Douala, 21 février, 2020 / 3:15 PM
À l'issue de la 33e assemblée générale de l’Union féminine des Congrégations Autochtones d’Afrique centrale, UFCAAC, qui a réuni les supérieurs majeurs des congrégations religieuses autochtones d'Afrique centrale, les participants ont décidé de favoriser la réconciliation dans la région.
"Se rappeler que la source de toute chose est la Parole de Dieu, devenir d'authentiques écoles de spiritualité évangélique implique une vie spirituelle solide et profonde ; une vie dynamique avec un renouvellement constant de nos engagements", peut-on lire en partie dans une déclaration publiée à l'issue de la réunion de 4 jours.
Selon les supérieurs majeurs, "Vivre la réconciliation dans l'Eglise reste une exigence et une nécessité. Elle prime sur le sacrifice car elle est un élément nécessaire pour faire régner la paix dans le monde".
"Diverses voies de réconciliation nous sont proposées, entre autres, les célébrations pénitentielles communautaires et individuelles, la purification de nos mémoires, de notre être et la correction fraternelle", peut-on lire plus loin dans la déclaration.
La rencontre qui s'est tenue du 16 au 19 février dans la capitale économique du Cameroun, Douala, avait pour thème "Réconciliation, communion, justice et paix : une mission urgente dans nos institutions et dans notre monde".
L'Église dans la sous-région de l'Afrique centrale est préoccupée par le climat sociopolitique et économique tendu, marqué par des conflits interethniques, le sous-développement technologique et infrastructurel, le chômage, la violence et les luttes politiques.
Les supérieurs majeurs des congrégations religieuses indigènes du Congo Brazzaville, du Tchad, de la République centrafricaine, de la Guinée équatoriale, du Gabon et du Cameroun ont participé à la réunion.
Les sœurs des congrégations diocésaines d'Afrique centrale estiment que le temps est venu de contribuer davantage, dans l'Eglise et dans leurs communautés et pays respectifs, à l'avènement de la réconciliation, de la communion, de la justice et de la paix.
S'exprimant sur l'importance du rassemblement sous-régional, l'Ordinaire local de l'archidiocèse de Douala, Mgr Samuel Kleda, qui a présidé la messe d'ouverture le dimanche 16 février, a déclaré
: "En Afrique, dans la sous-région et pas seulement au Cameroun, il y a des cas de tension partout".
"Le peuple est divisé, les dirigeants vivent d'une part dans l'abondance, tandis que le peuple croupit d'autre part dans la pauvreté et la misère", a déploré l'archevêque Kleda.
Le rôle de l'Église, à travers les personnes consacrées, est d'"apporter quelque chose de positif, dans le sens d'amener les gens à travailler ensemble, à vivre comme des frères et des sœurs, et à s'aimer vraiment les uns les autres", a ajouté l'archevêque Kleda.
L'archevêque de Douala a également souligné le rôle des femmes dans le processus de réconciliation en disant : "Les femmes ont également un grand rôle à jouer dans ce contexte, car les Sœurs peuvent certainement apporter beaucoup dans cette quête de réconciliation dans les pays d'Afrique centrale. ”
Expliquant le contexte de la réunion, la présidente de l'UFCAAC, Sr Marguerite Marie Elomo, supérieure générale des Filles de Marie de Yaoundé, Cameroun, a déclaré : "nous nous réunissons chaque année pour discuter d'un sujet d'actualité nationale ou ecclésiale dans l'un de nos pays respectifs".
Compte tenu des difficultés que traverse la sous-région, Sr Elomo a déclaré : "nous nous sommes rencontrés au Cameroun, à Douala, pour réfléchir à la paix, à la réconciliation et à la justice".
"C'est une mission urgente qui nous incombe en tant que religieuses indigènes", a déclaré Sr Elomo et a ajouté, "nous avons un grand rôle à jouer, d'abord dans nos communautés et ensuite dans nos différents environnements apostoliques, où nous devons promouvoir la culture de la paix".
De son côté, Sr Claire Liliane Obone Bibale, supérieure générale de la Congrégation des Sœurs de Sainte Marie du Gabon, a noté que "la justice et la paix font partie de ce dont le monde a besoin, étant donné les grands fléaux et les crises que nous connaissons dans la sous-région".
"Nous voulons être, à notre niveau, dans nos familles religieuses, et dans nos pays, les grains de sel qui cherchent à apporter, à leur manière, un peu plus à l'action des responsables politiques de nos pays respectifs", a dit et continué Sr Obone, "En tant que responsables de congrégations et en tant que femmes envoyées en mission, nous avons un message de paix, d'amour, de communion et de réconciliation à donner à ceux qui nous sont les plus proches, surtout ceux avec qui nous travaillons".
Pour Sœur Lydia Portella, qui dirige la Famille des Sœurs Missionnaires de Nazareth à Pointe Noire, République du Congo, l'Assemblée Générale de l'UFCAAC a été, "en effet, une occasion d'approfondir le thème choisi en vivant "dans nos communautés, comme l'Evangile nous le demande, nous aiderons aussi nos frères et sœurs en mission à le vivre".
Certains des participants quittent la réunion avec l'intention de partager les leçons apprises avec d'autres sœurs et les fidèles.
"Je partagerai avec mes sœurs, et celles qui nous aideront à mieux soutenir les populations victimes de la crise anglophone", S. Rose Chantal Jazet, supérieure générale des Sœurs de la Sainte Famille de Bafoussam, une ville de la région Ouest du Cameroun, proche de la région troublée du Nord Ouest.
La prochaine assemblée générale de l'UFCAAC se tiendra à N'djamena, au Tchad, du 13 au 18 février 2021, sur le thème "La vie consacrée en Afrique" : Témoignage prophétique et espoir pour les vulnérables dans nos sociétés".
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