Nairobi, 07 octobre, 2019 / 7:14 PM
Une vidéo kenyane diffusée sur les chaînes de télévision locales décrivant des enfants maltraités dans un établissement public qui apporte à la sphère publique des maux dans la société, a mis en colère un religieux attaché au bureau de coordination des services de protection de l'enfance. Ce dernier décrit les activités de l'établissement comme "très répugnantes et très inhumaines".
"C'est très dégoûtant et très inhumain de voir ce que j'ai vu et ce qui se passe aux yeux du gouvernement qui devrait s'occuper de ses citoyens ", a déclaré le P. Calisto Nyagilo à ACI Afrique vendredi en réaction à la vidéo disponible sur YouTube.
Virale sous le hashtag SinsofSaviors, les enfants atteints de diverses déficiences cognitives sont filmés dans le documentaire de 51 minutes criant et gémissant de douleur alors que les "médecins" utilisent un assortiment d'objets en forme d'aiguilles sur diverses parties de leur corps (celui des enfants).
"La façon dont les enfants criaient comme des bêtes sauvages, mais vous continuez à faire la même chose," dit le P. Nyagilo, un avocat canonique, "c'est comme si l'action était cachée et cela vous montre qu'en effet ils (les médecins) ne font pas la bonne chose".
"Le directeur du Bureau national de droit canonique, qui coordonne les services de protection de l'enfance sous l'égide de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB), a déclaré et ajouté : "On ne s'attend pas à ce que même le pire des méchants le fasse".
Le documentaire d'enquête montre comment les enfants pris en charge par la Child Welfare Society of Kenya (CWSK) ont été transférés d'un hôpital gouvernemental à un établissement qui offre prétendument une médecine alternative.
"Quelqu'un dort sur le lieu de travail dans notre établissement gouvernemental et est censé s'occuper de nos enfants et ils ne le font pas ", s'est plaint le P. Nyagilo.
Suite à la diffusion du documentaire sur une chaîne de télévision locale, le Kenya Medical Practitioners, Pharmacists and Dentists Union (KMPDU) a confirmé que ni l'établissement ni les "médecins" ne sont enregistrés pour pratiquer une forme quelconque de médecine comme le montrent les dossiers de l'établissement.
En même temps, le Conseil de la pharmacie et des poisons, qui " réglemente l'exercice de la pharmacie ainsi que la fabrication et le commerce des médicaments et des poisons ", a établi que l'établissement stockait des médicaments dont l'utilisation n'est pas autorisée dans le pays.
Les exploitants de l'établissement ont été arrêtés et inculpés pour "avoir administré un traitement médical sous un faux prétexte et exploité un établissement sans permis".
Cependant, la directrice générale de CWSK, Irene Mureithi, a qualifié le documentaire de " simple drame, voire de film ", tandis que le président de la Commission parlementaire du travail et de la protection sociale, Ali Wario, s'est dit satisfait de l'attention que les enfants placés dans les foyers de CWSK reçoivent. Une déclaration que beaucoup considèrent comme une " couverture".
Selon le P. Nyagilo, la sensibilisation aux droits de l'enfant est essentielle pour prévenir et combattre les abus envers les enfants.
"Lorsque nous avons éduqué tout le monde et qu'ils connaissent leur devoir et leur obligation de protéger les enfants, ils (les enfants) seront relativement en sécurité, car si les voisins entendent parler d'un enfant maltraité, ils seront en mesure de le signaler ", dit-il.
"Il est temps de se réveiller en tant que pays, en tant que communauté, en tant que société, de condamner cela et de veiller à ce que ces enfants soient effectivement protégés," conclut le P. Nyagilo.
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