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La réforme constitutionnelle au Togo supprimant la limite de mandats menace la cohésion sociale, alertent les évêques

Les évêques catholiques du Togo ont exprimé leur inquiétude quant à la modification de la Constitution du pays en 2024, qui a supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels.

Dans une déclaration publiée lundi 26 mai, les membres de la Conférence épiscopale du Togo (CET) avertissent que la suppression de la limite du nombre de mandats présidentiels pose « un risque sérieux » pour l'unité nationale du Togo et met en danger la « cohésion sociale » et la stabilité de la nation d'Afrique de l'Ouest.

En mars 2024, le Parlement togolais a approuvé un amendement constitutionnel qui a introduit un système de gouvernement parlementaire. L'amendement a également créé le rôle du président du Conseil des ministres, qui aura une autorité étendue pour gérer les affaires gouvernementales du Togo.

Ainsi, en vertu de la constitution modifiée, le président du Togo ne sera plus élu au suffrage universel, mais par les législateurs. Cette mesure permet au président Gnassingbé de prolonger son règne de 19 ans.

Le 3 mai dernier, le président du Togo, Faure Gnassingbé, a été nommé à la tête du Conseil des ministres. Il s'agit d'une nouvelle fonction puissante dont le mandat n'est pas limité, selon Reuters.

Dans leur déclaration, les évêques catholiques du Togo s'expriment sur la nomination du 3 mai. Ils déclarent : « Le 3 mai 2025, notre pays est passé officiellement de la Quatrième à la Cinquième République, dans un contexte de tensions profondes, de cœurs lourds et de frustrations généralisées dues à la précarité des conditions de vie de la population ».

« Ce changement, opéré sans véritable dialogue national, a créé des incompréhensions et fait peser de graves risques sur la cohésion sociale et la stabilité du Togo », déplorent les membres du CET.

Les évêques catholiques du Togo rappellent qu'en mars 2024, ils ont « attiré l'attention des autorités togolaises sur la question de savoir s'il était opportun de changer la Constitution de notre pays sans une véritable consultation du peuple souverain. »

« Dans un esprit de responsabilité et de paix, nous avons appelé le chef de l'État à ne pas promulguer la nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée nationale en fin de mandat. Cependant, ces appels n'ont pas été entendus », déplorent-ils.

Les dirigeants de l'Église catholique avertissent que le silence qui entoure les préoccupations de la population est dangereux. « Le pays prend un risque en abritant des frustrations, car une nation ne peut se construire durablement sur un silence imposé, sur une peur cultivée et entretenue, sur le mépris de la voix de son peuple, ou sur une insistance obstinée à faire croire au peuple le contraire de la vérité.

« Les peurs et les frustrations tues se transforment en actions désespérées, et les colères non exprimées deviennent des explosions imprévisibles », avertissent les membres de la CET.

Ils exhortent la classe politique togolaise à écouter l'Esprit Saint et la voix du peuple. « Que les autorités prennent conscience du malaise grandissant au sein de la population, que la voix du peuple soit entendue avec respect et prise en compte, qu'un processus de réconciliation soit engagé avec discernement, à travers la tenue d'un dialogue authentique, ouvert, sincère, inclusif et constructif », lancent les évêques catholiques du Togo.

Ils reconnaissent la patience et la résilience des Togolais mais mettent en garde contre le risque de confondre résilience et résignation. « Rappelons que la paix véritable ne peut se construire sans justice, sans vérité et sans dialogue sincère », soulignent les évêques catholiques.

Ils exhortent tous les acteurs de la vie nationale, y compris les politiciens, les leaders de la société civile, les membres des agences de sécurité et les leaders religieux à « travailler ensemble pour préserver l'unité, la paix et l'avenir de notre pays ».

Les membres de la CET invitent tous les catholiques à « intensifier leurs prières pour la justice, la paix, la dignité et le respect des droits de tous les citoyens ».

« Nous demandons que cette intention soit portée durant la neuvaine préparatoire à la Pentecôte, du vendredi 30 mai au samedi 7 juin 2025 », indiquent les évêques catholiques du Togo.

Ils poursuivent en lançant un appel : « Ne résistons pas à l'Esprit, ne l'éteignons pas, mais au contraire accueillons-le pleinement. Laissons-le prier en nous, agir par nous et nous conduire là où Dieu nous attend ».

« L'Église ne peut vivre sans le souffle de l'Esprit, et chacun de nous est appelé à être un canal de cette présence divine dans le monde », soulignent les évêques catholiques du Togo.

Ils prient : « Viens, Esprit Saint, dans nos cœurs, et envoie du ciel un rayon de ta lumière ; viens embraser nos vies ; viens renouveler ton Église ; viens transformer notre pays, le Togo, et le monde par ton amour ».

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