Chipata, 26 novembre, 2019 / 8:56 PM
Après des mois de pluies imprévisibles et des températures élevées en Afrique australe, y compris en Zambie, qui ont provoqué une sécheresse décrite comme l'une des pires depuis des décennies, un responsable d'Église en Zambie a demandé de l'aide pour qualifier la situation dans ce pays sans littoral, de grave.
« Nous n'avons rien. Nous avons désespérément besoin d'aide. Le sud de la Zambie était notre grenier à blé parce que les gens du sud étaient de bons fermiers et faisaient beaucoup de choses, mais maintenant les gens se déplacent vers le nord parce qu'il n'y a rien, c'est sec », a déclaré Mgr George Lungu, président de la Conférence des évêques catholiques de Zambie (ZCCB) dans un entretien accordé jeudi 21 novembre à ACI Afrique.
Selon l'évêque, si le changement climatique n'est pas quelque chose de nouveau pour le pays, les changements drastiques dans les conditions climatiques ont conduit à la crise actuelle où « les animaux meurent de soif, sans eau, les gens vont et viennent à la recherche de nourriture ».
En Zambie, la riche zone de culture du maïs dans le sud du pays a été durement touchée par la sécheresse avec la Classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) qui prévient que d'octobre 2019 à mars 2020, 2,3 millions de personnes (24% de la population rurale) seront confrontées à une grave insécurité alimentaire, selon Associated Press.
En juin de cette année, les évêques zambiens ont appelé le gouvernement du pays à déclarer une crise de la faim, un appel auquel l'évêque Lungu dit ne pas avoir répondu.
«En tant qu'Église, nous avions rejoint d'autres voix demandant au gouvernement de déclarer (la famine) comme une urgence afin de débloquer des fonds de l'extérieur et de ceux qui sont prêts à nous aider. Mais le gouvernement a refusé de le déclarer comme une urgence», a déploré l'évêque zambien.
Pour atténuer les souffrances des personnes touchées, le Prélat a déclaré que les évêques du pays, par le biais de leur branche de développement, Caritas Zambie a « envoyé quelque chose dans ces lieux durement touchés », alors même que les dirigeants de l'Église attendent les réactions des différents partenaires qu'ils ont contactés pour obtenir de l'aide.
« Nous prions, mais c'est grave parce que quand on a une grave sécheresse, il faut beaucoup de temps pour s'en remettre », a dit le Prélat.
Il a reconnu l'ingéniosité de son pays, mais a blâmé la mauvaise planification pour la crise de la sécheresse et a sondé : " En Zambie, par exemple, certains endroits ont beaucoup d'eau mais au sud, il n'y a rien. Comment expliquez-vous cela ?"
Il se demande pourquoi l'eau qui a causé des inondations plus tôt dans l'année n'a pas pu être récoltée et utilisée maintenant pendant la sécheresse.
« Pendant la saison des pluies, nous avons beaucoup d'eau, mais des mois plus tard rien, alors quel est le problème ? Tu ne peux pas blâmer Dieu ! Ces défis devraient nous ébranler alors que le temps est venu de sortir de notre sommeil. Bougez, planifiez, travaillez ensemble,» a souligné Mgr Lungu.
L'appel à l'aide lancé par le Prélat intervient quelques jours après que l'Agence catholique pour le développement outre-mer (CAFOD) d'Angleterre et du Pays de Galles ait lancé un appel à l'aide humanitaire pour aider plus d'un tiers de la population du Zimbabwé qui risque de mourir de faim.
Selon le CAFOD, le cyclone Idai, qui a frappé les pays d'Afrique australe au début de l'année, a contribué à la crise alimentaire actuelle car la majorité des récoltes ont été détruites, laissant les familles dévastées, la plupart d'entre elles comptant sur elles pour nourrir leur famille et pouvant vendre le surplus pour satisfaire d'autres besoins.
Les Meilleures Nouvelles Catholiques - directement dans votre boîte de réception
Inscrivez-vous à notre lettre d'information gratuite ACI Afrique.
Notre mission est la vérité. Rejoignez-nous !
Votre don mensuel aidera notre équipe à continuer à rapporter la vérité, avec équité, intégrité et fidélité à Jésus-Christ et à son Église.
Faire un don