Les évêques du Togo veulent des réformes électorales avant le scrutin présidentiel de 2020

Lome, 28 novembre, 2019 / 2:17 PM

Alors que le Togo, pays d'Afrique de l'Ouest, se prépare à l'élection présidentielle prévue pour le début de l'année prochaine, les évêques catholiques du pays ont invité le gouvernement à initier des réformes dans le processus électoral afin de garantir un scrutin libre, équitable et transparent, alors que la date exacte des élections n'est pas encore connue.

"Nous exhortons une fois de plus le gouvernement à mener, dans le meilleur intérêt de la Nation, les réformes nécessaires pour consolider le cadre électoral avant les élections présidentielles de 2020 ", peut-on lire en partie dans la lettre pastorale de la Conférence épiscopale du Togo (CET) du 21 novembre.

Dans cette lettre, les évêques invitent le gouvernement togolais à " revoir, de manière plus concertée, la composition de la Commission électorale indépendante (CENI) et du Conseil constitutionnel pour les mettre au-dessus de tout soupçon de dépendance, à réviser le Code électoral, (et) à établir un registre électoral fiable et crédible " parmi d'autres exigences.

Le Prélat "exhorte tous les acteurs de la vie politique de notre pays et de la communauté internationale qui nous accompagne à faire preuve de sincérité, de loyauté et de désintéressement afin d'amener enfin notre pays, "l'or de l'humanité", dans le concert des nations modernes, fortes et démocratiquement civilisées".

S'adressant aux politiciens togolais, les évêques exhortent les acteurs politiques de leur pays à " surprendre positivement le monde qui nous observe, en prenant leurs responsabilités pour enfin offrir à leurs concitoyens une élection pacifique, libre, transparente et juste ".

Les dirigeants de l'Eglise ont également lancé un appel à un comportement responsable parmi les citoyens en disant : " Nous appelons tous les acteurs de la vie politique de notre pays à raisonner et à (avoir) le sens des responsabilités devant le peuple et devant l'histoire. Nous appelons chacun à faire preuve de retenue, à s'abstenir de toute forme de violence et de tout acte de provocation."

Les évêques ont appelé les politiciens de l'opposition à la sobriété.

"L'opposition politique doit travailler professionnellement et civilement sur ces questions majeures, afin de proposer une alternative basée sur un esprit de consensus et de respect mutuel", ont déclaré les évêques dans leur déclaration à ACI Afrique.

"En effet, les objectifs des alliances saisonnières, sporadiques et circonstancielles conclues entre les partis d'opposition ont toujours été à l'origine de leur implosion", ont déclaré les évêques et ajouté : "Nous voyons le même scénario à l'horizon, car à peine les dates des prochaines élections présidentielles sont annoncées, nous voyons une avalanche de déclarations des candidats, apparemment plus préoccupés par des intérêts personnels que par une réelle volonté de conquérir et exercer le pouvoir dans l'intérêt du pays entier.

Selon les évêques togolais, le cœur des citoyens n'est pas heureux à l'approche des fêtes de Noël. Dieu nous préserve que la prochaine élection présidentielle " ravive dans la mémoire de nos compatriotes le souvenir amer des scènes de violence et d'horreur ", ont-ils averti.

Ils ont exprimé leur conviction que " le redressement du Togo passe par la conversion de tous ses enfants, des décideurs au citoyen moyen, qui sont tous responsables de la situation bloquée ".

"Il n'y a pas que les méchants et les bourreaux d'un côté, et les gentils et les victimes innocentes de l'autre ", ont observé et expliqué les évêques, " chacun, d'une manière ou d'une autre, a une responsabilité. Les abus et les actes de violence commis ici et là sont perpétrés par les Togolais contre leurs concitoyens, et parfois par ceux qui ont pour mission de les protéger et de les défendre".

"Nous invitons tout le monde à l'honnêteté et à une réelle prise de conscience ", ont conclu les responsables de l'Eglise.