Dar Es Salaam, 26 novembre, 2019 / 9:10 PM
Le dimanche 24 novembre, la Tanzanie, un pays de l'est de l'Afrique, a tenu des élections locales. Le principal parti d'opposition, Chama cha Demokrasia na Mapinduzi (CHADEMA) a boycotté les urnes. Un phénomène auquel Mgr Joseph Roman Mlola, évêque de Kigoma avait fait allusion dans une interview accordée le 21 novembre à ACI Afrique.
«Les choses ne sont pas toutes préparées à cause de la confusion qui règne ici et là», avait déclaré Mgr Mlola à ACI Afrique quelques jours avant les élections et souligné certains des problèmes rencontrés dans le processus menant aux scrutins, notamment la disqualification de certains candidats pour des raisons techniques. , ce qui a été interprété comme une intimidation.
« Certains partis se sont retirés et c'est maintenant comme si ce serait plutôt pour un parti », avait déclaré le prélat tanzanien, évoquant la possibilité que l'opposition principale boycotte les élections, laissant ainsi la course au parti au pouvoir, Chama Cha Mapinduzi (CCM). Une situation qu’il a désapprouvée, et a qualifié de « pas bonne parce que nous sommes un pays multipartite ».
Il avait prié pour que les défis soient surmontés « afin que les gens puissent aller aux élections librement et que les élections soient justes et libres ».
Considérées comme importantes en ce qu'elles donnent un aperçu des grands scrutins, les élections nationales prévues pour la fin de l'année 2020, les élections locales nationales ont permis aux Tanzaniens éligibles de voter pour leurs représentants de leurs rues et villages respectifs.
Citant des enlèvements, des coups, des disparitions et même l'assassinat de certains de leurs ardents partisans, le président du CHADEMA, Freeman Mbowe, aurait déclaré début novembre : « Notre parti estime qu'il est plus sage de ne pas soutenir une telle fraude électorale. Continuer à participer à de telles élections, c'est légitimer l'illégalité. »
À Dar es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie, où le principal parti d'opposition semble exercer une influence notable, un article de presse a indiqué que «de nombreux centres de vote ont été fermés parce que le candidat du CCM n'avait pas eu d’opposant et avait donc été élu automatiquement».
En écho aux paroles du président de la Conférence épiscopale tanzanienne (CET), Mgr Gervais Nyaisonga, s’exprimant lors d’une cérémonie antérieure, Mgr Mlola a déclaré: « Le porte-parole de la conférence à Shinyanga a appelé les deux parties et les responsables à veiller à ce que les élections se poursuivent, qu’elles soient justes et que la paix perdure. »
Le Prélat a exhorté la Commission électorale nationale (CEN) qui est chargée de superviser les élections à se préparer aux élections générales tout en rappelant aux Tanzaniens l'importance de la paix.
« Nous pensons à cette élection (générale) et le temps de la campagne n'est pas encore arrivé. Tout ce que nous espérons, c'est que les responsables de la Commission électorale, se préparent avant les élections », a dit Mgr Mlola.
Il a ajouté: «Nous sommes reconnaissants envers Dieu de nous avoir accordé cette paix, qui peut nous aider à faire beaucoup de choses. C’est quelque chose que nous devrions chérir et c’est quelque chose que nous devrions rappeler aux gens. Ce qu’ils pensent avant tout de faire, il y a la paix parce que quand on a la paix, on peut faire beaucoup de choses. »
Le scrutin du gouvernement local du dimanche comptait plus de 19 millions d'électeurs inscrits.
Cinq autres partis politiques se sont joints au CHADEMA pour boycotter les élections.
Des groupes de défense des droits humains, dont Human Rights Watch et Amnesty International, ont reproché au président tanzanien John Pombe Magufuli d'avoir supervisé un recul démocratique dans son pays, où l'intimidation des opposants politiques semble s'intensifier, en adoptant des lois visant à réduire au silence les critiques du gouvernement, notamment en faisant taire les médias libres grâce à une législation draconienne contre le cyber crime.
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