Nyahururu, 26 novembre, 2019 / 9:25 PM
Quelques mois après que la communauté mondiale ait été invitée à œuvrer à la réalisation de la Décennie des Nations Unies pour l'agriculture familiale 2019-2028, lancée en mai 2019 et offrant, entre autres objectifs, la possibilité d'éliminer la faim, une conférence multi-agences a été organisée dans la ville de Nyahuru, au Kenya, dont la sécurité alimentaire constitue un des principaux domaines d'action.
Organisée par l'organisation faîtière des agences de développement catholiques d'Europe et d'Amérique du Nord (CIDSE) et Caritas Afrique dans le cadre de l'agroécologie sous le thème "Nourriture pour tous, soins pour notre maison commune", cette conférence de quatre jours intervient plusieurs mois après que plusieurs agences des Nations Unies ont lancé un appel conjoint pour une action visant à atténuer la crise humanitaire qui menace en Ethiopie, Kenya, Somalie et Uganda.
Dans son discours d'ouverture après avoir présidé l'ouverture officielle de la conférence le lundi 25 novembre, Mgr Joseph Mbatia, évêque du diocèse de Nyahururu au Kenya, a dénoncé l'insécurité alimentaire vécue au Kenya depuis 2008 et appelé à une " approche holistique pour atteindre la sécurité alimentaire, la sécurité alimentaire et la protection environnementale ".
"Cette conférence sur l'agroécologie arrive à point nommé, car elle nous donne l'occasion de réfléchir à la façon dont nous pouvons promouvoir une pratique agricole qui donne la priorité aux besoins des agriculteurs et minimise les effets négatifs de nos actions sur les ressources et l'environnement.
"Avec la récurrence du changement climatique, nous avons beaucoup de sécheresse et d'inondations, ce qui n'était pas le cas auparavant, et nous pensions que l'agroécologie serait la solution ", a déclaré Stellamaris Muelar, coordinatrice de l'Action de Carême au Kenya, à ACI Afrique dans une interview accordée en marge de la conférence, lundi 25 novembre.
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'agroécologie est " une approche intégrée qui applique simultanément des concepts et principes écologiques et sociaux à la conception et à la gestion des systèmes alimentaires et agricoles ".
"L'agroécologie est l'alternative parce qu'elle examine le monde dans lequel nous vivons, en particulier au Kenya (où) nous avons fait une enquête de référence et constaté que nos agriculteurs dans les comtés où nous travaillons, environ 77% ne pouvaient se nourrir d'une récolte à l'autre," explique Mme Muelar.
L'agroécologie contribue à la sécurité alimentaire par ses quatre dimensions - environnementale, socioculturelle, économique et politique - a déclaré Mme Muelar, une experte en agroécologie.
Alors que la dimension environnementale se concentre sur l'agriculture qui " interagit avec l'écologie en imitant la nature pour en tirer profit ", la dimension socioculturelle encourage les groupes de solidarité où les agriculteurs travaillent ensemble pour obtenir " plus de nourriture et une alimentation durable plus saine ", a-t-elle expliqué.
La dimension politique permet aux habitants des villages de former un réseau qui augmente leur pouvoir de négociation et leur permet d'influencer les politiques à leur avantage.
L'aspect économique se concentre sur les marchés et sur la question de savoir si les agriculteurs peuvent produire ce qui est demandé par les marchés locaux et, dans l'affirmative, s'ils peuvent "négocier collectivement pour de meilleurs prix".
Lors de l'inauguration de la Décennie des Nations Unies pour l'agriculture familiale, le 29 mai 2019, le pape François s'est adressé au Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le professeur José Graziano da Silva, soulignant le défi de l'alimentation dans les pays sousdéveloppés.
Le Saint-Père a déclaré que la crise alimentaire, conjuguée à la crise économique, " a incité diverses parties du monde à redoubler d'efforts pour faire de l'agriculture non seulement un moyen d'emploi, mais aussi de développement pour les individus et les communautés ".
Avec environ 80 participants, les participants à la conférence de
Nyahururu sont des représentants de la Commission catholique Justice et Paix du Kenya et de Caritas dans divers diocèses, Action de Carême, Trocaire, Misereor, l'Agence catholique pour le développement international (CAFOD), Caritas Allemagne, Caritas Italie, Catholic Relief Services (CRS) et Caritas Afrique représenté par le Kenya, le Sud Soudan, le Malawi, l'Ouganda et l'Ethiopie.
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