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Les dirigeants des Églises préoccupés par « Une vague de violence inquiétante au Burkina Faso »

Le cardinal Dieudonné Nzapalainga (au centre), le cardinal Philippe Ouedraogo (à droite) et Simeon Sawado (à gauche) observant une minute de silence pour les victimes du terrorisme au Burkina Faso lors de la cérémonie d'ouverture du 4e congrès panafricain sur la Divine Miséricorde à Ouagadougou le 19 novembre 2019

L'insécurité croissante dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso, qui, selon les médias internationaux, risque de devenir « une autre Syrie » en raison d'une crise humanitaire inquiétante où les enfants sont les plus touchés, est un sujet de grande préoccupation pour les dirigeants des Églises africaines actuellement dans la capitale Ouagadougou, pour le Congrès panafricain sur la Miséricorde divine qui dure une semaine.

« Face à cette inquiétante vague de violence au Burkina Faso, nous continuons à exprimer notre ferme condamnation et à assurer nos frères et sœurs de nos prières, de notre solidarité, de notre communion et de notre compassion », a déclaré le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, dans une interview exclusive accordée à ACI Afrique, mardi 19 novembre, en marge du Congrès continental.

« La situation est vraiment critique, mais nous comptons sur la miséricorde de Dieu pour que la paix revienne dans notre nation », a dit le cardinal burkinabé, ajoutant : « Nous ne pouvons pas perdre espoir, nous sommes sûrs qu'ensemble nous vaincrons ».

Selon le cardinal Ouédraogo, « depuis le début des attentats terroristes, de nombreux Burkinabés n'ont pas pu cultiver, récolter et vivent dans des conditions de pauvreté extrême. Cette crise humanitaire de grande ampleur exige une prise de conscience collective pour agir afin de sauver notre population qui souffre. »

S'adressant à ACI Afrique sur la même crise, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui en République centrafricaine (RCA), a prié que les factions belligérantes remplacent les armes utilisées pour perpétrer la violence par des outils constructifs qui améliorent les moyens de subsistance, ces derniers facilités par une relation avec Dieu.

« Je pense que c'est plus que jamais le moment pour nous, Africains, d'ouvrir notre cœur à Dieu qui est toujours aimant et miséricordieux. L'Afrique a besoin de fils et de filles qui croient et s'engagent pour transformer, pacifier les cœurs, transformer les mains qui prennent les armes et leur donner les outils pour modifier leurs conditions de vie », a déclaré le Cardinal Nzapalainga à ACI Afrique à Ouagadougou.

« Ceux qui prennent les armes pour tuer des âmes innocentes vivent dans les ténèbres et ne connaissent pas Dieu. Si nous recevons la lumière du Christ, nous devons nous laisser guider par cette lumière afin de pouvoir la transmettre à ceux qui vivent dans la violence et le sang versé pour changer leur vie », a ajouté le Cardinal, membre de la Congrégation religieuse et missionnaire des Pères du Saint-Esprit.

Selon le Prélat, malgré les violences qui se poursuivent au Burkina Faso, « l'amour de Dieu est encore abondant et apportera la paix, la justice et la réconciliation dans le pays et dans d'autres pays africains, qui sont également en crise ».

Le cardinal de 52 ans a lancé un appel : « Nous appelons ceux qui se battent à penser au bien-être de la population, car leurs actions apportent la souffrance à la population ».

Il a prié pour ceux qui perpétuent la violence au Burkina Faso : « Que l'amour miséricordieux de Dieu demeure dans leur cœur pour qu'ils le voient dans leurs frères et sœurs ».

Suite à la détérioration constante de la sécurité dans ce pays enclavé d'Afrique de l'Ouest depuis 2015, le gouvernement burkinabé a décrété l'état d'urgence dans près d'un tiers des provinces du pays d'ici fin 2018, une mesure qui ne s'est pas révélée très efficace puisque la crise a été inscrite par le Projet de données sur les lieux et événements des conflits armés (ACLED) parmi les conflits à prendre en considération cette année.

Le Ministre de l'Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion Sociale du Burkina Faso, Siméon Sawadogo, a partagé avec ACI Afrique l'impact de la crise dans son comté en déclarant : « Depuis les premiers attentats terroristes en 2015 (à ce jour), notre pays compte plus de 600 morts, de nombreux blessés et plus de 500 000 déplacés internes. De plus, cette situation a entraîné la fermeture de plus de 1 000 écoles, empêchant ainsi les enfants d'aller à l'école. »

La crise dans son pays, a dit M. Sawadogo aux centaines de délégués lors de la cérémonie d'ouverture du Congrès panafricain sur la Miséricorde divine, mardi 19 novembre, « est aussi à l'origine de l'insécurité alimentaire qui touche des centaines de milliers de personnes. C'est aussi un facteur déclenchant, sinon la cause des conflits intertribaux. »

« La population du Burkina Faso compte sur vos prières et vos supplications ainsi que sur la solidarité et la communion continentales », a déclaré M. Sawadogo à ACI Afrique dans une interview. « Nous remercions le Saint-Père le Pape François pour ses prières régulières pour la paix au Burkina Faso. »

Le Cardinal Ouédraogo, qui est également Président du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), a reconnu la collaboration entre l'Église locale et le gouvernement pour venir en aide aux personnes touchées par la crise.

Il a déclaré à ACI Afrique : « J'ai appelé à une collecte spéciale dans les paroisses en août pour soutenir les victimes et leurs familles. En conséquence, une collecte d'offrandes a été lancée pour soutenir les personnes déplacées qui avaient fui les zones d'insécurité. »

Le cardinal Ouédraogo a ajouté : « Nos groupes Caritas travaillent aussi quotidiennement pour aider ces personnes. »

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