Cité du Vatican, 21 décembre, 2025 / 5:03 PM
L'Église catholique doit faire preuve de plus d'audace dans la diffusion de sa vision de l'anthropologie humaine, ont averti des experts au sein de l'Église en réponse à des rapports faisant état d'une mauvaise santé mentale chez les adolescents en Angleterre et au Pays de Galles.
Le 9 décembre, le Guardian britannique a rapporté que 40 % des 13-17 ans en Angleterre et au Pays de Galles touchés par la violence se tournent vers des compagnons IA pour obtenir de l'aide, car les listes d'attente pour bénéficier d'un accompagnement psychologique sont très longues. Les responsables jeunesse soulignent que les jeunes vulnérables ont besoin de liens humains.
Edwin Fawcett, psychothérapeute catholique basé en Angleterre et au Pays de Galles, a déclaré à CNA dans une interview : « Les jeunes bénéficieraient de ressources plus facilement accessibles qui partagent avec audace et clarté la belle vérité de l'anthropologie de l'Église, qui fait tant défaut dans les soins de santé mentale laïques. »
« Et pourtant, il pourrait être tentant de simplement alimenter la machine de nos structures solides (par exemple, les diocèses, les paroisses, les écoles confessionnelles) avec des podcasts et des vidéos brillants — qui ne peuvent sans doute toujours pas rivaliser avec un compagnon IA », a-t-il déclaré.
« Si ce qui manque vraiment, ce sont des relations humaines saines et leur modèle, alors pour mieux soutenir les jeunes à long terme, je pense que nous devons remonter à la source, à des problèmes tels que la formation insuffisante au séminaire et la préparation au mariage, le manque de soutien et de responsabilité dans la direction de l'Église, et le peu d'opportunités de formation professionnelle en psychologie catholique », a-t-il poursuivi.
« Et nous devons également nous rappeler qu'en tant que cellules du corps du Christ, aucun d'entre nous n'est dispensé de discerner comment nous sommes chacun appelés à assumer une part de responsabilité dans le difficile travail d'intégration et de croissance individuelles et collectives, qui comprend le soin des jeunes qui nous entourent aujourd'hui. »
Le père Michael Baggot, professeur de bioéthique à l'Athénée pontifical Regina Apostolorum, a beaucoup écrit sur l'accompagnement par l'IA. Il a déclaré à CNA que « les meilleures connaissances issues des sciences psychologiques contemporaines » pouvaient être intégrées à « une anthropologie catholique traditionnelle vaste et riche ».
« Les jeunes ont besoin de mentors en chair et en os qui incarnent le désordre et la joie de vivre l'Évangile », a-t-il affirmé. « Les mentors peuvent accompagner les jeunes dans des activités communautaires concrètes (culte, danse, sport, randonnée, musique, etc.) que les compagnons IA ne peuvent pas offrir. ... Toute la vie morale catholique est orientée vers l'épanouissement, c'est-à-dire le bonheur au sens le plus complet du terme. »
« Le méta-modèle catholique chrétien de la personne montre comment intégrer les meilleures idées issues des sciences psychologiques contemporaines dans une anthropologie catholique traditionnelle vaste et riche », a-t-il affirmé.
« Les programmes de formation destinés aux jeunes, qu'ils soient dispensés dans des salles de classe, des églises, sur des terrains de sport, au bord d'un lac ou en montagne, devraient communiquer l'aventure de la foi. Les formateurs peuvent aider les jeunes à découvrir leurs talents et leur vocation unique. »
M. Baggot a également suggéré que les personnes qui ont été blessées par l'IA puissent partager leurs histoires.
« Les institutions ecclésiastiques devraient favoriser une communauté accueillante et inclusive qui stimule ses membres et encourage le développement de la vertu », a-t-il déclaré. « Les paroisses, les écoles, les orphelinats, les hôpitaux et toutes les familles devraient créer un espace où les jeunes peuvent partager leurs espoirs, leurs rêves et leurs difficultés. Cet effort quotidien pour construire des communautés saines est au cœur de l'appel du Seigneur à vivre en communion avec lui et avec nos voisins. »
Dans une déclaration à CNA, la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles a déclaré qu'il ne fait « guère de doute que l'IA sera de plus en plus une technologie qui aidera les gens de manière pratique. Cela inclura les personnes qui ont besoin de soins médicaux et sociaux et qui pourraient être surveillées à distance ou recevoir des rappels pour accomplir certaines tâches. »
« Cependant, les compagnons IA ne pourront jamais remplacer les relations humaines réelles et, dans nos paroisses comme dans nos vies personnelles, nous devons redynamiser les relations personnelles — et la relation avec Dieu — qui sont au cœur de l'épanouissement humain véritable », ont déclaré les évêques.
« L'intérêt que portent tant de membres de l'Église catholique à l'IA est encourageant, car ce n'est qu'à travers un discernement attentif que nous pouvons garantir que cette technologie favorise le bien commun et la dignité humaine. »
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