise de confiance dans l’Église causée par les abus commis par des membres du clergé », le pape affirme que le scandale « nous a remplis de honte et appelés à l’humilité », soulignant « l’urgence d’une formation intégrale » qui favorise la maturité humaine en même temps « qu’une vie spirituelle riche et solide ».

Il exhorte les séminaristes à examiner leurs motivations et inclut une remarque forte sur la formation du cœur : « Le séminaire est destiné à être un lieu d’entraînement pour aider le séminariste à prendre soin de son propre cœur… nous devons apprendre à aimer et à aimer comme Jésus l’a fait. »

Fraternité sacerdotale et solitude

Léon décrit la fraternité sacerdotale comme un don enraciné dans l’ordination elle-même et met en garde contre l’individualisme. Il encourage des mesures concrètes pour renforcer les liens entre prêtres, notamment le soutien à ceux qui sont isolés, malades ou âgés.

Le pape souligne également les inégalités qui peuvent nuire à la communion, affirmant que davantage reste à faire, y compris « une péréquation économique entre ceux qui servent dans des paroisses pauvres et ceux qui exercent leur ministère dans des communautés riches ».

Synodalité et leadership partagé

Léon qualifie la synodalité de réalité « particulièrement chère à mon cœur », estimant que l’Église a encore du chemin à parcourir pour favoriser des relations saines entre prêtres et évêques, entre prêtres eux-mêmes et avec les fidèles laïcs.

Il encourage les prêtres à s’approprier le document final du Synode sur la synodalité et affirme que le ministère sacerdotal doit s’éloigner d’un « leadership exclusif » qui centralise la vie paroissiale et fait peser toutes les responsabilités sur le prêtre seul. Il plaide plutôt pour un leadership plus collégial et une coopération entre prêtres, diacres et l’ensemble du peuple de Dieu.

Mission et tentations de l’activisme et du repli

Le pape relie l’identité sacerdotale à la mission et met en garde contre deux tentations : une mentalité axée sur l’efficacité, qui mesure la valeur à l’aune des performances, et un « quiétisme » qui se retire de l’évangélisation. Il écrit que l’exposition médiatique et les réseaux sociaux exigent du discernement et rappelle l’avertissement de saint Paul : « Tout m’est permis, mais tout n’est pas profitable » (1 Co 6,12).

La lettre se conclut par un accent mis sur les vocations et la nécessité à la fois de la prière et d’un renouveau de la créativité pastorale. Léon confie les séminaristes, les diacres et les prêtres à l’intercession de la Vierge immaculée, Mère du Bon Conseil, et de saint Jean-Marie Vianney.

Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, partenaire d’information en langue espagnole de la CNA. Il a été traduit et adapté par la CNA.