« Des blessures à la fraternité » : Un évêque catholique du Soudan du Sud appelle à l’espérance à Noël 2025

Bentiu, 25 décembre, 2025 / 9:39 AM

Dans un pays marqué par la jeunesse et de profondes blessures, Noël continue de parler avec une clarté exceptionnelle, selon Mgr Christian Carlassare, évêque catholique de Rumbek au Soudan du Sud.

Dans son message de Noël 2025 partagé avec ACI Afrique, Mgr Carlassare décrit le Soudan du Sud, la nation la plus jeune du monde, comme « une parabole vivante de Noël », un lieu où souffrance et espérance se rencontrent, et où la proximité de Dieu se révèle non dans la puissance mais dans la pauvreté.

L’évêque italien évoque deux décennies passées aux côtés du peuple du Soudan du Sud depuis son ordination sacerdotale en septembre 2004 et son affectation en mission l’année suivante. Il présente Noël comme « la fête de la proximité et de la fraternité », vision qui a façonné tout son parcours missionnaire dans un pays où « l’espérance et la croix sont intimement liées à l’histoire de ce peuple si aimé de Dieu ».

Mgr Carlassare rappelle les moments de joie nationale, comme l’accord de paix de 2005 et l’indépendance de 2011, avant de souligner la profonde blessure laissée par le conflit civil qui a suivi, divisant le pays, jetant des millions de personnes sur les routes et bafouant leur dignité.

Pourtant, l’évêque insiste : le désespoir n’a pas le dernier mot. « Au milieu des ruines du conflit, l’Évangile me rappelle que l’espérance n’est jamais une illusion : c’est une graine obstinée, capable de germer même dans un sol aride. » Cette espérance obstinée définit à la fois le mystère de Noël et l’expérience sud-soudanaise.

S’inspirant de saint Daniel Comboni, Mgr Carlassare situe le Soudan du Sud dans une vision chrétienne plus large pour l’Afrique et le monde. Il rêve d’un pays où les enfants peuvent jouer sans peur, où les jeunes peuvent étudier, où les ressources ne sont pas sources d’injustice mais de développement, et où chacun peut vivre dignement sans dépendre de l’aide humanitaire.

Au cœur de son message : « Le Soudan du Sud — jeune et blessé — est une parabole vivante de Noël. » Dans un contexte où « violence, pauvreté et divisions semblent étouffer l’espérance », l’évêque rappelle que « la naissance du Fils de Dieu continue de briller comme le signe le plus radical de la proximité de Dieu », révélant un Dieu qui entre dans la souffrance humaine et choisit la pauvreté pour nous montrer notre véritable richesse.

Citant l’exhortation apostolique Dilexi Te du pape Léon XIV, il souligne : « Notre seul vrai trésor est son amour. »

Mgr Carlassare place les pauvres au centre de la mission de l’Église : « Une Église pauvre et avec les pauvres est la seule capable de révéler au monde le visage miséricordieux du Christ. » Il conclut en invitant les fidèles à regarder le monde avec les yeux de l’Enfant de Bethléem, « qui ne domine pas mais se donne, n’impose pas mais accueille », et à faire de Noël un moment pour rêver et transformer ces rêves en actions concrètes.

Pour le Soudan du Sud et au-delà, son message est clair : c’est en se rapprochant des pauvres et des blessés que l’Église devient « une graine d’espérance ». Là où l’humanité souffre, la crèche de Bethléem continue de se dresser, et l’espérance y naît déjà.