Rejeter les politiciens ethniquement biaisés : Une entité laïque catholique au Nigeria

Abuja, 18 mai, 2022 / 3:20 PM

La direction du Comité d'action sociale (SAC) de l'Église catholique au Nigeria a exhorté les citoyens à rejeter les politiciens qui ciblent les électeurs en fonction de "l'ethnicité ou de la religion".

S'adressant aux journalistes mardi 17 mai, les responsables du SAC ont également exhorté les Nigérians à voter sagement lors des élections générales de 2023 afin d'introduire des dirigeants qui protégeront l'avenir du pays.

"Nous devons rejeter les politiciens qui nous ciblent en raison de notre ethnie ou de notre religion. Nous devons rejeter ceux qui croient que nos voix et nos actions ne comptent pas", a déclaré Dame Mary Gonsum, coordinatrice nationale du SAC, aux journalistes.

Mme Gonsum a également mis en garde les électeurs éligibles au Nigéria contre le fait de voter pour "ceux qui, grâce à l'argent et au pouvoir, obtiennent un plus grand contrôle sur les décisions qui pourraient aggraver l'insécurité actuelle ou permettre la pire catastrophe économique", et a ajouté : "Nous ne pouvons pas nous permettre de suivre cette voie."

Elle a ajouté : "Notre avenir collectif dépend de notre volonté de respecter nos devoirs en tant que citoyens de s'inscrire et de voter. Nous avons besoin que chaque Nigérian reste actif à ce sujet dans notre vie publique."

Le Nigeria, qui devrait organiser des élections générales l'année prochaine, connaît l'insécurité depuis 2009, date à laquelle l'insurrection de Boko Haram a débuté dans le but de transformer le pays en un État islamique.

Depuis lors, le groupe, l'un des plus grands groupes islamistes d'Afrique, orchestre des attaques terroristes aveugles contre diverses cibles, notamment des groupes religieux et politiques ainsi que des civils.

La situation d'insécurité dans ce pays d'Afrique de l'Ouest s'est encore compliquée du fait de l'implication des bergers fulanis, majoritairement musulmans, également appelés milices fulanis, qui se heurtent fréquemment aux agriculteurs chrétiens, apparemment pour des questions de pâturages.

Réfléchissant aux prochains scrutins lors de la conférence de presse du 17 mai, le coordinateur national du SAC a déclaré : "Nous avons besoin d'un gouvernement qui comprenne que les actions des terroristes sapent et déstabilisent notre unité dans la diversité, et qui ait le courage et la volonté politique de les éliminer."

"C'est à nous d'aider à reconstruire le système de gouvernement qui fixera nos priorités, notre force unique en tant que nation, notre optimisme et notre esprit de découverte, notre diversité et notre engagement à reconstruire notre nation", a déclaré Mme Gonsum, ajoutant : "C'est pour notre bien commun."

Elle a ajouté : "Pour obtenir le bon leadership, les Nigérians doivent s'efforcer d'obtenir le bien commun de tous."

"L'avenir que nous voulons, l'opportunité et la sécurité pour nos familles, un niveau de vie croissant, un environnement durable et pacifique pour nos enfants, ne se produira que si nous travaillons ensemble", a déclaré la dirigeante catholique nigériane.

Elle a poursuivi : "Les Nigérians doivent tirer les leçons des événements actuels, s'inscrire pour obtenir leur carte d'électeur et voter pour reconstruire tous les murs tombés dans notre pays."

La coordinatrice de la SAC a souligné la nécessité pour les chefs religieux au Nigeria de guider correctement leurs fidèles respectifs et d'extirper les idées erronées qui mènent au radicalisme et à la discrimination.

"Vous devez rejeter toute forme de fondamentalisme ou de croyance en une supériorité ethnique qui rend nos identités traditionnelles inconciliables avec la modernité", a-t-elle déclaré, avant d'ajouter, en référence aux chefs religieux : "Vous devez embrasser la tolérance qui résulte du respect de tous les êtres humains."