L'Eglise en Afrique "doit" défendre la dignité des personnes humaines dans les conflits : Un responsable de l'AMECEA

Nairobi, 29 décembre, 2021 / 11:30 AM

L'Église en Afrique a la responsabilité de promouvoir la dignité humaine et de faire preuve de solidarité avec les personnes, en particulier dans les régions en proie à des conflits, a déclaré un responsable de l'Association des conférences épiscopales membres d'Afrique orientale (AMECEA).

Dans une interview accordée mercredi 1er décembre à ACI Afrique, le coordinateur du développement humain intégral au secrétariat de l'AMECEA, basé à Nairobi, a souligné le rôle que l'église a joué en réponse aux conflits dans la région du Tigré en Éthiopie et au Soudan du Sud.

"L'église enseigne que la dignité inhérente de la personne humaine est le fondement de nos enseignements sociaux catholiques. En tant qu'Église, nous devons défendre la personne, la dignité de la personne", a déclaré le père Paul Igweta.

Le père Igweta a ajouté : "La personne qui est affectée par cette guerre, la personne qui est en guerre contre elle-même et surtout les personnes privées des choses les plus élémentaires, comme les personnes dans les camps de réfugiés qui souffrent, devraient avoir la priorité absolue."  

Le prêtre catholique kényan a réitéré la nécessité de protéger le caractère sacré de chaque membre de la société en déclarant : "La personne humaine constitue à la fois l'être sacré et l'être social. Nous réalisons notre dignité et nos droits dans nos relations les uns avec les autres."

Dans l'interview accordée à ACI Afrique, le membre du clergé du diocèse de Meru, au Kenya, s'est également penché sur les défis auxquels sont confrontées les personnes déplacées dans les pays où elles vont chercher refuge.

"Lorsque les gens s'enfuient d'un pays vers l'autre, ils doivent être protégés par le pays qui les accueille", a déclaré le père Igweta, avant d'ajouter : "En tant qu'Église, nous ne pouvons pas soutenir la fermeture des frontières lorsque les gens fuient leur pays à la recherche de sécurité et de besoins humains fondamentaux."

Il a déclaré que l'Église catholique prendrait toujours le parti des groupes vulnérables, notant qu'une société se mesure à la manière dont elle traite ses pauvres et que... 

Accorder un traitement préférentiel aux personnes vulnérables, a déclaré le prêtre basé à Nairobi, "est le seul critère moral qui correspond à la responsabilité de l'Église."

"Actuellement, nous parlons de réfugiés. Ce sont des personnes qui sont très vulnérables. Nous avons tant de personnes qui ont fui du Tigré vers le Soudan ; nous en avons d'autres dans différentes parties de notre région qui ont également besoin d'être bien traitées et de voir leurs droits respectés", a déclaré le père Igweta dans l'interview du 1er décembre avec ACI Afrique.

Il a ajouté qu'une communauté saine ne peut exister que lorsque la dignité humaine est protégée, un processus qui, selon lui, peut être réalisé par la protection des droits de l'homme et la fourniture de nourriture, de vêtements, de logements, d'emplois, de soins de santé et d'éducation dans la société.

Le père Igweta a déclaré que la voix des évêques catholiques représente l'Église et doit être au nom des sans-voix qui sont les membres vulnérables de la société, y compris ceux qui se trouvent dans les régions en conflit et les camps de réfugiés.

"L'église est la mère qui doit donner de l'espoir au peuple, l'encourager et le soutenir", a déclaré le père Igweta, avant d'ajouter : "La voix de l'église doit élever les personnes vulnérables de la société, car ce sont les personnes qui n'ont pas de voix."

Le prêtre kenyan a déclaré que le rôle prophétique de l'Église doit rester intact, et a expliqué : "La voix prophétique de l'Église doit être ressentie ; nous ne pouvons pas rester silencieux lorsque les choses ne vont pas dans le sens de la personne humaine. "