jeudi, 25 décembre 2025 Faire un don
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Homélie de la Nuit de Noël du pape Léon XIV : texte intégral

Le pape Léon XIV a célébré la messe de Noël dans la nuit à la basilique Saint-Pierre, mercredi. Selon le Vatican, la célébration a rassemblé environ 6 000 personnes à l’intérieur de la basilique, tandis qu’environ 5 000 autres se sont réunies sur la place Saint-Pierre.

Ci-dessous figure le texte intégral de l’homélie de la Nuit de Noël du pape :


Chers frères et sœurs,

Depuis des millénaires, à travers la terre, les peuples ont levé les yeux vers le ciel, donnant des noms aux étoiles silencieuses et y voyant des images. Dans leur désir imaginatif, ils ont cherché à lire l’avenir dans les cieux, scrutant les hauteurs à la recherche d’une vérité absente ici-bas, au milieu de leurs demeures. Pourtant, comme tâtonnant dans l’obscurité, ils sont restés égarés, déroutés par leurs propres oracles. En cette nuit cependant, « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient un pays de ténèbres, une lumière a resplendi » (Is 9, 2).

Voici l’étoile qui émerveille le monde, une étincelle nouvellement allumée et débordante de vie : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David : c’est le Christ, le Seigneur » (Lc 2, 11). Dans le temps et dans l’espace — au milieu de nous — vient Celui sans qui nous n’existerions pas. Celui qui donne sa vie pour nous demeure parmi nous, illuminant la nuit de sa lumière de salut. Il n’est aucune obscurité que cette étoile n’éclaire, car par sa lumière toute l’humanité contemple l’aurore d’une vie nouvelle et éternelle.

C’est la naissance de Jésus, Emmanuel. Dans le Fils fait homme, Dieu ne nous donne rien de moins que lui-même, afin de « nous racheter de toute iniquité et de se constituer un peuple qui lui appartienne » (Tt 2, 14). Né dans la nuit est Celui qui nous rachète de la nuit. Le signe de l’aube naissante n’est plus à chercher dans les lointaines étendues du cosmos, mais en se penchant vers le bas, dans l’étable toute proche.

Le signe clair donné à un monde obscurci est en effet « un enfant emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12). Pour trouver le Sauveur, il ne faut pas lever les yeux vers le haut, mais regarder vers le bas : l’omnipotence de Dieu resplendit dans l’impuissance d’un nouveau-né ; l’éloquence du Verbe éternel résonne dans le premier cri d’un enfant ; la sainteté de l’Esprit brille dans ce petit corps, tout juste lavé et enveloppé de langes. Le besoin de soin et de chaleur devient divin, puisque le Fils du Père partage l’histoire avec tous ses frères et sœurs. La lumière divine qui émane de cet Enfant nous aide à reconnaître l’humanité dans chaque nouvelle vie.

Pour guérir notre aveuglement, le Seigneur choisit de se révéler en chaque être humain, qui reflète sa véritable image, selon un dessein d’amour commencé à la création du monde. Tant que la nuit de l’erreur obscurcit cette vérité providentielle, alors « il n’y a de place ni pour les autres, ni pour les enfants, ni pour les pauvres, ni pour l’étranger » (Benoît XVI, Homélie, Messe de la Nuit de Noël, 24 décembre 2012).

Ces paroles du pape Benoît XVI demeurent un rappel toujours actuel : sur la terre, il n’y a pas de place pour Dieu s’il n’y a pas de place pour la personne humaine. Refuser l’un, c’est refuser l’autre. Mais là où il y a place pour la personne humaine, il y a place pour Dieu ; même une étable peut devenir plus sainte qu’un temple, et le sein de la Vierge Marie devenir l’Arche de la Nouvelle Alliance.

Émerveillons-nous, chers frères et sœurs, devant la sagesse de Noël. Dans l’Enfant Jésus, Dieu donne au monde une vie nouvelle : la sienne, offerte pour tous. Il ne nous donne pas une solution ingénieuse à chaque problème, mais une histoire d’amour qui nous entraîne. En réponse aux attentes des peuples, il envoie un enfant comme parole d’espérance. Face à la souffrance des pauvres, il envoie un être sans défense pour être la force qui permet de se relever. Devant la violence et l’oppression, il allume une lumière douce qui éclaire de salut tous les enfants de ce monde. Comme l’observait saint Augustin : « L’orgueil humain t’avait accablé si lourdement que seule l’humilité divine pouvait te relever » (saint Augustin, Sermon 188, III, 3). Tandis qu’une économie dévoyée nous conduit à traiter les êtres humains comme de simples marchandises, Dieu devient comme nous, révélant la dignité infinie de chaque personne. Tandis que l’humanité cherche à devenir “dieu” pour dominer les autres, Dieu choisit de devenir homme pour nous libérer de toute forme d’esclavage. Cet amour sera-t-il suffisant pour changer notre histoire ?

La réponse viendra dès que nous nous réveillerons d’une nuit mortelle pour entrer dans la lumière d’une vie nouvelle et que, comme les bergers, nous contemplerons l’Enfant Jésus. Au-dessus de l’étable de Bethléem, où Marie et Joseph veillent sur l’Enfant nouveau-né avec des cœurs remplis d’émerveillement, le ciel étoilé se transforme en « une multitude de l’armée céleste » (Lc 2, 13). Ce sont des armées sans armes et désarmantes, car elles chantent la gloire de Dieu, dont la paix sur la terre est la véritable manifestation (cf. v. 14). En effet, dans le cœur du Christ bat le lien d’amour qui unit le ciel et la terre, le Créateur et les créatures.

C’est pourquoi, il y a exactement un an, le pape François affirmait que la Nativité de Jésus ravive en nous le « don et la mission d’apporter l’espérance là où elle a été perdue », parce que « avec lui, la joie fleurit ; avec lui, la vie change ; avec lui, l’espérance ne déçoit pas » (Homélie, Messe de la Nuit de Noël, 24 décembre 2024). Par ces paroles, l’Année Sainte a commencé. Maintenant que le Jubilé touche à sa fin, Noël devient pour nous un temps de gratitude et de mission : gratitude pour le don reçu, et mission pour en témoigner devant le monde. Comme le chante le psalmiste : « Annoncez son salut de jour en jour. Racontez sa gloire parmi les nations, ses merveilles parmi tous les peuples » (Ps 96, 2-3).

Frères et sœurs, la contemplation du Verbe fait chair éveille dans toute l’Église une annonce nouvelle et authentique. Annonçons donc la joie de Noël, qui est une fête de foi, de charité et d’espérance. C’est une fête de foi, parce que Dieu se fait homme, né de la Vierge. C’est une fête de charité, parce que le don du Fils rédempteur s’accomplit dans le don fraternel de soi. C’est une fête d’espérance, parce que l’Enfant Jésus l’allume en nous, faisant de nous des messagers de paix. Avec ces vertus dans nos cœurs, sans craindre la nuit, nous pouvons aller à la rencontre de l’aurore d’un jour nouveau.

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